Mésaventures irréelles et autres considérations





télécharger 1.26 Mb.
titreMésaventures irréelles et autres considérations
page3/26
date de publication28.10.2017
taille1.26 Mb.
typeDocumentos
d.20-bal.com > histoire > Documentos
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   26

Chapitre II
« Elle était en train de ranger des pommes au fond de la boutique. Des pommes rouges. C’était très… édenien, comme vision. »
Mon père était croyant, catholique et pratiquant. Baptisé, il avait suivi son catéchisme avec véhémence et assiduité. L’occasion pour moi de revenir, au détour de cette remarque délicieuse, sur une des faces les plus mystiques de mon père, sa foi. Il portait en permanence avec lui, où qu’il aille, qu’il pleuve, vente ou neige, à l’étranger comme au supermarché du coin, une vieille Bible achetée on ne sait où. Il ne m’a jamais réellement parlé des rapports qu’il avait avec la religion, même quand je lui posais la question directement : c’était pour lui plus secret que tous les grands secrets de famille qu’il pouvait avoir, plus violent encore ; et rien ne mettait plus de flammes au fond de ses yeux que les instants où l’on parlait de Dieu. Je ne l’ai jamais vu plus respectueux envers Dieu lui-même qu’envers n’importe lequel de ses semblables, supérieur hiérarchique y compris ; c’est à partir de cette réflexion que je me suis souvent demandé si aimer Dieu, c’était aimer l’humanité, quand bien même on détestait ou était indifférent au moindre des individus qui la compose. Il s’est avéré que la question fut aisément tranchée, car bien qu’il aimait Dieu, il détestait la moindre de ses créations – ce qui a tout également amené une autre grande question, la séparation entre la personne et son œuvre, mais j’aurai l’occasion de m’épandre bien plus longuement sur le sujet puisqu’il a été le responsable de mon divorce – à commencer par l’homme, et son indéniable corollaire, la femme. Entendons-nous : mon père n’était pas misogyne. Mais il ne considérait pas les femmes comme des êtres égaux à sa personne, sans pour autant omettre de leur concéder quelques talents. Il ne voulait pas les garder au foyer par la force, mais préférait qu’elles se rendent compte par elles-mêmes que c’était là la meilleure de leur place. En un mot comme en cent, c’était un homme dans le sens générique du terme, et ses rapports avec les femmes furent bien plus conflictuels que l’on ne pouvait s’en douter. Je profite ainsi de cet encart pour parler à présent de mes tantes paternelles ; je reviendrai sur la question de ma grand-mère paternelle un rien plus tard, peut-être même bien plus tard car je ne veux bâcler ce passage.

Mon père avait donc ainsi deux sœurs, qui étaient toutes deux ses aînés. La plus vieille était sans aucun doute celle qui lui ressemblait le plus, autant en physique qu’en caractère ; elle avait ce visage rude et taillé à la machette et ce regard d’orgueil dont j’ai tellement parlé et qui semble être un des sceaux de la famille, une signature comme d’autres portent une tâche de vin millénaire ou des yeux verrons ; mais autant dans les légendes l’attribution d’une telle marque est souvent signe de bonté et de grandes choses en devenir, dans ce cas présent, c’était davantage une idée de malédiction. Pourquoi ne pas être né avec la grande marque des mèches blanches ! – Je ne me priverai pas de raconter ce mythe dont l’origine se perd dans les méandres de mon esprit et que je n’ai, hélas ! pu jamais retrouver dans quelconque de mes ouvrages. Je suis pourtant intimement persuadé de l’avoir un jour lu et appris par cœur, si bien que même ce soir je m’en rappelle avec clarté et discernement comme si je l’avais lu la veille : les soirs d’insomnie, je soupçonne mes Lettres de baguenauder de pages en pages, et bientôt de lire chez un auteur des mots et des phrases que je croyais appartenir sans sourciller à un autre… ou bien est-ce la vieillesse qui commence à me peser ? Je ne suis plus tout jeune, malgré ce qu’en dit ma femme… mais n’anticipons rien, je ne suis pas encore né. Je m’en voudrai, et elle m’en voudra nécessairement d’avoir mis la charrue avant les bœufs, je me retrouverai gros Jean comme devant, alors taisons-nous. Quoi qu’il en soit, voici la légende telle que je m’en souviens et comme je la mets pour la première fois à l’écrit.

Il s’agit d’un conte, dira-t-on, bien que sa portée soit celle du mythe. Comme tout mythe, il cache donc une large part de vérité mais, dans le même élan et c’est cela qui rend le mythe supérieur à la légende, il tend à offrir une morale. Le mythe enseigne là où la légende narre, là où le conte amuse : c’est de toutes les formes de fiction la plus noble et la plus grande, mais ils appartiennent hélas à des temps révolus où l’on savait que tout était à faire, et que rien n’était fait, qu’il n’y avait que de l’avenir et non du passé. Que ne puis-je regretter de ne pas trouver au détour d’une rue un haruspice ou un cénobite qui me prendrait le bras et, l’air encapuchonné, me raconterait un mythe, un vrai, qui ne soit ni une billevesée ni une vulgaire parabole, mais bel et bien un récit mythique et que j’en ressorte grandi, que pendant un instant je ne le voie plus moine, ermite ou paumé mais bel et bien devin, oracle par qui parlent les Dieux en se pressant au portillon de sa bouche, et que tantôt Héra, tantôt Aphrodite me donne leur version des choses, qu’elles se disputent pour savoir qui est la plus belle, qu’en vain elles ne veulent céder et que Zeus, las de ces querelles, ne me fasse comprendre au travers de son regard que nul ne doit ignorer ses desseins et qu’il les honorera tous les deux. Comme j’aimerai tout cela ! Je le dis, je le crie haut et fort mais, et en parcourant ces quelques confessions vous vous rendrez aisément compte que mon cœur est lourd de péchés et que, bien qu’un certain pacte d’authenticité me lie à présent à qui me parcourt, je ne peux hélas tout révéler ni tout raconter. Il est des choses qui ne se disent que dans l’intimité et d’autres devant un prêtre, et les miens sont tous morts les uns après les autres sans avoir eu le temps d’entendre toutes mes confessions. Je garderai ainsi tous mes secrets, Dieu lui-même sera seul capable de me les arracher, ni ses anges, ni ses saints, ni ses chérubins ou ses archanges ne le pourront, ils échoueront là où la Lumière sera seule vainqueur, je le sais. Mais j’aimerai tant également que les mythes jaillissent du sol et me lavent de toutes ces vilénies afin d’empêcher le très saint père, septième père du septième père, d’avoir à perdre son temps qui pour lui n’est rien, à me faire avouer des choses dont il a déjà connaissance par ailleurs (mon âme est-elle donc si précieuse ?), j’aimerai qu’ils m’enseignent des morales à foison, à pleines liasses : que je les applique sur mon lit de mort en y croyant sincèrement et que je sois absous, c’est tout ce que je demande. Mais hélas, les mythes appartiennent à une antique époque et les peuples apprécient bien mieux les légendes et les contes, les fables de fées. Puisse le mythe que je m’en vais conter être non pas le dernier à être composé mais le premier de tous les nouveaux mythes, et que la vertu qui devrait revenir en notre civilisation devienne monnaie courante et remplisse son seul rôle, celui de permettre de voir les éléments en leur vraie valeur et d’apprécier la beauté nue, sans ambages ni ornements.
Il était donc en un vieux village de paysans, bordé de collines et de rivières, un terrifiant dragon sans nom qui faisait régner terreur et mort de son souffle ardent. Son repaire était connu de longue date : il habitait dans la montagne une grande grotte, juchée au sommet du plus haut pic et gardait un imposant trésor, butin de millénaires de rapines autour du globe. On pouvait y trouver là, précautionneusement entreposée, la couronne du Seigneur de Xanadu, le grand Kubilai Khan, ornée comme le précise l’Histoire de six diamants et de deux opales et qui ne pouvait être portée que par son seul maître ; le sceptre du Roi Uther Pendragon, qui lui avait fort plu car décoré de deux salamandres qu’entoure un imposant dragon noir aux ailes déployées, aux yeux de rubis et aux écailles toutes d’argent finement tressé ; la toison d’or des Argonautes, dérobée au dragon gardien du roi des Dieux lui-même au terme d’une farouche bataille qui, nous dit-on, dura six jours et sept nuits et rasa l’entier pays d’Atlantide, qui disparut alors dans les flots ; l’œuf d’émeraude du pharaon Aménophis III, qui l’avait reçu en personne du grand Dieu Horus en honneur à sa piété, et mille et une autre merveilles qui rivalisaient de prestige et de grâce. C’était là plus de trésors que tout orpailleur pouvait espérer trouver dans toutes les mines de charbon d’Afrique et d’Asie réunies, qui auraient rendu fou n’importe quel banquier ottoman.

Mais aucun être n’avait jamais pu contempler ce trésor : le dragon sans nom était farouche et avait l’ouïe fine, et dévorait vivant tous ceux qui s’approchaient à dix lieues de sa caverne. Nombreuses avaient été les expéditions destinées à le tuer et à dérober ce trésor, qui aurait pu ainsi améliorer le quotidien du village, sauver bien des femmes enceintes et des orphelins, des veuves et des blessés : mais méfiant et rusé, le dragon attaquait régulièrement les environs afin d’entretenir sa cruelle détermination et faire ainsi comprendre que rien ne pourrait jamais l’atteindre. Il avait en guise de chevelure une longue crinière rousse, qui au soleil prenait soudain l’apparence de flammes méphitiques, à l’exception d’une seule mèche sur le bord droit de sa tête difforme qui était blanche du fait, disait-on, d’une ancienne bataille contre un fort gardien qui l’avait mortellement blessé ; mais par un pacte malin il avait survécu, et était devenu de surcroît plus fort, plus grand, plus vil que jamais. Ses griffes furent garnies de platine et résistaient aux rochers les plus puissants ; ses dents devinrent de la porcelaine et ruisselaient de bave noire quand il mordait ; ses écailles luisaient sous la lune comme autant d’yeux inquisiteurs, et personne ne se sentait en sécurité, même barricadé chez lui, même enfermé en cave : on ne pouvait échapper au grand dragon, qui considérait le village comme un vaste garde-manger dans lequel il puisant en abondance, et rien ne semblait enrayer cette malédiction.
Un matin, un enfant naquit dans une pauvre famille, plus pauvre que toutes les autres pauvres familles : et à même le sol, dans un cri de déchirement, vint au monde un nourrisson braillard, coiffé dès ses premiers temps d’une belle chevelure de feu et d’une mèche blanche. On brûla la mère, le père et tous ses frères, la maison : car c’était là le fils du dragon, celui par qui le malheur devait nécessairement arriver. On l’habilla d’un drap sale et gris, l’enferma dans un panier de paille et le jeta dans la première rivière sans un adieu ni un regard. Mais l’œil du dragon, à qui rien n’échappe, avait bien vu cet odieux trafic et rit si fort, si fort nous colporte-t-on, que toute la montagne et la terre entière tremblèrent, et réveillèrent au sein des profondeurs un vieil esprit débonnaire des anciens temps.

Il s’agissait d’un Djinn, un des primes habitants de ces lieux et qui avait déserté Shadukiam, la cité rose, attendant son heure. Il bénit le panier de paille, et le panier de paille fut sauvé des eaux par miracle. Un berger recueillit l’enfant et l’éleva comme son propre fils, sans jamais lui raconter ses origines, sans jamais lui montrer la rivière. Il le nomma Longwang, du nom du Seigneur des dragons et lui offrit en dixième anniversaire un bourdon qui ne l’avait alors jamais quitté. De là Longwang devint berger et, ayant tout appris de ses origines par son père adoptif mourant, il décida d’affronter le dragon qui avait été cause de tant de tourments, et qui l’avait précipité lui-même dans le plus grand des tourments. Il gravit la montagne, et parvint devant le repaire du dragon sans nom. Ce dernier voulut le dévorer ; mais Longwang brandit le bourdon, et ce dernier eut le pouvoir d’intriguer le dragon, qui n’avait jamais rencontré quelque résistance que ce fut lors de sa très longue vie. Mais devant l’assurance de l’étranger il crut voir en ce bout de bâton un tueur de dragon terrible, une arme sacrée, et il resta tétanisé, jugeant qu’il ne s’y risquerait que si ce berger ne le tourmentait.

Longwang parla longtemps, en restant toujours poli : il ne faisait jamais de gestes brusques ni n’employait de mots grossiers, mais s’inclinait avant de commencer chaque phrase et demandait par hasard si l’histoire n’ennuyait pas son hôte, ne l’agaçait ou ne l’énervait pas ; et ce dernier, apeuré pour la première fois et intrigué par tant d’audace dodelinait longuement de la tête et restait fort attentif, ne perdant pas une miette de ce récit, et remarqua avec humour la chevelure rousse et la mèche blanche. Le berger lui parla longuement, sans ressentir le besoin ni de boire, ni de manger ; il lui raconta la levée du soleil, la chute des astres ; le manteau de l’empereur et les soupirants jaloux, la barbe du philosophe et les disciples éveillés. Il lui parla longuement, et le dragon s’endormit. Alors, profitant de ce bref instant, le berger entra dans la caverne et y déroba la trésor qui lui semblait le plus beau de tous : une topaze blanche qui brillait comme le soleil.

Il partit, et revint avec cette fois de nombreuses provisions, achetées grâce au bijou ; et l’odeur appétissante des mets réveilla le dragon qui ne s’aperçut pas même qu’il avait dormi, et il vit alors dans ses victuailles un heureux cadeau pour l’amener à écouter davantage. Longwang l’invita à manger, et le dragon mangea. Mais il dévora tant et tant en une seule fois, et le berger continuait de lui parler et de lui parler si bien, qu’il ne se rendit compte qu’il courait à sa perte : il était devenu si gros qu’il resta coincé à l’entrée de sa caverne. Alors le berger leva le bâton et le frappa une seule fois sur sa mèche blanche, là où jadis un gardien avait ébréché son crâne, et le dragon tomba raide mort. Alors un grand cri résonna au travers de la montagne et du pays, et le fils du berger fut sacré roi. Il saisit le sceptre du père d’Arthur, la couronne du maître du dôme de plaisir et s’habilla de la toison ramenée en terre connue par le mythique fils d’Eson ; il devint roi dragon à la mèche blanche, Longwang, Seigneur des Dragons. Mais il ordonna que jamais ne soit touché le corps de celui qu’il avait vaincu et qui était son père, son sang, et que jamais ne soit saisi le trésor qu’il dissimulait ; et quand on demandait au roi comment il avait obtenu les trésors qui faisaient de lui le monarque des monarques, sur la Terre comme au Ciel, il souriait mystérieusement et révéla que sa mère connaissait déjà la réponse.
Cette tante s’était mariée près de trois fois, et tout à chaque fois elle avait fini par divorcer à renforts de larmes et d’avocats, et avait fini par avoir plus de dix enfants, tous de pères différents, et souvent même illégitimes ; elle ne les aura jamais aimés, ni comme ses enfants, ni comme des enfants, préférant s’exiler et rechercher avec fureur sa prochaine conquête. On ne comptait plus le nombre de ses victimes ; et si un jour l’un lui plaisait, il lui suffisait de prononcer son nom et sitôt ils se mariaient. Elle avait un charme démoniaque qui transparaissait clairement dans les rares photos que j’ai pu voir d’elle. Ce n’était ni son regard, ni ses longs cheveux bruns, ni son visage qui attirait l’œil mais bel et bien sa démarche, et bien que l’image était fixe je pouvais, je ne sais comment ni pourquoi, imaginer sa démarche chaloupée, ses hanches désarçonnées, la chute de ses reins à damner tous les eunuques de Turquie. Et j’imaginais sans mal les hommes tomber les uns après les autres dans son escarcelle, pour le simple bonheur d’effleurer ses fesses. Je crois bien avoir un jour surpris mon père l’appeler la « déesse de la sodomie » et je crains bien qu’il s’agisse de cela, oui, je le crois bien ; c’était également, je crois, l’une des raisons pour lesquelles elle était si populaire, car de fait, elle n’était pas des plus belles, et sa poitrine plate aurait pu en décourager plus d’un ; c’est un Graal de la relation sexuelle à présent, popularisé par quelques films pornographiques… un Graal, une ambition à expérimenter à tout prix. En étant taillée rigoureusement pour cette seule optique et en faisant du reste tout pour le faire savoir, elle attirait ainsi tous les frustrés, tous les dominateurs en manque qui croisaient indéniablement son regard.

Elle s’était donc mariée à trois reprises, et à trois reprises avec des gendarmes : elle prétendait, en un sens, que seuls les gendarmes pouvaient lui donner tout ce dont elle avait besoin, à moins que ce ne soient les menottes ou la matraque qui ne l’attiraient particulièrement ? Je ne doute pas que ma tante fut masochiste. Je le dis sans fausse pudeur pour la seule et bonne raison que mon père avait lui aussi, bien que cela ne fût jamais prouvé, des penchants pour la chose et, je l’admets, moi de même… j’aurai peut-être l’occasion d’en reparler, mais je tiens à préciser cela dès lors afin de faire garder à l’esprit que le poids de l’hérédité a toujours lourdement joué en ma défaveur, que ce soit dans mes vices comme dans mes vertus. Elle avait eu trois enfants de chaque mariage, et un enfant qu’elle aura eu avec un compagnon d’infidélité dont on ne sut jamais rien, bien que le beau-père ait toujours été soupçonné par mon propre père. Car comme de bien entendu, il lui attribuait de nombreux autres vices que ceux sur lesquels il avait longuement eu l’idée de s’épandre : alcoolisme, toxicomanie, pédophilie. Trois caractères que, du reste, il détestait sensiblement. Il affirmait à plusieurs reprises que jamais il nous aurait fait du mal, à moi et à mon frère, que les toucheurs d’enfants méritaient la peine de mort. Si je m’en tiens au strict axiome de l’esprit de contradiction de mon paternel, il va de soi que j’ai de fortes raisons de croire qu’effectivement, mon beau-père n’était pas exempt de tous reproches… à moins bien entendu que ce ne soit une autre trace de la mythomanie de mon père, s’imaginant montagnes accouchant de souris et croyant à présent dur comme fer aux thèses qu’il avait méticuleusement développées.

Quoi qu’il en était, je n’aurai jamais connu de ces dix enfants que Cédric, l’illégitime, par un hasard qui n’aura d’égal que l’improbable de notre rencontre : tandis que je me promenais à Poitiers, un été, avec ma première femme, Alice, dont je parlerai tôt ou tard, une voix m’interpella. Je me retournai alors et je vis un individu, de l’âge de mon frère, qui ressemblait étrangement, notamment de regard, à mon père. Il me connaissait très bien, du moins connaissait-il mon prénom : moi, j’ignorais tout de lui. Après quelques brèves présentations et révélations, photos à l’appui, je l’invitai à prendre un verre avec ma douce, et nous passâmes le reste de la journée ensemble. Nous avions prévu de nous revoir le lendemain afin de faire plus ample connaissance encore, mais il ne vint jamais au rendez-vous et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais pu le retrouver.
Sa seconde sœur, elle, avait eu un parcours bien plus droit : secrétaire dans une agence d’assurance, elle se sera mariée avec un ancien compagnon de classe, devenu arbitre professionnel de football par la force des choses. Elle aura ainsi toujours bénéficié, tout au long de son existence, de places gratuites de choix dans les stades pour les grands matchs internationaux, rencontré les vedettes du ballon rond, eu vent des magouilles et des affaires sombres de ce sport plusieurs fois entaché par la corruption et le vol. Elle était d’autant plus sympathique qu’elle ne ressemblait ni à mon père ni à sa sœur, que son physique, tout comme son caractère, n’avait rien de commun avec ce que l’on connaissait de la famille, ce qui amena son frère à la surnommer affectueusement – ou plutôt, ironiquement – « la grosse » et à émettre des doutes quant à sa paternité, si bien que je pense qu’il ne l’aura jamais vu autrement que comme une demi-sœur spirituelle. Elle n’a jamais eu d’enfants, et cela ne lui a jamais manqué, préférant sa vie de femme à celle de mère, et cela alourdissait les reproches que mon père lui faisait régulièrement ; dans son intellect, une femme doit être mère, et mère au foyer avant toute chose, ce qui me permet après ce petit écart de revenir sur les relations de mon parent avec les dames.
J’ai précisé plus haut que mon père n’était pas misogyne et je ne reviendrai pas là-dessus. La misogynie est une haine, au même titre que le racisme : c’est la destruction. C’est contraindre la féminine engeance à une vie recluse au fin fond d’une cuisine ou d’un débarras, ne la voir habillée que d’un tablier et d’un plumeau, ou nue tout simplement, de la considérer comme manœuvre ou objet de plaisir uniquement. Objet, le mot est là : la misogynie consiste à déshumaniser la femme pour la rendre inanimée : c’est la descendre au rang d’esclave ou d’animal, et la traiter tel que. Mon père n’était pas misogyne, du moins, pas dans le sens littéraire et tel que je viens de le décrire. Il ne supportait en général pas la concurrence, mais pour autant il l’appréciait et devenait « compétitif » si un homme lui faisait admettre sa faute ou travaillait mieux que lui ; mais si une femme faisait de même cela le rendait maussade et mauvais. Il considérait que les sexes devaient avoir des rôles distincts dans la société : à l’un le couteau, à l’une la cuillère et ce jusqu’à la fin des temps. Il était contre l’égalité sexuelle, contre l’accès aux femmes à certains privilèges, la conduite, le droit de vote, la politique, le droit, mais il était tout aussi contre l’accès aux hommes à certaines fonctions, le professorat – du moins, pour ce qui était des maternelles et des écoles primaires ; une fois que cela devenait « plus sérieux », il fallait des hommes bien entendu –, les travaux ménagers, la médecine d’infirmière – même remarque concernant les médecins, la chirurgie etc. – et ainsi de suite. Il aimait l’ordre, et il aimait que les choses soient en ordre, toujours, tout le temps. En cela, sa position dans l’époque moderne était symbole d’un esprit réactionnaire, réfractaire à tout mouvement et à tout changement : dans le passé.

L’expression est maintenant choisie, je n’en démordrai plus : il vivait dans le passé. Il aurait aimé vivre sa vie d’homme à la fin du dix-neuvième siècle, et nul doute qu’il aurait été bonapartiste et fervent opposant à Victor Hugo ; et toute sa vie il regrettera s’être trompé d’époque. De fait, une femme qui sortait de ses prérogatives lui apparaissait nécessairement comme une erreur, comme allant contre toutes les bonnes tenues sociales, menant au chaos et au désordre : presque une incarnation de ces fameux jours des fous où les paysans tirent la charrette et où les bouffons sont princes. Et si de plus, une femme refusait d’être mère et de donner la vie, seul rôle qu’il lui concédait, directement énoncé par la très sainte Bible, elle devenait une créature indigne de salut et de pitié, de laquelle on devait se détourner au plus tôt. Dans une ère qui aspirait de plus en plus au synthétisme, au syncrétisme des sexes, des fonctions et des salaires, où la natalité n’était pas nécessité mais option, inutile de dire qu’il se sentait profondément désaxé et cherchait en vain des repères sains afin de poursuivre son existence le plus sereinement possible. Il entretenait alors une certaine nonchalance envers les valeurs républicaines les plus profondes et les plus ancrées dans les esprits, et était misogyne par convention, aimant rire à gorge déployée sur des blagues de blondes ou de maris trompés. Un rien « beauf’ » comme on l’aura dit je pense, un rien seulement : car il lui manquait dans sa panoplie les charentaises, la chemise à carreaux et les moustaches pour être purement de ce bord-là, ce qui rendait son contact très difficile, ses idées correspondant rarement à son apparence physique, une autre trace de la cruelle distinction, de cette dualité qui l’aura poursuivi et qui me poursuit encore tandis que j’écris ces lignes. Mais le temps passe et j’ai peur de ne pas pouvoir finir : pressons-nous.
« Je ne venais pas de la ville, je vivais entouré de vaches et de montagnes, et je ne m’étais jamais considéré comme un urbain. Mais je t’avoue que là, en la voyant, habillée de manière si paysanne, sa robe blanche à fleurs jaunes, ses escarpins rouges, ses cheveux châtains accrochés solidement par une barrette blanche, hé bien je me suis senti infiniment supérieur à elle, comme si elle appartenait à la campagne et moi à la grande ville.

« Elle n’a pas croisé mon regard, occupée qu’elle était à son labeur, mais moi j’ai pris le temps de l’observer. Et j’ai encore eu un cri dans le crâne, qui me poussait à dire que j’étais amoureux et que je devais l’aimer. Je n’avais jamais connu de filles, c’était tout nouveau pour moi. Tout nouveau, et, je te le dis, excitant, mais dans le bon sens du terme. Elle était restée insensible à mes approches, car j’ai tenté la conversation, tu penses, malgré tout, après avoir demandé à celle qui allait devenir ma future belle-mère le chemin pour La Rochelle – je ne saurai même pas te dire si elle a répondu ou non, j’étais tellement absorbé par ce qui se tramait à côté qu’elle aurait pu m’offrir toute sa propriété que je n’aurai pas sourcillé –, et j’ai eu une autre idée : de revenir avec de l’argent… et de l’acheter.

« Ça paraît ignoble quand je te le dis, mais pour moi, c’était dans la logique des choses. Je devais avoir de l’argent, travailler, avoir une situation et lui montrer que je pouvais lui offrir tout ce qu’elle désirait, tout ce qu’elle désirait, parole ! et qu’ainsi elle m’appartiendrait. Tout s’est mélangé dans ma tête je crois bien, et au final, j’ai voulu m’engager dans l’armée. Il y avait une caserne à Poitiers, qui faisait également recrutement. J’ai demandé si l’on pouvait m’y amener, et c’est ton oncle, qui était jeune motard de gendarmerie, qui m’a amené. Il batifolait avec ta tante si je me souviens bien… du moins, j’en garde un étrange souvenir, il descendait de l’escalier en réajustant sa ceinture, et à vrai dire cela m’avait fait largement sourire. Il avait des cheveux à l’époque quand j’y pense.

[…]

« Hé bien, il m’a amené en moto. Première fois que je suis monté à moto, ce n’était pas la dernière par ailleurs. Et nous sommes arrivés à Poitiers et… au fait, tu m’avais posé quelle question ? »
Là s’achève l’enregistrement. Mon père, visiblement troublé après avoir évoqué son arrivée à Poitiers a soudainement pris un air grave et n’a plus rien dit, et n’a jamais plus répondu à mes questions pourtant pressantes, comme si un odieux souvenir était revenu devant ses yeux.

Ici se creuse un large fossé de plusieurs mois, ses premiers pas dans la Légion dont je ne sais strictement rien. Par la suite, il rencontre à nouveau ma mère mais cela la concerne, puis vient la question de leur couple. Alors sinon d’anticiper dans le récit, je préfère promettre d’y revenir plus en détail et de parler un rien encore de mon père, de ses passions et de ses occupations.
J’ai déjà abordé deux de ses belles passions : la seconde guerre mondiale et la religion. De la religion, revenons-y un court instant. Dans toutes les villes qu’il aura visité, et Dieu sait qu’elles sont nombreuses, y compris à l’étranger, il se faisait un point d’honneur d’aller prier à l’église. Il était prêt pour cela, chaque Dimanche et chaque jour saint à faire des kilomètres à pied par tous les temps, été comme hiver pour assister à la cérémonie et surtout faire ce qu’il adorait par-dessus tout : la lecture. Mon père aimait lire, il aimait discourir et aurait sans nul doute fait un très bon prêcheur, à condition que son texte eût été écrit par avance car l’art de l’improvisation lui était inaccessible pour des raisons que j’ai déjà lourdement évoquées. Mais il savait sans sourciller faire les voix, produire les intonations, accompagner ses textes d’une gestuelle toute particulière ce qui, il faut l’admettre, rendait les évangiles bien plus vivants que la version de tous les prêtres qu’il avait pu côtoyer et avec lesquels il s’était systématiquement acoquiné. Ainsi, il tremblait de fureur et prenait une grave voix quand le Seigneur lui-même s’exprimait à ses ouailles ; il était d’une bonté et d’une délicatesse à apaiser un agneau quand Jésus s’adressait au peuple ; il devenait soudainement avare quand Matthieu parlait, rugissait quand venait le tour de Marc, sacrifiait de son énergie pour Luc et était adoré de tous les prieurs quand il citait Jean ; et s’il fallait citer l’Apocalypse, les murs tremblaient eux-mêmes et son doigt devenait inquisiteur, il désignait et accusait sans jamais se tromper. Les scènes pouvaient parfois prêter à sourire, et plusieurs fois des éclats de voix retentirent parmi les bancs, et on manqua de le jeter dehors pour un quelconque blasphème qui n’était qu’un jeu de scène savamment distillé, ce qui tendait à confirmer que religion et comédie ne vont que rarement ensemble et se gênent plus qu’ils ne se tolèrent l’un l’autre. S’il fallait dispenser des conseils, remplacer le prêtre au pied levé, faire passer une information quelconque, il était là, toujours prêt, et bien plus preste à servir la famille de Dieu que la sienne, ce qui n’allait bien sûr pas sans reproche de la part de sa femme. Bien plus qu’une grenouille de bénitier, c’était un bénitier lui-même, et indubitablement avant d’entrer dans toute église il s’agenouillait six fois avant de prendre l’eau bénite et de faire le signe de croix, en signe de soumission.

Cette folie religieuse n’avait pas d’origine clairement établie. Tantôt il prétendait que sa mère lui avait offert une vieille Bible et qu’il avait été frappé par l’inspiration divine, tantôt il disait avoir trouvé lors de son premier jour en tant que troufion une Bible dans une table de chevet abandonnée au premier venu, tantôt il prétendait s’y être intéressé après son mariage. Ma mère semblait dépourvue de toute réponse à ce sujet, et cela l’agaçait sensiblement car elle n’était pas des plus croyantes. Mon père lui citait des passages entiers de la Genèse afin de lui faire comprendre combien la faute du péché originel était sur le crâne de toutes les femmes, et que l’humanité entière, selon sa conception augustinienne de la chose était une communauté déchue ne pouvant décemment pas prétendre au paradis. Lorsqu’enfin il fut à la retraite il tenta, sans succès, de devenir diacre. Il en garda une profonde rancune qui, bien qu’elle n’entama pas sa foi, l’empêchait à présent d’assister à la moindre cérémonie de messe, si ce n’était son propre enterrement.

Le cinéma et la musique composaient les deux autres grandes passions de mon père, surtout concernant la période pré-années 1980 sur laquelle il restait incollable, citant de mémoire les grandes âmes du cinéma noir et blanc, féru de films noirs et de Michel Sardou, qu’il aimait par-dessus tout. Son amour pour les westerns antiques et les longs-métrages muets l’isolaient d’autant plus dans la famille, puisqu’il était le seul à ne jamais aimer ces genres-ci. Si bien que pour satisfaire son insatiable soif de culture, il se devait d’attendre le soir, tard, quand tout le monde était couché pour mettre une cassette vidéo ou bien brancher une vieille radio et un casque pour ne déranger son monde.
Ainsi, que ce soit dans ses mésaventures, son travail, ses rapports avec sa famille ou ses amusements, il est resté jusqu’aux derniers instants un être profondément seul qui ne pouvait attirer, du fait de son caractère et de son orgueil, aucune sympathie particulière. Je n’ai jamais bien su si cela le minait particulièrement, ou s’il était heureux ainsi. Je suppose tout également qu’il restera une énigme à mes yeux et que quand bien même j’aurai mis par écrit l’intégralité de nos conversations, toutes les anecdotes, tous les regards que nous avons échangés, il m’aurait été impossible de répondre définitivement à cette question : qui était mon père ? Tandis que je repasse en silence tout ce que j’ai pu retenir de lui, je persiste : j’ai envers lui une profonde pitié, après l’avoir méprisé pendant tant d’années, le traitant comme un moins que rien. Il l’était bien sûr, une manière de paumé qui n’aura pas connu de destin tragique et qui aura fini par dormir sous les ponts ; mais avec le temps je me suis ramolli et l’ai vu avec désintérêt puis sympathie, me sentant par le fait bien supérieur à sa personne. Son orgueil surtout, c’est son arrogance qui je crois me restera le plus longtemps en mémoire, et qui restera le plus longtemps en mémoire de ceux qui l’auront connu. Tout était propos pour lui à relever un défi, à affirmer sa supériorité, bien entendu devant les siens : il comptait prouver qu’il était chef de famille et qu’il portait la culotte, mais il n’était guère l’un et ne portait guère l’autre, incapable d’assurer le rôle de mari ou celui de père, restant éternel étranger dans sa maison, éternel hôte dont on attendait impatiemment le départ, qui avait fini par prendre ses aises dans le salon et à la table.

J’écris cela, et je me rappelle des histoires relatées ou auxquelles j’ai assisté plusieurs fois, comme ces scènes de colère après avoir trop bu ou au contraire ces moments de profonde mélancolie qui surgissaient brutalement lors de placides soirées. Mon père ne tenait pas l’alcool, il ne savait pas boire et l’aurait voulu, et buvait de fait régulièrement ; mais son organisme rejetait tout vin, toute bouteille aussi violemment que du poison et il finissait les repas arrosés et les banquets libidineux en vomissant allègrement tout ce qu’il avait sur l’estomac et ressortait ainsi assoiffé et affamé alors qu’il avait bien bu et trop mangé ; il nous aura couvert de honte plus d’une fois, moi, ma mère et mon frère, à cause de son attitude d’ivrogne. S’il ne buvait pas parce que son épouse lui en empêchait, il était infect et agissait en parfaite tête de mule, se taisait en lançant un regard noir et nous faisait tout aussi honte, si bien que la situation était inextricable et qu’il en résulta que ma mère refusait à présent de l’amener ou que ce soit, et par gardiennage de nécessité s’enferma petit à petit dans son quotidien morne et plat, même après la mort de son mari. Il l’aura privé, inconsciemment, de sa liberté, liberté de femme et liberté d’épouse, ne lui laissant que pendant quelques années une liberté de mère qui se traduisit par un amour immodéré pour ses enfants, qu’elle gâta plus que de raison, amenant des réactions tout aussi catastrophiques et des situations fort ineptes.
À présent, je pense assurer que mon père était un élément perturbateur qui aura détruit ma famille, et aujourd’hui encore ses fils portent sa marque dans les paumes de leurs mains, et il faudra plusieurs années et quelques générations encore pour que sa mauvaise influence ne disparaisse à jamais, et que l’on oublie son nom mais non son visage, comme on oublie le nom du démon mais non sa couleur rouge et sa queue fourchue, afin de nous rappeler avec violence la voie qu’il ne faut jamais suivre. Je répète ici ce que j’ai déjà dit : je n’admire mon père que pour cette seule qualité, de m’avoir toujours indiqué la voie à ne pas suivre. J’ignore si je suis devenu par la force des choses quelqu’un de meilleur, j’en doute de plus en plus. Cette autobiographie n’avait qu’un but : me convaincre que j’avais réussi quelque chose dans ma vie, ne serait-ce que d’être allé plus loin que mon père, mais je crains fort m’être fourvoyé.
Allons, le jour se lève, il est temps pour moi d’aller dormir : qui sait, en avançant dans mon texte, peut-être pourrais-je considérer d’autant mieux les choses et trouver des réponses plaisantes à des questions déplacées, peut-être même serais-je fier d’être ce que je suis : mais j’ai peur d’avoir ni la force, ni le talent nécessaire pour considérer tout ceci, et que mon travail, que toute mon enquête d’introspection soit vaine et sans utilité. Sans doute : mais j’avais promis de finir cette partie avant le lever du jour et je n’y serai pas encore arrivé, preuve, je présume, que j’ai bien plus à dire que je ne le supposais en commençant, et que mon histoire a quelque semblant d’intérêt… et je me refuse à croire que dans une masse comme celle qui devrait logiquement être il n’y ait rien, ne serait-ce qu’un mot digne d’étude et de louange. Cela serait impossible. Je reprendrai cette écriture ce soir, ou bien dès que je serai levé si je trouve la force nécessaire pour m’y replonger. Je dois à présent, après avoir longuement parlé de mon père parler également de ma mère et de sa famille : cela sera l’essentiel de la première partie, et cela sera bien. Puis je traiterai en second plan de leur vie de couple, de mon frère et de ma prime enfance, jusqu’à ce que je quitte le domicile familial. L’essence de ma vie elle-même se trouvera condensée en une troisième et longue partie, voire une quatrième. J’aime le chiffre trois et tous ses composés, j’aime le mysticisme : mais il sera grand temps d’en parler lorsque je parlerai plus intimement de ma personne, ce soir sans doute. Car à présent que vous connaissez mes ambitions et quelques uns de mes traits par le récit que je viens de commencer, il sera temps que je me décrive et que vous voyez plus en profondeur qui je suis réellement, bien que je doute que vous puissiez en rue me reconnaître : je reste un « monsieur-tout-le-monde », ni meilleur, ni pire, juste humain, désespérément humain, et c’est là mon seul, mon unique calvaire, et ce malgré toutes mes apparitions publiques…
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   26

similaire:

Mésaventures irréelles et autres considérations icon1. 1 Définitions et considérations historiques 8

Mésaventures irréelles et autres considérations iconConsidérations sur la situation actuelle de l’information
...

Mésaventures irréelles et autres considérations iconLes relations entre le Droit Administratif Général et le Droit de la Fonction Publique
«fonction publique» est déterminée pour partie au moins par des considérations d'ordre politique

Mésaventures irréelles et autres considérations icon«À ceux qui descendent dans les mêmes fleuves surviennent toujours...
«À ceux qui descendent dans les mêmes fleuves surviennent toujours d’autres et d’autres eaux.»[18]↑ Fragment 12, Arius Didyme dans...

Mésaventures irréelles et autres considérations iconDe l’assemblee communautaire
...

Mésaventures irréelles et autres considérations iconConsidèrent comme moins sérieuse et moins dommageable envers les...
«emotional abuse» sont très mal connues du grand public, surtout si elles ne sont pas associées à d’autres types de maltraitances,...

Mésaventures irréelles et autres considérations iconLa Cour européenne des droits de l’homme et les dilemmes
«droits» et «cultures» (I). Pour illustrer ces considérations théoriques, on se penchera ensuite sur la jurisprudence de la Cour...

Mésaventures irréelles et autres considérations icon#1 La rentrée universitaire toujours plus chère pour les étudiants
«être heureux dans la vie» est leur vœu le plus cher pour leur progéniture. Seuls les parents français les devancent à cet égard...

Mésaventures irréelles et autres considérations iconL’instauration des archives dans l’art contemporain
«Certains artistes peignent, d’autres impriment, d’autres encore font des sculptures, moi, j’achète». Au-delà de cette définition...

Mésaventures irréelles et autres considérations icon"Les voici en foule : Elargis l’espace de ta tente. Allonge tes cordages...
«être religieux» des jeunes qui te sont confiés … Quelques chants pour prier et préparer une messe, les textes de loi et de promesse...






Tous droits réservés. Copyright © 2016
contacts
d.20-bal.com