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SESSION 2009BREVET PROFESSIONNELExpression Française et Ouverture sur le MondeLa Corrida, art ou barbarie ? Ce sujet est composé de 9 pages
Document 1 Dans l'Antiquité romaine, les jeux du cirque opposaient fréquemment des hommes à des animaux sauvages redoutables ; la mort de l'animal était la seule chance, au moins provisoire, de survie. Dans la suite des temps, ce genre d'épreuve disparut. De nos jours subsistent des spectacles, par définition ouverts au public, qui se terminent par la mort d'un ou de plusieurs animaux. Fondés sur un combat, ils opposent des animaux entre eux, tels les combats de coqs si populaires dans les Antilles, à l'Ile Maurice ou au Pérou, par exemple. À l'inverse, les spectacles qui opposent des hommes à des animaux, tels les rodéos des États-Unis, n'ont pas la mort pour dénouement. (…) On comprend donc bien quel est l'argument le plus sérieux, et à vrai dire le seul, des adversaires de la tauromachie. Toute condamnation fondée sur l'idée qu'il n'est pas acceptable de se procurer un plaisir qui suppose la souffrance ou la mort d'un animal serait aussitôt taxée d'hypocrisie : le gavage des oies et des canards et le homard à l'américaine sont bien dignes de l'affliction(1) de la Société Protectrice des Animaux (S.P.A). Mais si la gastronomie, comme la chasse et la pêche, procure des plaisirs qui passent par la souffrance et la mort des animaux, elle ne donne pas lieu à des spectacles, quoiqu'elle suscite elle aussi des entreprises lucratives(2). C'est la notion de spectacle, associée à celle de publicité et inséparable de la tauromachie, qui met la corrida dans une situation plus délicate. La légitimité de la tauromachie est de nature culturelle. S'il le fallait encore, ce livre établit le caractère immémorial(3) des jeux tauromachiques parmi les peuples de la péninsule ibérique et du Midi de la France, qui trouvaient dans leur environnement immédiat des animaux dotés d'une agressivité certaine et de qualités telles qu'ils pouvaient être trompés, leurrés par des hommes doués d'une force physique bien moindre mais d'une intelligence plus grande. (…) Dans le monde où nous sommes, est-il inutile, superflu, dépourvu de signification d'affirmer publiquement la valeur du courage, les ressources de l'intelligence en l'absence des machines et la capacité des hommes à enfanter la beauté, fût-ce au cœur du danger, en dépit du désordre, de la souffrance et de la mort ? Bartolomé Bennassar, Histoire de la tauromachie, éditions Desjonqueres, 1993. (1) affliction : peine profonde. (2) lucratif : qui rapporte de l'argent. (3) immémorial : qui remonte à une époque très ancienne.
Document 2 Les Français et la corrida Êtes-vous favorable aux différentes mesures d'interdiction de la corrida en France ?
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