Efficiency wages: le modèle Shapiro-Stiglitz Stiglitz a aussi travaillé sur les « efficiency wages » (salaires efficients) et a aidé à développer le « modèle Shapiro-Stiglitz » pour expliquer 1) pourquoi le chômage existe même dans l’équilibre économique, 2) pourquoi les salaires ne sont pas négociés suffisamment bas (dans l’absence de salaires minimaux) pour que tout le monde qui cherche un travail puisse en trouver un, et 3) pour mettre en question la capacité du paradigme néo-classique d’expliquer le chômage involontaire. Joseph Stiglitz et Carl Shapiro ont proposé un modèle en 1984 qui démontrent que la structure de l’information dans l’emploi détermine le taux de chômage. Cette analyse est basée sur deux observations fondamentales :
Contrairement aux différentes formes de capital, les êtres humains peuvent choisir leur niveau d’effort dans le travail.
Il est coûteux pour les firmes de déterminer combien d’effort les travailleurs fournissent.
Ce modèle explique certains phénomènes :
Les salaires ne tombent pas suffisamment pendant des récessions pour empêcher le chômage d’augmenter. Si la demande pour le travail diminue, les salaires baissent. Mais à cause de la baisse de salaires, la probabilité de ‘shirking’ (ne pas fournir un effort suffisant) augmente. Si le taux d’emploi doit être maintenu, grâce à une baisse de salaires, les travailleurs seront moins productifs qu’avant à cause du niveau d’effort qu’ils peuvent modifier. Par conséquent, dans ce modèle, les salaires ne baissent pas suffisamment pour maintenir un taux d’emploi stable. Alors le chômage doit augmenter pendant les récessions parce que les salaires sont encore trop élevés.
Rapport éventuel : Wage sluggishness (stagnation ou léthargie des salaires). Passer d’une frme d’embauche à une autre forme oblige les firmes à ré-optimiser les salaires en réponse à un taux de chômage variable. Les firmes ne peuvent pas baisser les salaires jusqu’à ce que le chômage augmente suffisamment. Les salaires ont donc tendance à rester stables, alors que les prix sont plus volatiles.
Le résultat n’est jamais efficient en termes de l’optimum Pareto.
Chaque firme emploie trop peu d’employés parce qu’elle doit faire face au coût d’embauche, non pas au coût social du chômage. Autrement dit, les firmes n’internalisent pas les coûts externes du chômage ; elles ne comptabilisent pas comment un taux massif de chômage entraîne des problèmes pour la société et pour l’économie en général quand elles calculent leurs propres coûts.
Il existe aussi des externalités négatives. Chaque firme augmente le coût d’embauche pour toutes les autres firmes quand elle embauche, car elle réduit le nombre de travailleurs sur le marché.
The Shapiro-Stiglitz model of efficiency wages

Selon ce modèle, les travailleurs sont payés à un taux qui dissuade le shirking (l’absence d’effort). Ceci emp$eche les salaires de tomber au niveau le plus. Le plein emploi ne peut pas être atteint parce que les travailleurs diminueraient leur effort s’ils n’étaient pas menacés par la possibilité d’être licenciés. La courbe pour la condition no-shirking (ici NSC) monte donc jusqu’à l’infinité à un taux de chômage à 0%.
Implications
Ces théories économiques ont des conséquences nettes pour la politique, en particulier relative à l’internalisation des externalités. Stiglitz, par exemple, vritique farouchement les politiques de laissez-faire qui permettent les corporations multinationales d’exploiter des ressources de pays pauvres, au dépens du l’environnement et du peuple. Bien que les arguments économiques de Stiglitz sont généralement acceptés, ils ne prennent pas en compte les questions plus large sur la légalité, la moralité ou la constitutionnalité des institutions coercitives et le bon rôle du gouvernement dans la société.
Paul Krugman (1953- ) Américain
Prix Nobel en 2008
Finance internationale
Krugman a eu un très grand impact en finance. En 1979, il a démontré que les régimes de taux fixes de change (devises) ne pourraient probablement pas être démontés sans bousculer les marchés. Arrêter ces régimes normalement entraîne des attaques spéculatives. Plus tard, après avoir observé les effets de la crise financière mondiale en 2007-08, Krugman a suggéré que l’effet de multiplicateur pourrait aussi s’appliquer à la finance internationale. Les institutions financières sont très fragiles quand elles ont trop de crédits et trop peu d’actifs. Quand l’économie stagne, ne serait-ce que dans un seul secteur, ces firmes doivent vendre les actifs, ce qui baisse leur prix sur les marchés. Cette déflation des actifs met de la pression sur la comptabilité des autres firmes. Ceci crée un effet « boule de neige » ou un effet de multiplicateur qui touche sévèrement les marchés financiers.
New Trade Theory (NTT) Avant les travaux de Krugmant, la théorie sur le commerce (en particulier celle de David Ricardo), mettait l’accent sur le commerce basé l’avantage comparatif des pays qui ont des caractéristiques très différents, tel un pays avec une grande capacité agricole qui échange avec un pays industriel. Cependant, au XXème siècle, de plus en plus de commerce s’effectuait entre des pays avec des caractéristiques très similaires, ce qui est difficile à expliquer. En 1979, Krugman a publié une explication qui suppose deux choses :
que les consommateurs préfèrent un choix diversifié de marques
que la production favorise les économies d’échelle
Les préférences pour la diversité explique la survie de différentes marques de voitures, telles Mercedes et BMW. Cependant, à cause des économies d’échelle, il n’est pas avantageux d’étaler la production des BMW partout dans le monde. La production est donc concentrée dans quelques usines et donc dans quelques pays (et parfois dans un seul). Cette logique explique comment chaque pays peut se spécialiser dans la production de plusieurs marques d’un produit donné, plutôt que de se spécialiser dans différents types de produits. Cette spécialisation peut éventuellement entraîner des désavantages, tels que la dépendance économique d’une industrie ou, dans certains cas, la dégradation de l’environnement.
Home Market Effect (« Effet de marché domestique ») : La théorie de Krugman a aussi pris en compte les coûts de transport, ce qui sera une caractéristique principale de ses recherches plus tard sur la géographie économique. Le Home Market Effect indique que « ceteris paribus, le pays avec la plus grande demande pour un bien, dans un état d’équilibre, produira plus qu’une part proportionnelle de ce produit et sera donc un exportateur net de ce produit. »
New Economic Geography
L’étude de Krugman sur New Trade Theory l’a amené à développer des théories sur la « Nouvelle géographie économique » (NEG). Le Home Market Effect fait que certaines régions produisent une plus grande part d’un produit et, grâce aux économies d’échelle, ces régions produiront plus efficacement et réussiront à attirer encore plus de production. La production deviendra donc de plus en plus concentrée dans certaines régions, et ces régions attireront davantage de migration et deviendront plus peuplée, ce qui augmenteront donc la demande dans ces régions. En d’autres termes, l’interaction entre l’augmentation des rendements, les coûts de transaction et les différences de prix résultera en l’ « agglomération ».
La politique macroéconomique
Krugman est certainement le mieux connu pour ses opinions largement répandues, grâce à ses nombreux articles dans le New York Times, sur la politique macroéconomique et fiscale. Partant des théories de Keynes concernant les liquidity traps (pièges de liquidité), il recommande des méthodes novatrices pour injecter la liquidité dans les marchés pour relancer la production et les échanges. Dans la même lignée que l’économie keynésienne, il recommande aussi d’augmenter la dette de l’Etat pour pouvoir investir dans l’infrastructure et l’innovation d’un pays, ce qui entraîne normalement une augmentation d’activités économiques, et donc de la richesse nationale, dont un pourcentage reviendra à l’Etat sous forme d’impôts.
|