B. Harmonies et dissonances mises en dialectiques 11





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Le Platon du « psy »

Michel Coster Heller1


Table des matières

A. Propositions épistémologiques 5

A.a. Projet de base 6

A.b. Épistémologie et psychologie 7

A.c. La connaissance sème des questions explicites 9

B. Harmonies et dissonances mises en dialectiques 11

B.a. Le Banquet de l'harmonie 13

B.b. Le Sacre du Printemps 15

B.c. L'harmonie de l'Univers 18

B.c.I. Le bel immeuble et le désordre des chambres 19

B.c.II. Des patients qui souffrent de trop d’harmonie 22

C. Qu'est-ce qu'une Idée ? 32

C.a. Mise en bouche 33

C.a.I. L’homme n’est pas méchant 34

C.a.II. Chronologie d’une pensée 36

C.b. Le paradis perdu 39

C.b.I. L'analyse des défenses et la torpille 41

C.b.II. La sage-femme 44

C.b.III. Système de défense et exploration de soi 48

C.b.IV. Connais-toi 50

C.c. L’Idée aujourd'hui 52

C.c.I. Caldwell : psychothérapie, danse et bouddhisme 53

C.c.II. Noam Chomsky et les structures génératives 56

C.c.III. Jean Piaget et le développement de la capacité de connaître 59

C.d. Sur le fil du rasoir 70

C.d.I. Le signifiant d’une Idée 71

C.d.II. Le mythe de la Caverne I 78

C.d.III. Les Idées sont des cailloux polis par une rivière 80

C.e. Le dilemme idéaliste 82

C.f. Une idée inadéquate coûte cher 83

C.g. Platon et Athènes 85

C.g.I. Le banquet bisexuel 87

C.h. Le pouvoir des justes 92

C.h.I. Une société organisée logiquement 93

C.i. La Démocratie 95

C.i.I. Le gentil Pilote et les matelots ingrats 96

C.i.II. Comment peut-on voter quand on pense si mal ? 98

C.j. Le procès de Socrate 99

C.j.I. Socrate est presque Jésus 100

C.j.II. Mourir en philosophe 102

D. Ombres et lumières 104

D.a. Ombres et soleil chez Platon 105

D.a.I. Le mythe de la caverne II 106

D.a.II. Le meurtre du christ 107

D.a.III. Les sens déforment 108

D.a.IV. Un scénario, des scénarios 110

D.b. Le mythe du Chariot 113

D.b.I. Le corps et l’esprit 115

D.b.II. L'intégration de l'ombre chez Jung 117

E. Les sophismes d'une fin de vie 121

E.a. L'être, le mouvement, le repos, l'autre et le même 122

E.b. « L’inconscient de Freud est structuré comme un langage » 125

F. La conscience est un scalpel 128

F.a. La science selon Platon et la science du psychothérapeute 129

F.b. Socrate comme mythe du parfait psychothérapeute 135

F.c. Éloge de la conscience 136

G. Références 140



Avant-propos
À un moment où je croyais mourir à petit feu à cause d’une maladie immunitaire, j’ai lancé un projet d’écriture qui pourrait me servir de testament intellectuel. J’espérais y joindre deux attraits de ma pensée : (a) ma connaissance de l’histoire de la pensée, (b) mon intérêt pour tout ce qui touche à l’interaction entre pensées et gestes. J’ai voulu centrer mon attention sur les manques théoriques qui empêchent la plupart de mes collègues de proposer une théorie capable de véhiculer le savoir-faire qu’ils ont, quand ils pratiquent une forme de psychothérapie qui inclut des méthodes corporelles, ou quand ils analysent en détaille – image par image — chaque geste visible sur un film. En effet, une des principales critiques faites aux approches psychologiques qui intègrent le corps dans leur démarche est leur manque de cadre théorique. Or ce cadre est important, puisque la plupart des experts en la matière admettent que l’inclusion du corporel dans les dynamiques psychiques, ou des dynamiques psychiques dans les dynamiques physiologiques, requiert d’importantes reformulations des théories actuellement disponibles en psychologie. Je me suis dit qu’en reprenant l’historique des enjeux qui se sont élaborés autour de cette problématique de siècle en siècle, certaines questions deviendront plus claires.

J’ai écrit cet ouvrage en pensant à l’ensemble de mes collègues « psy », c’est-à-dire à tout ceux qui s’occupent professionnellement de la psyché humaine, et incluent dans leur démarche les connaissances scientifiques sur la psyché qui commencent à former un savoir consistant. Le domaine « psy » est constitué par l’ensemble des milieux qui cherchent à comprendre comment fonctionne un organisme humain (philosophie, psychologie, psychothérapie, psychiatrie et neurologie d’une part ; et certaines branches de la théologie, des sciences sociales, etc.).

Je me suis lancé dans ce projet en pensant lutter contre la mort, sans penser éditeur. Ayant terminé une première version en anglais du tout, je me suis mis à chercher un éditeur. J’ai cru pendant un instant en trouver un à Paris, ce qui explique ce premier volume en Français, mis au propre avec l’aide de Jean-Marie Baron. Mais les éditeurs me disent tous que ce projet est invendable, que personne ne s’intéresse à un ouvrage qui mêle trop les genres. J’ai beau leur expliquer que ce « mélange » se retrouve dans la pensée de nombreux psychologues et psychothérapeutes, et qu’ils animent leurs discussions informelles lors des colloques… ils n’arrivent pas à croire à une œuvre qui relie les pensées des grands philosophes à la compréhension d’individus particuliers. De guerre lasse, je mets cet écrit sur l’Internet en espérant qu’un jour un éditeur m’aidera à publier ce texte, et à terminer le reste. La maladie ayant faibli j’ai devant moi suffisamment d’années pour poursuivre mon œuvre de façon plus réaliste.

  1. Propositions épistémologiques

La difficulté réside dans la pauvreté du vocabulaire pour traduire ce que nos mains, nos bras, notre buste ressentent. (André Bullinger, 2004 p.10).

    1. Projet de base

Je passe un certain temps à explorer par écrit, dans des discussions avec des collègues et amis, les implications théoriques de ce que je découvre en tant que chercheur et psychothérapeute. Le mot « découverte » est à prendre ici dans son sens banal, comme quand je découvre un paysage que je n'avais jamais vu, ou que certains aspects d'un roman que je connais bien deviennent soudain saillants alors qu'avant je les avais ignorés. Ces échanges m’ont ainsi permis de découvrir ce que mes pensées ont d’utiles pour certains de mes collègues, et pour des psychologues et psychothérapeutes en formation. Certains m’ont même encouragé à publier ce que j'avais mis en forme.

L'on m'a souvent reproché mon besoin de présenter ma pensé en parlant d'autrui. J'ai besoin de confronter ce que je pense avec ce que j'ai lu et vécu. La théorisation, comme la recherche, est une œuvre collective qui requiert une certaine culture. Afin de rendre plus digeste cette façon de penser, j'essayerai de décrire ce que j'ai compris chez ceux que je cite, et vous expliquerai pourquoi j'ai besoin de me référer à eux ; ou, pour être plus exact, l'image que j'ai construite d'eux en moi et ce que cette image active. J'essayerai de faire en sorte que vous n'ayez pas besoin de lire tous ceux que je mentionne pour me lire. Je ne prétends à aucun moment expliquer les philosophes et savants que j’évoque, même si je propose à certains moments des mises au point. Cela dit, si mes commentaires suscitent des envies de lectures et de relectures, je serai ravi.

Étant obligé de choisir quelles étapes de la pensée humaine j’approfondirai, je me suis centré sur les penseurs qui sont le plus souvent cités en psychologie : Platon et Aristote, Descartes, Spinoza et Leibniz, Hume et Smith, Kant et Hegel, Lamarck et Darwin. Autrement dit c’est surtout sur l’histoire de la pensée humaine que je me concentrerais pour parler des fondements de la théorie en psychologie. Ce premier volume est consacré à montrer comment le psychologue d’aujourd’hui continue à dialoguer, parfois sans le savoir, avec la pensée de Platon.

J’aurais aussi aimé que ce parcours soit semé de longues citations, afin de pouvoir aider le lecteur à entrer dans divers façons de penser à travers des textes choisis. Les restrictions des droits d’auteurs et de traducteurs m’ont empêché d’aller jusqu’à là.

    1. Épistémologie et psychologie

Préciser une pensée est une chose, vérifier sa pertinence une autre. Ce livre se veut plus un aiguiseur de concepts qu'une proposition de vérités. Cette distinction à son importance pour un psychologue. En tant que psychothérapeute, j’ai notamment le devoir de comprendre comment une personne pense. S’intéresser à la pertinence de cette pensée est déjà une autre étape. Se demander si les conclusions auxquelles un individu arrive sont scientifiquement défendables est rarement un débat utile dans ce cadre. La clarté de pensée du psychothérapeute n’est pas liée à des critères de vérité, mais à une capacité de donner un contour aussi explicite et communicable que possible à des sentiments qui ont tendance à s’éparpiller à force d’être flous. Mon but n'est donc pas de vous proposer de penser comme moi, mais de faire en sorte que la lecture de cet ouvrage vous permette d’aiguiser votre outillage théorique, en le rendant plus explicite, et en vous aidant à situer ce que vous pensez dans le contexte de ce qui s’est discuté en Europe au temps où la philosophie inspirait la science.

La théorie en psychologie est jeune. Elle n'a que 130 ans. C'est donc une théorie en devenir, pas encore adulte parce qu'elle n'a pas eu la chance de trouver des formulations suffisamment robustes pour être partagées par l'ensemble de ceux qui étudient les phénomènes « psy ». Cela dit, le travail est maintenant bien avancé, et certaines grandes lignes s'amorcent lentement mais sûrement. Dans ce premier volume, je montrerai comment les questions de Platon hantent et inspirent les psychologues du vingtième siècle, et les aide à mettre en forme la psychologie à venir. Ce dialogue entre psychologie et philosophie, amorcé dès le début, est en train de mener à des formulations proprement psychologiques, auxquels les philosophes n'ont pas pensé. Ces thèmes seront repris sous d’autres points de vus dans d’autres volumes.

Je présenterai les questions du psychologue que je suis en les « fuguant » comme en musique ; c'est-à-dire en les présentant brièvement, puis en les reprenant dans des contextes différents qui me permettront d'expliciter les diverses facettes des grands concepts de la psychologie. J’espère que la répétition variée d'un thème finira par rendre digestes, voire familières, des notions qui ne peuvent être comprises qu’une fois qu’on utilise plusieurs points de vus pour les explorer. Je consacre ce premier volume à l'épistémologie en sachant que c'est le sujet le plus difficile pour certains, apparemment le plus éloigné de ce qui se pense dans une pratique. Pour aborder ce sujet j'ai recruté l'aide d'un des auteurs les plus charismatiques de tous les temps : Platon.

La question centrale de l'épistémologie est la connaissance ; comprendre comment il est possible de comprendre. La question est académique de prime abord, mais devient plus centrale dès que l'on se demande comment un patient peut se comprendre, comment un thérapeute peut comprendre son patient, et quelle est la valeur des savoir-faire et des thérapies proposées. Tout cela fait partie du domaine de l'épistémologie. Ces questions sont importantes pour comprendre ce dont on parle quand on parle de psyché, ce que l'on peut prétendre quand on se présente comme expert de la psyché, et d’un point de vue éthique quand l'on se présente à un patient comme une personne qualifiée pour l'aider. Le praticien applique souvent des modèles réinventés dans le présent, sans se rendre compte à quel point ces notions ont déjà été polies et travaillées par d’autres.

Si j’étais, aujourd’hui, psychothérapeute platonicien, quels seraient les enjeux qui attireraient mon attention ? Pour quelle société en devenir est-ce que je me bâterais ? Pour de nombreux collègues, Socrate est notre ancêtre, la figure mythique la plus souvent citée dans la littérature psychologique. Ce texte va donc explorer certaines discussions socratiques, leur impact sur Platon, le plus connu de ses « patients », et la façon dont ces discussions peuvent être « revisitées » aujourd’hui, lorsque je mets les lunettes que j’ai l’habitude d’utiliser quand je travaille. Je montrerais notamment que Socrate ne s’intéressait ni à la vie affective, ni aux particularités des individus, et n’acceptait comme élèves que des personnes qui ont envie d’apprendre à exploiter les trésors qui se cachent dans toutes les âmes humaines, et de les utiliser ensuite pour que se forme un monde de sages capables de comprendre comment vivre dans l’Univers qui nous entoure. Cette démarche ne s’adressait alors qu’aux élus prêts à entreprendre un tel voyage. La psychologie d’aujourd'hui, plus démocrate que l’Académie de Platon, essaye bien sûr d’élargir le cercle des élus le plus possible.

    1. La connaissance sème des questions explicites

Figure 1 : Un cercle représente peu de connaissances, et l’autre beaucoup. Chaque point de ces circonférences est une question, un point de rencontre avec l’inconnu.

La connaissance est une activité étrange. Plus on sait, plus on répond à un grand nombre de questions, plus on a l’espoir que les questions vont devenir moins nombreuses, et que le nombre de défis va diminuer. Or c’est toujours le contraire qui se passe. Le professeur Wermus, chez qui j’étais censé devenir bon en logique, utilisait la figure 1 pour nous expliquer cela. Il dessine un petit cercle qui représente peu de connaissances, et un grand cercle pour représenter plus de connaissances. L’espace qui entoure ces cercles est théoriquement infini, puisqu’il représente ce qui n’est pas connu. Voilà un cas ou un dessin remplace un long discours, car il devient tout de suite apparent que la circonférence du petit cercle à peu de points de contact avec ce qui l’entoure, et que le grand cercle est en contact avec un plus grand nombre de phénomènes inconnus.

Pensez à un jeune patient dépressif, fraîchement sorti d’un long séjour en psychiatrie, et qui n’a comme compétence manifeste que son travail. Il n’a que des relations brèves avec des femmes qu’il dédaigne, et quelques compagnons avec lesquels il passe son temps à rigoler en picolant. Cette personne a néanmoins d’importantes ressources que deux ans de thérapies ont rendues manifestes. Il est maintenant plein d’espoir, a rencontré une femme qui va bientôt accoucher d’un enfant de lui, et son avenir professionnel est transformé par de nouvelles perspectives. Cet homme n’a pas moins de préoccupations, mais bien plus au contraire. Il peut maintenant faire face à un plus grand nombre de défis, alors qu’avant il pouvait à peine en gérer un ou deux.

En informatique on observe un phénomène similaire. Plus les technologies sont au point, plus une machine peut répondre à un grand nombre de questions, et plus elle sollicite des besoins. Quand un politicien fait croire que ses réformes vont réduire le nombre de problèmes, il ne faut bien sûr jamais le croire. Si sa réforme est utile, on peut espérer qu'il deviendra possible de gérer un plus grand nombre de problèmes de façon explicite.

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