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1. Réalité Nous, le Peuple des Etats-Unis d’Amérique, en vue de former une union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette constitution pour les Etats-Unis d’Amérique. Constitution des Etats-Unis, 1789, préambule, Wikipedia.org, septembre 2010. 2. Théorie Les dépenses qu’exige la défense publique, et celles pour maintenir la dignité du premier magistrat, sont faites, les unes et les autres, pour l’avantage commun de toute la société. Il est donc juste que ces dépenses soient défrayées par une contribution générale de toute la société, à laquelle chaque différent membre contribue, le plus approchant possible, dan la proportion de ses facultés. La dépense qu’exige l’administration de la justice peut aussi sans doute être regardée comme faite pour l’avantage commun de toute la société. Il n’y aurait donc rien de déraisonnable quand cette dépense serait aussi défrayée par une contribution générale. Cependant, les personnes qui donnent lieu à cette dépense sont celles qui, par des actions ou des prétentions injustes, rendent nécessaire le recours à la protection des tribunaux : comme aussi les personnes qui profitent le plus immédiatement de cette dépense, ce sont celles que le pouvoir judiciaire a rétablies ou maintenues dans leurs droits ou violées ou attaquées. Ainsi les dépenses d’administration de la justice pourraient très convenablement être payées par une contribution particulière, soit de l’une ou de l’autre, soit de ces deux différentes classes de personnes à mesure que l’occasion l’exigerait, c’est-à-dire par des honoraires ou vacations payés aux cours de justice. La dépense d’entretenir des routes sûres et commodes et de faciliter les communications est sans doute profitable à toute la société, et par conséquent, on peut sans injustice la faire payer par une contribution générale. Cependant, cette dépense profite plus immédiatement et plus directement à ceux qui voyagent ou qui transportent des marchandises d’un endroit à l’autre et à ceux qui consomment ces marchandises. Les droits de barrières, sur les grands chemins en Angleterre, et ceux appelés péages dans d’autres pays, mettent ces dépenses en totalité sur ces deux différentes sortes de personnes et par-là dégrèvent le revenu général de la société d’un fardeau considérable. La dépense des institutions pour l’éducation publique et pour l’instruction religieuse et pareillement sans doute une dépense qui profite à toute la société, et qui par conséquent peut bien sans injustice, être défrayée par une contribution générale. Cependant, il serait peut-être aussi convenable, et même quelque peu plus avantageux, qu’elle soit payé en entier par ceux qui profitent immédiatement de cette éducation et de cette instruction ou par la contribution volontaire de ceux qui croient avoir besoin de l’une ou de l’autre. Quand les établissements ou les travaux publics qui profitent à toute la société ne peuvent être entretenus en totalité ou ne sont pas, dans le fait, entretenus en totalité par la contribution de ceux des membres particuliers de la société qui profitent le plus immédiatement de ces travaux, il faut que le déficit, dans la plupart des circonstances, soit comblé par la contribution générale de toute la société. Adam Smith, The Wealth of Nations, Livre V, 1776. Travail 1. D’après le préambule de la Constitution des Etats-Unis, quelles sont les raisons pour lesquelles on a établi un Etat fédéral ? 2. D’après Smith, quelles sont les responsabilités de la République ou de l’Etat ? Dans quels cas est-ce que l’Etat doit financer des activités par une contribution générale ? Quelles dépenses doivent rester à la charge de ceux qui en profitent directement ? Adam Smith : La main invisible et la motivation chez l’homme Car il peut être observé que dans toutes les religions polythéistes […] ce sont seulement les événements irréguliers de la nature qui sont attribués au pouvoir de leurs dieux. Les feux brûlent, les corps lourds descendent et les substances les plus légères volent par la nécessité de leur propre nature : on n’envisage jamais de recourir à la « main invisible de Jupiter » dans ces circonstances. Mais le tonnerre et les éclairs, la tempête et le soleil, ces événements plus irréguliers sont attribués à sa faveur, ou à sa colère. (Adam Smith, Histoire de l’astronomie, v. 1755, in W.P.D. Wightman and J.C. Bryce (eds.) Adam Smith Essays on Philosophical Subjects, Oxford, 1981, p. 49.) Quel que soit l’égoïsme de l’homme, il y a évidemment certains principes dans sa nature qui le poussent à s’intéresser au sort des autres, et qui rendent leur bonheur nécessaire pour lui, bien qu’il ne procure rien de ce bonheur, sauf le plaisir de la voir. Parmi ces principes, il y a la pitié et la compassion, le sentiment que provoque en nous le malheur des autres, soit en le voyant, soit en l’imaginant d’une manière vive. Que la tristesse des autres nous provoque de la tristesse en nous, c’est un fait tellement évident qu’il n’est pas besoin de le prouver. Car, ce sentiment, comme toutes les autres passions originelles de la nature humaine, n’est aucunement limitée aux vertueux, bien qu’ils le ressentent certainement avec une sensibilité des plus exquises. Le plus grand voyou, le plus méchant violateur des lois de la société, n’est pas totalement sans ce sentiment. Adam Smith, The Theory of Moral Sentiments, 1759, livre I, 1, Traduction par R. Braid Le produit du sol fait vivre presque tous les hommes qu’il est susceptible de faire vivre. Les riches choisissent seulement dans cette quantité produite ce qui est le plus précieux et le plus agréable. Ils ne consomment guère plus que les pauvres, et en dépit de leur égoïsme et de leur rapacité naturelle, quoiqu’ils n’aspirent qu’à leur propre commodité, quoique l’unique fin qu’ils se proposent d’obtenir du labeur des milliers de bras qu’ils emploient soit la seule satisfaction de leurs vains et insatiables désirs, ils partagent tout de même avec les pauvres les produits des améliorations qu’ils réalisent. Ils sont conduits par une main invisible à accomplir presque la même distribution des nécessités de la vie que celle qui aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses habitants : et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent des moyens à la multiplication de l’espèce. Adam Smith, The Theory of Moral Sentiments, 1759, Livre IV, 1. A la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que sont intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n’est pas très commune parmi les marchands, et qu’il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir. […] Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme. Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776, Livre IV, ch. 2. Travail :
Smith sur la valeur La valeur d’une denrée quelconque, pour celui qui la possède et qui n’entend pas en user ou la consommer lui-même mais qui a l’intention de l’échanger pour autre chose, est égale à la quantité de travail que cette denrée le met à même d’acheter ou de commander. Le travail est donc la mesure réelle de la valeur en échange de toute marchandise. Le prix réel de chaque chose, ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c’est le travail ou la peine qu’il doit s’imposer pour l’obtenir. Ce que chaque chose vaut réellement pour celui qui l’a acquise et qui cherche à en disposer ou à échanger pour quelque autre objet c’est la peine et l’embarras que la possession de cette chose peut lui épargner et qu’elle lui permet d’imposer à d’autres personnes. Ce qu’on achète avec de l’argent ou des marchandises est acheté par du travail aussi bien que ce que nous acquérons à la sueur de notre front. Cet argent et ces marchandises nous épargnent dans le fait cette fatigue. [...] La quantité de travail que peut acheter ou commander une certaine quantité de ces métaux, ou bien la quantité d’autres marchandises qu’elle peut obtenir en échange, dépend toujours de la fécondité ou de la stérilité des mines exploitées dans le temps où se font ces échanges. Adam Smith, Richesse des nations, 1776, Livre I, ch. 5. Travail : 1. Quels sont les deux types principaux de valeur selon Smith ? 2. A quelle idée de J.-B. Say est-ce que cette théorie de Smith ressemble ? 3. Sur quel facteur dépend le prix, en termes de monnaie, d’un produit ? Quel économiste mercantiliste était le premier à élaborer cette idée ? Ricardo sur la valeur Les choses, une fois quelles sont utiles par elles-mêmes, tirent leur valeur échangeable de deux sources, de leur rareté et de la quantité de travail nécessaire pour les acquérir. Il y a des choses dont la valeur ne dépend que de leur rareté. […] Elles ne forment cependant qu’une très petite partie des marchandises qu’on échange quotidiennement sur le marché. […] Quand donc nous parlons des marchandises, de leur valeur échangeable et des principes qui règlent leurs prix relatifs, nous n’avons en vue que celles de ces marchandises dont la quantité peut s’accroitre par l’industrie de l’homme, dont la production est encouragée par une concurrence libre de toute entrave. Dans l’enfance des sociétés, la valeur d’échange des choses, ou la règle qui fixe la quantité que l’on doit donner d’un objet pour un autre, ne dépend que de la quantité comparative de travail qui a été employée à la production de chacun d’eux. […] Adam Smith après avoir défini avec tant de précision la source primitive de toute valeur échangeable, aurait dû, pour être conséquent, soutenir que tous les objets acquéraient plus ou moins de valeur selon que leur production coûtait plus ou moins de travail. Il a pourtant créé lui-même une autre mesure de la valeur, il parle de choses qui ont plus ou moins de valeur selon qu’on peut les échanger contre plus ou moins de cette mesure. Tantôt il dit que c’est la valeur du blé, et tantôt il assure que c’est celle du travail ; non pas du travail dépensé dans la production d’une chose, mais de celui que cette chose peut acheter ; comme si c’étaient là deux expressions équivalentes, et comme si parce que le travail d’un homme est devenu deux fois plus productif et qu’il peut créer une quantité double d’un objet quelconque, il s’ensuivait qu’il doit obtenir en échange une double rétribution. Si cela était vrai, si la rétribution du travailleur était toujours proportionnée à sa production, il serait en effet exact de dire que la quantité de travail fixée dans la production d’une chose et la quantité de travail que cet objet peut acheter, sont égales, et l’une ou l’autre indifféremment pourrait servir de mesure exacte pour les fluctuations des autres objets. Mais ces quantités ne sont point égales, la première est en effet très souvent une mesure fixe qui indique exactement la variation des prix des autres objets ; la seconde, au contraire, éprouve autant de variations que les marchandises ou denrées avec lesquelles on peut la comparer. D. Ricardo, Des principes d’économie politique et de l’impôt, 1817, ch. 1. Travail : 1. Quelle critique Ricardo lance-t-il contre Smith ? J.-B. Say et la loi des débouchés Dans tout Etat, plus les producteurs sont nombreux et les productions multipliées, et plus les débouchés sont faciles, variés et vastes. Dans les lieux qui produisent beaucoup, se crée la substance avec laquelle seule on achète: je veux dire la valeur. L'argent ne remplit qu'un office passager dans ce double échange; et, les échanges terminés, il se trouve toujours qu'on a payé des produits avec des produits. Il est bon de remarquer qu'un produit terminé offre, dès cet instant un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur. (Jean-Baptiste Say, Traité d'économie politique, 1826, t. 1, p. 249-251). Travail : 1. Résumer ce passage en une seule phrase. 2. Pourquoi est-ce que l’interprétation de cette phrase par de nombreux économistes (« l’offre crée sa propre demande ») est erronée ? J.-B. Say sur les trois processus En observant en eux-mêmes les procédés de l’industrie humaine, quelque soit le sujet auquel elle s’applique, on s’aperçoit qu’elle se compose de trois opérations distinctes. Pour obtenir un produit quelconque, il a fallu d’abord étudier la marche en les lois de la nature, relativement à ce produit. Comment aurait-on fait fabriquer une serrure si l’on n’était parvenu à connaître les propriétés du fer, et par quels moyens on peut le tirer de la mine, l’épurer, l’amollir et le façonner ? Il a fallu ensuite appliquer ces connaissance à un usage utile, juger qu’en façonnant le fer d’une certaine façon, on en ferait un produit qui aurait pour les hommes une certaine valeur. Enfin, il a fallu exécuter le travail manuel indiqué par les deux opérations précédentes, c’est-à-dire forger et limer les différentes pièces dont se compose une serrure. Il est rare que les trois opérations soient exécutées par la même personne. Le plus souvent un homme étudie la marche et les lois de la nature. C’est le savant. Un autre profite de ces connaissances pour créer des produits utiles. C’est l’agriculteur, le manufacturier ou le commerçant, ou pour les désigner par une dénomination commune à tous les trois, c’est l’entrepreneur d’industrie, celui qui entreprend de créer pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque. Un autre enfin travaille suivant les directions données par les deux premiers, c’est l’ouvrier. Qu’on examine successivement tous les produits, on verra qu’ils n’ont pu exister qu’à la suite de ces trois opérations. J.-B. Say Traité d’économie politique, 1803, libre I, ch. 6. Travail 1. Quelles sont les trois phases principales dans toute production humaine ? 2. Comment est-ce que les catégories d’hommes de Say se diffèrent de celles de Quesnay, Turgot et Smith ? J.S. MILL sur la production et la distribution de la richesse Les lois et les conditions de la production des richesses partagent le caractère des vérités physiques [...]. Tout ce qui est produit par l'homme doit l'être d'après les modes et les conditions imposées par la nature constituante des choses extérieures et par les propriétés physiques et intellectuelles inhérentes à sa propre nature [...]. Il n'en est pas de même à l'égard de la distribution des richesses : c'est là une institution exclusivement humaine. Les choses étant créées, l'espèce humaine, individuellement ou collectivement, peut en agir avec ces choses comme elle l'entend [...]. La distribution des richesses dépend donc des lois et des coutumes de la société. Les règles qui déterminent cette distribution sont ce que les font les opinions et les sentiments de la partie dirigeante de la société, et varient considérablement, suivant les différents siècles et les différents pays; elles pourraient varier encore davantage si les hommes en décidaient ainsi. (John Stuart Mill, Principes d'économie politique, t. 1, pp. 233-234.) |
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