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Mardi 22 janvier 2008, Bibliothèque-Médiathèque de Bagneux, « Université pour tous » La science-fiction américaine de l’Age d’Or et son influence sur la science-fiction française (1940-1970) Jean-Luc Rivera Nous nous étions quittés la semaine dernière après avoir vu que les débuts de la science-fiction étaient européens : Jules Verne et Herbert George Wells, puis que les Etats-Unis s’en étaient emparés à travers le coup de tonnerre de 1912 avec l’apparition des romans d’Edgar Rice Burroughs avec les aventures de John Carter sur la planète Mars-Barsoom et de Tarzan dans une Afrique complètement mythifiée. Nous avions aussi vu l’influence décisive de Hugo Gernsback avec la fondation de la 1ère revue de SF, Amazing Stories, en avril 1926 et la manière dont il avait parallèlement développé et structuré le fandom. Nous allons revenir maintenant légèrement en arrière afin de considérer la carrière exceptionnelle de John Campbell, l’homme qui va prendre les rênes d’Astounding Stories en septembre 1937 (la revue avait été fondée en janvier 1930 et ne disparaîtra qu’en 1975, Campbell en gardera la direction pendant 34 ans soit jusqu’à sa mort !) 01 Astounding Stories septembre 1937 mais son influence ne se fera vraiment sentir qu’en mars 1938 avec le changement de titre qu’il impose 02 Astounding Science Fiction mars 1938 John Campbell Jr. (1910-1971), physicien de formation, est d’abord un écrivain, et un écrivain assez talentueux, qui publie d’ailleurs dans Astounding. Il y aura La machine suprême 03 Astounding Stories décembre 1934 04 La Machine suprême (space opera classique avec beaucoup d’inventions scientifiques, Campbell était un admirateur de Doc Smith). Sa célébrité en tant qu’auteur lui viendra surtout d’une nouvelle parue en 1938 sous son pseudonyme de Don A. Stuart Who goes there ? 05 Astounding Science Fiction août 1938 que Sadoul considère comme « le point de départ de la SF classique des années 1940 » : sur une base antarctique, des savants découvrent une créature extraterrestre conservée dans un bloc de glace. Ils réussissent à la décongeler pour découvrir une machine à tuer, protéiforme car capable de prendre la forme de n’importe quel être vivant. Ce sera grâce à leur intelligence et à leurs capacités d’analyse scientifique que les hommes en viendront à bout. Cela vous dit quelque chose ? Bien entendu, puisque ce sera le sujet d’un film célèbre de 1951, réalisé par Howard Hawks 06 La chose d’un autre monde dont vous pouvez lire la nouvelle originale en français dans 07 Le ciel est mort avec d’autres nouvelles de celui-ci. Ce qui fera la force et la réputation de Campbell en tant que rédacteur-en-chef, c’est qu’il obligera ses écrivains à donner le meilleur d’eux-mêmes, qu’il sera d’une exigence redoutable quant au style et à la logique de l’histoire, n’hésitant pas à envoyer de longs courriers de remarques et d’explications quant à ses critiques et ce, que les auteurs soient de jeunes nouveaux ou des anciens confirmés. Outre la science, sa grande passion sera d’essayer de montrer ce que sera le futur par des textes qui seraient des sortes de prévisions. C’est grâce à cela que jailliront tous ces écrivains de l’école Campbell qui feront la force de cet Age d’Or qui va, grosso modo, de 1940 au début des années 1950, années où Astounding régnera sans partage d’un point de vue qualité. En effet, du point de vue concurrence, la deuxième guerre mondiale - à laquelle se joindront les Etats-Unis après l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 - ne verra pas se ralentir beaucoup la parution de pulps divers où la SF soutiendra le moral des populations et où les super-héros lutteront contre les forces de l’Axe. Par exemple, en 1942, nous trouvons les titres suivants (avec un beau manque d’imagination au niveau des titres mais pas des couvertures) 08 Amazing Stories septembre 1942 09 Astonishing Stories mars 1942 10 Captain Future été 1942 11 Famous Fantastic Mysteries février 1942 12 Fantastic Adventures juillet 1942 13 Future Fiction décembre 1942 14 Planet Stories printemps 1942 15 Science Fiction février 1942 16 Science Fiction Quarterly été 1942 17 Startling Stories novembre 1942 18 Super Science Stories mai 1942 19 Thrilling Wonder Stories avril 1942 20 Weird Tales janvier 1942 avec une couverture dédiée à Lovecraft pour l’une de ses plus belles nouvelles (mentionner le sujet d’Innsmouth) sans oublier 21 Doc Savage août 1942 (Lester Dent/Kenneth Robeson) Vous voyez que le nombre de magazines est impressionnant ! Ce seront le manque de papier et la mobilisation des auteurs qui entraîneront la suspension ou la disparition de certains titres à partir de 1944, ainsi que le manque de qualité des textes de beaucoup de ces magazines. Cette digression nous ramène donc à Astounding où, sous la férule de John Campbell, vont paraître tous les grands auteurs classiques. Comme ceux-ci ont des carrières qui s’étendront sur plusieurs dizaines d’années, je citerai pour commencer certains de leurs ouvrages majeurs des années 40 et début 50. Commençons par un numéro exceptionnel, 22 Astounding juillet 1939 exceptionnel en effet, car figurent à son sommaire Alfred Elton Van Vogt et Isaac Asimov ! Van Vogt (1912-2000) est canadien, il est lecteur de SF, s’enthousiasme par la lecture de Who goes there (La chose d’un autre monde), écrit à Campbell pour lui soumettre une idée de nouvelle. Celui-ci lui répond en l’encourageant et sort ainsi Black destroyer. A partir de là, Van Vogt publiera en quelques années un grand nombre de nouvelles qui, mises bout à bout par lui et réécrites avec un plan d’ensemble, donneront certaines de ses plus belles œuvres. Black destroyer formera les chapitres 1 à 6 de l’édition en livre des aventures d’Elliott Grosvenor sur le Space Beagle (hommage à Darwin et au HMS Beagle), immense vaisseau d’exploration spatiale. Grosvenor est un « nexialiste » (le nexialisme est une science inventée par Van Vogt qui fait le lien entre toutes les autres) qui sauvera le vaisseau face à des créatures aux pouvoirs immenses comme Coeurl, une sorte de félin qui vit du potassium contenu dans les cellules humaines ou Xtl, monstre vivant dans l’espace, qui se laisse capturer afin de pouvoir se reproduire en plaçant ses petits dans des corps humains (un peu un Alien avant la lettre). Les aventures de Grosvenor peuvent être lues en français dans 23 La faune de l’espace Il commencera ensuite à faire paraître Slan 24 Astounding septembre 1940 25 traduction française (rappeler le thème : mutants, Jommy Cross) Puis nous aurons le début des Armureries d’Isher en juillet 1941 26 Les Armureries d’Isher (rappeler le thème : rivalité Empire d’Isher avec l’impératrice Innelda - Guilde des Armuriers, « être armé c’est être libre », McAllistair qui oscille dans le temps etc… suite avec Les Fabricants d’armes en 1943 où apparaît l’immortel Robert Hedrock) 27 Astounding février 1943 En 1945, nouveau coup de tonnerre van vogtien avec le début de The World of Null A 28 Astounding août 1945 (Gilbert Gosseyn et la recherche de son identité), roman basé sur la sémantique générale du comte Alfred Korzybski (rappeler thème et « la carte n’est pas le territoire) 29 livre Korzybski Rappeler enthousiasme de Van Vogt pour nouveautés controversées 30 Le monde des Non A traduit par Boris Vian, énorme succès de librairie et enthousiasme pour Van Vogt, l’un des auteurs les plus vendus en France. Nous aurons ensuite droit au début d’une nouvelle saga, celle de l’Empire de Linn 31 édition CLA 1967 (empire de Linn dans lointain futur, invasions barbares et ET). Dans ce même numéro d’Astounding de juillet 1939 apparaissait aussi une autre des très grandes gloires de la SF, Isaac Asimov (1920-1992). Né à Smolensk, ses parents émigrent aux Etats-Unis où il fera ses études de biochimie à l’université de Columbia. Il fera partie du fandom américain avant de commencer à écrire professionnellement. Il publiera Reason (qui fera ensuite partie de I, robot) dans Astounding en avril 1941. Ce sera le début de sa série de nouvelles qui lui permettront de développer les fameuses « Trois lois de la robotique » (1/ un robot ne peut blesser un être humain ou, par son inaction, permettre qu’un être humain soit blessé ; 2/ un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par des êtres humains sauf quand de tels ordres s’opposent à la 1ère Loi ; 3/ un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu’une telle protection ne s’oppose pas à la 1ère ou à la 2ème loi). Il développera ses idées dans des romans comme 32 I, robot (mentionner le film) puis ensuite dans ses fameux romans policiers de SF 33 Galaxy octobre 1953 34 Les cavernes d’acier et 35 Astounding octobre 1956 (rappeler brièvement histoires, Elijah Bailey et R. Daneel Olivaw, Terre puis Solaria) Asimov atteindra bien sûr la gloire avec les débuts de sa série suivante, Fondation, qui commencera dans 36 Astounding mai 1942 36bis Fondation (empire galactique avec planète-capitale de Trantor, Hari Seldon et la psycho-histoire, création des deux Fondations pour réduire durée effondrement) 37 Astounding avril 1945 (début de Fondation et Empire, apparition du Mulet) La série entière (y compris ses suites beaucoup plus récentes) sont toujours excellentes à lire 38 et 39 Le 3ème très grand écrivain des débuts de Campbell sera Robert Heinlein. Né dans le Missouri (1907-1988), il fera des études pour devenir officier à Annapolis mais sera réformé en 1934 car tombé malade. Il commencera avec une très belle histoire Requiem 40 Astounding janvier 1940 qui paraîtra avec d’autres nouvelles en recueil pour donner 41 L’homme qui vendit la Lune (Requiem deviendra la fin de L’homme qui vendit la Lune, Averell Harriman, débuts de L’histoire du futur) puis continuera avec Methuselah’s children (Lazarus Long, les familles immortelles) 42 Astounding juillet 1941 Il continuera d’être un écrivain prolifique avec par exemple 43 Sixième colonne (1941) Il ne faut pas oublier non plus tous les romans pour la jeunesse (« juveniles ») comme par exemple 44 The star beast (1954) 44bis L’enfant tombé des étoiles 45 Starman Jones (1953) 46 Rocket Ship Galileo (1947) Parmi les autres grands auteurs de ces années, il y a bien entendu Jack Williamson (1908-2006), dont nous avions déjà parlé la semaine dernière, qui continue d’écrire comme And searching minds (invasion d’êtres robotiques qui forcent l’humanité à n’agir que bien, y compris par le lavage de cerveau) 47 Astounding mars 1948 Darker than you think deviendra un classique 48 Unknown décembre 1940 48bis Plus noir que vous ne pensez (1948, loups-garous) 49 Les cométaires (fin des aventures de la légion de l’espace) Il y a bien sûr Fritz Leiber (1910-1992) qui est souvent à la limite aussi de la fantasy : il écrit un très beau roman Gather Darkness 50 Astounding mai 1943 51 A l’aube des ténèbres (satanistes partisans de la charité contre Anges, agents théocratiques totalitaires, avec faux miracles des deux côtés) et toutes les nouvelles qui composent Le cycle des épées (le Souricier gris et Fafhrd dans l’univers de Newhon) 52 CLA 1970 53 illustrations de Druillet Theodore Sturgeon (1918-1985) sera aussi l’une des découvertes de Campbell ; il commencera avec Ether Breather (télé couleurs, émissions perturbées par des créatures de l’éther) 54 Astounding septembre 1939 puis plus tard Killdozer 55 Astounding novembre 1944 56 Killdozer Il écrira ensuite un très grand nombre de nouvelles, reprises dans de nombreuses anthologies. N’oublions pas non plus Clifford D. Simak (1904-1988), un très grand romancier injustement méconnu en France qui écrira Les ingénieurs du cosmos 57 Astounding février 1939 58 Les ingénieurs du cosmos City (premier conte de la série) 59 Astounding mai 1944 60 Demain les chiens (humains transformés pour émigrer sur Jupiter, ont laissé la Terre aux chiens rendus intelligents qui eux-mêmes émigreront sur une Terre parallèle pour laisser la place à des insectes intelligents qui les remplacent) 61 Chaîne autour du soleil Et il ne faut, bien sûr, pas oublier le trop fameux Lafayette Ron Hubbard (1911-1986) qui deviendra mondialement célèbre avec la Dianétique puis la Scientologie mais qui sera d’abord un écrivain de SF tout à fait correct, qui sera curieusement traduit très tôt en français avec Death’s deputy 62 Unknown février 1940 62bis Le bras droit de la mort (1951) (homme qui attire les accidents) 63 Retour à demain (1957) Terminons-en avec cette période importante d’Astounding Stories avec une anecdote qui fera les choux gras des fans de SF américains : John Campbell publiera en mars 1944 un texte de Cleve Cartmill Deadline 64 Astounding mars 1944 qui traite en détail de la bombe atomique, de l’utilisation de l’uranium 235. Campbell et Cartmill reçurent la visite d’agents des services secrets qui cherchaient à vérifier si il n’y avait pas eu de fuites à propos du Projet Manhattan, d’autant plus que Cartmill habitait Manhattan Beach ! Bel exemple de SF prédictive ! Plusieurs autres évènements vont contribuer à changer le paysage éditorial américain. Les pulps grand format vont disparaître au début des années 50, remplacés par des magazines petit format (digest) tels que nous les connaissons encore aujourd’hui. Astounding lui-même aura montré la voie en adoptant ce format dès novembre 1943 65 Astounding La concurrence s’y mettra de suite : en 1949 commencera de paraître The Magazine of Fantasy 66 1er numéro qui rajoutera « and Science Fiction » dès son numéro 2 67 numéro 2 F&SF mettra quelque temps à se hisser au niveau des grands mais dès 1954 ce sera fait en publiant, sous la direction d’Anthony Boucher, des textes d’auteurs importants comme Robert Heinlein avec le roman Star Lummox qui donnera naissance à Star Beast plus tard 68 F&SF mai 1954 et le premier texte important de Philip K. Dick, The father-thing 69 F&SF décembre 1954 F&SF publiera tous les auteurs importants et durera jusqu’en 1974. On y trouvera, par exemple, le célèbre Time Patrol de Poul Anderson 70 F&SF mai 1955 71 Patrouille du temps ou Father (1ère aventure du père John Carmody qui se retrouve, avec son évêque, face à Dieu sur une planète inconnue), de l’immense Philip José Farmer (1918), l’homme qui s’attaquera à tous les tabous 72 F&SF juillet 1955 73 La nuit de la lumière L’autre revue au format « digest » qui marquera profondément le paysage de la SF américaine sera Galaxy, dont le premier numéro est daté d'octobre 1950. 74 Galaxy n° 1 Son rédacteur-en-chef en est H.L. Gold qui, en tant qu'auteur avait publié plusieurs textes dans Astounding et Unknown, et qui vit cloîtré chez lui. Dès le départ Galaxy va ravir la première place à Astounding qui se cantonne maintenant dans un type de récits uniquement à base scientifique. Galaxy, par le ton nouveau des récits qui y sont publiés, va marquer profondément le genre en passant à une SF adulte. Dès ce n° 1, le sommaire est brillant : - le début du roman de Simak Dans le torrent des siècles 75 ed J’Ai lu - la célébrissime nouvelle de Damon Knight (1922-2002) To serve man qui fera la couverture du premier Galaxie français avant de donner un tout aussi fameux épisode de Twilight Zone (3ème saison, 2 mars 1962) plus Isaac Asimov, Richard Matheson, Fredric Brown, Fritz Leiber. On y trouvera ensuite Ray Bradbury (1920) avec la nouvelle qui donnera naissance à Farenheit 451 76 Galaxy n° 5 février 1951 76bis édition PdF et Robert Heinlein avec The puppet masters 77 Galaxy n° 12 septembre 1952 77bis Marionnettes humaines (qui date de 1951) Frederik Pohl publiera Gravy Planet 78 Galaxy n° 21 juin 1952 79 Planètes à gogos (satire de la publicité à outrance) Autre évènement d’importance, l’apparition et le développement des livres format poche qui permettront une diffusion à bas prix de la SF. Des collections comme Ace double publieront 80 Van Vogt 81 Créateur d’univers ou Leigh Brackett (1915-1978, femme d’Edmond Hamilton) qui deviendra fameuse pour sa très belle série d’aventures d’Eric John Stark dans les villes des bas-canaux martiens (qui n’a rêvé de Jekkara ou de Valkis ?) 82 The sword of Rhiannon 82bis La porte vers l’infini De même Avon en publiant en volume pour la première fois 83 Ray Cummings The Princess of the atom et en réimprimant des classiques comme 84 Abraham Merritt The Ship of Ishtar ou le grand éditeur Ballantine qui commencera à publier des anthologies 85 Frederik Pohl 86 Henry Kuttner Quant au fandom, il continue de s’organiser : les conventions reprennent en 1946, la convention mondiale devient un évènement régulier et, en 1953, sera créé et remis pour la 1ère fois le Prix Hugo aux auteurs et illustrateurs choisis par les fans comme étant leurs favoris pour l’année 87 Prix Hugo 1953 Ce fandom est à cette époque-là plus ou moins apaisé : il s’est divisé profondément à cause de l’affaire Shaver. Brièvement, Ray Palmer (1910-1977), fan de la première heure, est devenu en 1938 rédacteur-en-chef d’Amazing Stories dont les ventes baissent parallèlement à la qualité des textes. Il frappe un grand coup en publiant en mars 1945 87bis Amazing mars 1945 où un dénommé Richard Shaver parle de ses souvenirs de la Lémurie. La fiction est présentée comme étant réelle. La sauce prenant - les ventes, selon Palmer, seraient passées de 25 000 à 180 000 ! -, il continue alors que les fans se divisent. Le sommet sera atteint avec le n° de juin 1947, entièrement consacré à Shaver 87ter Amazing juin 1947 alors que les soucoupes volantes apparaissent le 24 juin avec l’observation de Kenneth Arnold et Palmer triomphe. Les fans de SF le rejettent et, finalement, en 1950 Palmer sera éjecté du magazine. Quant aux SV, elles deviendront immédiatement le moyen de transport favoris des ET. Autre changement : les premières maisons d’édition faniques apparaissent, dont certaines deviendront fameuses, comme Arkham House qui se spécialisera à l’origine dans Lovecraft grâce à l’action d’August Derleth (1909-1971) 88 / 89 / 90 qui deviendra lui-même écrivain 91 / 92 Je viens de m’étendre longuement, et pourtant je n’ai fait que survoler, cette période foisonnante que constituent les années 1940 et le début des années 1950 aux Etats-Unis. Je n’ai pas oublié la France : nous nous étions quittés la semaine dernière sur un constat très négatif de la situation en 1939. Bien évidemment, la période de la guerre n’offrira guère d’opportunité au genre, les auteurs et les lecteurs ayant d’autres préoccupations immédiates. Cela n’empêchera cependant pas un auteur de faire ses débuts avec un beau roman : il s’agit de René Barjavel (1911-198) qui publie Ravage en 1943 93 édition originale (disparition de l’électricité, effondrement de la civilisation) Puis le tout aussi célèbre Le voyageur imprudent en 1944 94 édition originale (voyageur temporel) Et nous arrivons à l’explosion de la SF en France : les amateurs vont mettre les bouchées doubles. Georges H. Gallet rentre de la guerre, toujours passionné, et crée en janvier 1951 « Le Rayon fantastique », collection codirigée pour Hachette par Georges H. Gallet et pour Gallimard par Michel Pilotin. Elle révéla au public français les grands auteurs de la Science Fiction anglo-saxonne. Une divergence de vues entre les deux directeurs créa une confusion chez les lecteurs qui se virent proposer alternativement des space operas de la grande époque, choisis par Gallet : 95 Edmond Hamilton sous pseudo n° 1 de la collection 96 Hamilton toujours avec le n° 2 son grand classique Les rois des étoiles 97 Amazing septembre 1947 98 Doc Smith 99 JM Walsh à côté de romans plus complexes de Van Vogt, ou de Simak comme nous l’avons vu auparavant, ainsi que d’Asimov ou de Clarke choisis par Pilotin : 100 Les enfants d’Icare et des textes d’auteurs difficiles comme 101 Cristal qui songe de Sturgeon 102 Le silence de la terre de C.S. Lewis tout en faisant découvrir aussi Eric Franck Russell (1905-1978) 103 Guerre aux invisibles (fortéen) et Fredric Brown (1906-1972) 104 L’univers en folie ainsi que Hal Clement (1922-2003) 105 Le microbe détective l’homme qui écrira aussi 105bis Mission of gravity 105ter Question de poids Bien que spécialisé dans les traductions d’auteurs américains ou anglais, le « Rayon Fantastique » découvrira et publiera l’un des très grands auteurs français de cette époque, à savoir Francis Carsac (1919-1981, de son vrai nom François Bordes, préhistorien) 106 Ceux de nulle part (les Hiss humanoïdes et les Misliks qui éteignent les planètes, seul le terrien survit à leur rayonnement) 107 Les robinsons du cosmos En septembre 1951 François Richard va lancer au Fleuve Noir la collection « Anticipation », qui sera la vraie collection de SF populaire en France, avec des ventes qui seront souvent de l’ordre de 70 000 exemplaires par volume. Les couvertures du grand Brantonne feront beaucoup pour le succès de la collection (application de la leçon des pulps !). Le premier auteur publié est Richard Bessière (1927) avec 108 Les conquérants de l’univers (professeur Bénac, visite des planètes, mentionner que c’est mon premier roman de SF jamais lu) puis Jimmy Guieu (1926-2000) le suivra 109 Le pionnier de l’atome et sera très prolifique dans le genre 110 L’homme de l’espace Il y aura ensuite Jean-Gaston Vandel (plus connu sous le pseudo de Paul Kenny) 111 Les chevaliers de l’espace et Vargo Statten (John Russel Fearn, 1908-1960) 112 Les fabricants de soleil (il sera le seul auteur étranger régulièrement traduit dans une collection plutôt franco-française) Viendront se joindre d’autres auteurs comme B.R. Bruss (René Bonnefoy, 1895-1980) 113 SOS soucoupes Puis il y aura le très grand Stefan Wul (Pierre Pairault, 1922-2003) qui commencera avec 114 Retour à 0 Suivront 115 Niourk 116 Oms en série Certains auteurs étrangers seront quand même traduits, souvent mal : il y aura John Wyndham (1903-1969) avec 117 Révolte des Triffides 118 Les Transformés ainsi que Arthur C. Clarke 118bis Iles de l’espace ou E.C. Tubb 119 Le navire étoile qui sera adapté à la télévison française ! Les autres grands auteurs français des années suivantes seront Maurice Limat (1914-2002) que nous avions découvert la semaine dernière 120 Les Enfants du Chaos 121 Océan mon esclave et le grand Kurt Steiner (1922, de son vrai nom André Ruellan) avec 122 Le 32 juillet 123 Aux armes d’Ortog En 1954 débutera la 3ème grande collection française, « Présence du Futur », chez Denoël, qui fera découvrir des auteurs de toute sorte, avec 124 Chroniques martiennes 125 La couleur tombée du ciel 126 Martiens go home ! Cette collection a gagné son nom suite aux rencontres de fans à la librairie La Balance de Valérie Schmidt, où se retrouverons les premiers amateurs : Jacques Bergier (1912-1978) qui continue de satisfaire sa passion pour la SF depuis son retour de déportation, Jacques Sternberg, Raymond Queneau, Boris Vian, Charles-Noël Martin, Francis Carsac, PierreVersins, Philippe Curval, Gérard Klein. L’ouverture de la librairie se fera avec une exposition intitulée « Présence du Futur », le directeur de la collection, Michel Pilotin s’en souviendra quelques mois plus tard. A partir de 1957, la librairie, devenue L’Atome, accueillera une seconde vague de fans comprenant Jacques Sadoul, André Ruellan, Jacques Goimard, etc… A côté se créent les premières revues spécialisées de SF qui marqueront durablement le paysage français. Fiction a fait son apparition en octobre 1953, éditée par Opta. 127 Fiction n° 1 C'est la revue française ayant eu la plus grande longévité puisque qu'elle comptera 412 numéros et s'éteindra en 1990. On y trouvera parmi ses collaborateurs toute l’équipe citée ci-dessus. Elle fut liée pendant très longtemps à The Magazine of Fantasy and Science-Fiction dont elle était en quelque sorte une édition française et les nouvelles américaines publiées provenaient toutes de cette revue. Contrairement à Galaxie, Fiction publia dès ses débuts des nouvelles françaises et européennes d'auteurs confirmés (tels Jean Ray) et débutants (Klein, Curval, Andrevon, Walther...). Elle propulsa bon nombre de ces débutants vers les sommets que l'on connaît. 128 Fiction n° 4 mars 1954 (Sheckley, Boileau-Narcejac) 129 Fiction n° 7 (Carsac) 130 Fiction n° 31 (Asimov, Zenna Henderson, Cocteau) Fin 1957, le jeune Alain Dorémieux deviendra secrétaire de rédaction de la revue, dans laquelle il développera une partie de critique littéraire remarquable. Un mois après Fiction paraît le premier numéro de Galaxie. 131 Galaxie n° 1 novembre 1953 Cette première période - sous l'égide des éditions Nuit et Jour – durera de novembre 1953 à avril 1959 et a comporté 65 numéros. Son contenu sera à la fois hétéroclite et de qualité très inégale: les nouvelles et les romans à suivre sur plusieurs numéros d'auteurs célèbres 132 Galaxie n° 17 avril 1955 (Simak) 133 Galaxie n°37 décembre 1956 (Sheckley) 134 Galaxie n° 57 aoüt 1958 (Pohl, Leiber, Lloyd Biggle Jr.) côtoyaient ceux d'auteurs inconnus et d'auteurs français appelés à devenir des piliers du Fleuve Noir Anticipation comme 135 Galaxie n° 32 juillet 1957 (Limat) 136 Galaxie n° 41 avril 1957 (Guieu) qui y tiendra aussi une chronique sur les OVNI et les phénomènes étranges sous le nom de son groupe d’enquêtes « Ouranos ». Mais nombre de nouvelles ont été mal traduites, tronquées parfois ou même « adaptées » et n'avaient plus que de lointains rapports avec les oeuvres originales. Cependant, malgré tous ses défauts, Galaxie a fait œuvre de pionnière (rappeler mes souvenirs de la lecture de La tribu des loups de Pohl & Kornbluth). Galaxie renaîtra de ses cendres - sous l'égide des éditions Opta - en mai 1964 137 Galaxie n° 1 et durera jusqu’en août 1977 soit un total de 158 numéros (en fait 157 puisque la parution d'août/septembre 1975 est numérotée 135/136). La revue a connu deux rédacteurs-en-chef: Alain Dorémieux (n° 1, mai 1964 à n° 67, décembre 1969) et Michel Demuth (n° 68, janvier 1970 à n° 158, août/septembre 1977). Son contenu a, dans l'ensemble, été très riche et permettait au lecteur français de découvrir les grands de l'Age d'Or 138 Galaxie n° 5 septembre 1964 (Leiber, Dick, William Tenn) 139 Galaxie n° 10 février 1965 (Vance, Les princes-démons) 140 Galaxie n° 34 février 1967 (Dick, Gordon R. Dickson, Lester del Rey, Saberhagen) qui côtoyaient les auteurs nouveaux et pour certains montants 141 Galaxie n° 25 mai 1965 (Robert F. Young, C.C. MacApp, Cordwainer Smith) 142 Galaxie n° 45 janvier 1968 (Harlan Ellison) 143 Galaxie n° 68 janvier 1970 (Budrys, Piers Anthony, Zelazny) C'est en 1958 que fut créée la 3ème revue de SF importante en France : Satellite. L'équipe de direction était constituée de Michel Bénâtre, Hervé Calixte et Jacques Bergier en était le conseiller scientifique. Un peu plus tard, Gérard Klein en fut quelque temps secrétaire de rédaction et Stephen Spriel - un des fondateurs du « Rayon Fantastique » - conseiller littéraire. Satellite n'était associé à aucune revue américaine. Le premier numéro parut en janvier 1958 sous une couverture très laide (cela restera la caractéristique marquante de la revue) 144 Satellite n° 1 janvier 1958 mais où les lecteurs eurent l'agréable surprise de trouver dès ce premier numéro le début de deux romans : Barrière Mentale (Brain Wave) de l'excellent Poul Anderson 145 Barrière mentale et Agent Galactique d'un auteur inconnu, Mark Starr, qui en fait était le pseudonyme collectif de Patrice Rondard (Hervé Calixte), Gérard Klein et Richard Chomet. Au cours des mois suivants, Satellite continuera à publier d'excellentes nouvelles et des romans de qualité. A partir du n° 7, l'illustration sera remplacée par le dessin stylisé d'un satellite, sous une couverture changeant de couleur à chaque numéro. 146 Satellite n° 7 juillet 1958 Afin d'essayer de relancer la revue qui périclite, une transformation importante s'opère à partir du numéro 25. 147 Satellite n° 25 janvier 1960 Deux cahiers sont assemblés ensemble, tête-bêche, sous des couvertures toujours aussi hideuses. L’un est « Satellite-Evasions » dans lequel sont éditées les nouvelles, l’autre, « Hypothèses », est consacré à des articles pseudo-scientifiques. Ce système étrange durera un an, puis la revue chutera une première fois pour se relever avec un nombre de pages réduit, mais les choses se dégradèrent rapidement et la périodicité, le format et les collaborateurs du magazine devinrent très incertains. Le numéro 47 de février 1963 fut le dernier numéro à paraître 148 Satellite n° 47 janvier-février 1963 Nous sommes ainsi arrivés au début des années 1960. Au niveau des fans, nous avons vu qu’ils commencent à se connaître et à se grouper autour de revues. Pierre Versins animera ainsi un club « Futopia » de 1957 à 1962 et publiera le premier fanzine français Ailleurs. Suite à sa disparition au bout de 51 numéros, Jacqueline Osterrath, autre fan, fait le pari de publier un fanzine qui durera dix ans. Lunatique (septembre 1963 - décembre 1973) tiendra la distance et 67 numéros, contribuant à lancer nombre d’auteurs : au sommaire de ses fanzines figurent Patrice Duvic, Jean-Pierre Andrevon, Pierre Gripari, George W. Barlow, Michel Demuth, etc. dont nous parlerons la semaine prochaine. Mais le milieu restera toujours très désorganisé comparé aux USA. Nous avons que seules deux revues vont survivre à ces années, Fiction et Galaxie. Il ya beaucoup de publications en France mais qui se vendent relativement mal à l’exception du Fleuve Noir. Soit les collections lancées ne marcheront pas comme « Daniber » qui ne durera que l’année 1960 (17 volumes) en dépit de publier des auteurs comme Del Rey 149 Attention ! l’Atlantide attaque 150 ou Donald Wollheim avec Le mystère des lunes de Mars mais la sélection offerte est médiocre en qualité. Il en va de même avec « Ditis » (1960 aussi) qui ne durera que quelques volumes 151 Murray Leinster Sabotage sur la Lune Le « Rayon fantastique » disparaîtra en 1964 (ventes moyennes de 10 à 15 000) avec son volume 124 152 Françoise d’Eaubonne Rêve de feu « Présence du Futur » survivra, bien qu’avec des ventes inférieures de moitié pour la plupart des titres. Seul « Anticipation Fleuve Noir » continuera de bien se vendre, publiant toute son écurie d’auteurs habituels mais en y rajoutant aussi de nouveaux comme Gilles d’Argyre (Gérard Klein) 153 Le sceptre du hasard (1968) En 1964 commencera dans la série sœur « Angoisse » une série de pure SF, celle de Mme Atomos par André Caroff 154 La sinistre Mme Atomos (raconter brièvement lutte Mme Atomos-Smith Beffort) qui durera 18 épisodes souvent passionnants (souvenirs personnels) 155 Mme Atomos prolonge la vie Et en 1966 le Fleuve Noir fera à nouveau très fort en introduisant en France en hors-série « Anticipation » le premier volume de la gigantesque saga, totalement inconnue hors d’Allemagne, de Perry Rhodan de Scheer et Darlton 156 Opération Astrée Du space opera grandiose et démesuré à l’échelle de la galaxie (parler Perry Rhodan, Reginald Bull, les Arkonides, les mutants etc… + souvenirs personnels), une saga qui dure encore en Allemagne (2400 fascicules) et France (près de 240 volumes) 157 Involution fictive Pour en terminer avec les grandes séries, je ne peux que revenir en arrière afin de mentionner celui qui fut le héros de beaucoup d’entre nous dans notre jeunesse, je veux bien sûr parler de Bob Morane, créé par le grand Henri Vernes (Charles Dewisme, 1918) en 1954. Cette série deviendra l’un des phares des éditions Marabout qui nous donneront beaucoup de très grands titres de SF, de fantastique et d’horreur dans les années 1960-1970. Vernes nous donne avec Bob Morane un héros qui vivra quasiment toutes les situations possibles de la SF, depuis les animaux cryptozoologiques dans les endroits perdus 158 Les géants de la taïga jusqu’aux innombrables rencontres avec son super-adversaire, l’Ombre jaune, le très célèbre M. Ming 159 Le retour de l’Ombre jaune (mentionner autres thèmes) Bob Morane vient de dépasser les 200 volumes aujourd’hui ! J’en terminerai aujourd’hui avec ce qui fut le joyau des années 1960-1970 et la plus belle collection de livres de SF au monde, toujours inégalée ! Cette collection prestigieuse, le « Club du Livre d’Anticipation », fut créée sur la proposition de Jacques Sadoul, avec le soutien d’Alain Dorémieux en 1965. Éditée par Opta à la suite du « Club du Livre Policier », ses débuts furent consacrés à la réédition de classiques des grands auteurs anglo-saxons. Le volume de lancement fut la trilogie de Fondation par Asimov 160 volume 1 (3800 exemplaires) (rappeler souvenirs personnels lors réception) Les ouvrages comportaient deux titres, accompagnés d'un appareil critique et bibliographique. Ces livres reliés, dont la couverture était frappée d'une comète stylisée argentée ou dorée, furent illustrés de magnifiques dessins originaux signés par les meilleurs illustrateurs français tels que : Philippe Druillet 161 couverture Elric 162 page de garde 163 couverture Cycle des Epées 164 illos intérieures Moebius 165 Agent de l’empire terrien Philippe Caza 166 Le monde des Ptaws Je terminerai sur cette apothéose : le livre de SF en tant que chef d’œuvre littéraire, en tant que chef d’œuvre graphique et en tant qu’objet d’art ! Rien ne peut mieux résumer ces décennies fabuleuses que nous venons de passer en revue. Merci de votre attention. Bibliographie : - Pierre Versins 167 (1972) - Brian Aldiss 168 (1986) 169 (1976) - Jacques Sadoul 170 (1973) - Jacques Goimard pour panorama général de la SF 171 (2004) - Jacques Sadoul pour sélection nouvelles pulps 172 en 13 vol. - Juliette Raabe pour le Fleuve Noir 173 1999 - Alfred Elton Van Vogt : 174 1990 et Joseph Altairac pour une présentation de son œuvre 175 2000 - Isaac Asimov 176 Fondation 1 1999 177 Fondation 2 1999 178 Robots 1 1990 179 Robots 2 1991 - Robert Heinlein parus en J’Ai Lu et Ugo Bellagamba & Eric Picholle pour une présentation de son œuvre 180 2007 - Jack Vance nombreuses rééditions dont Lune d’Encre - Fritz Leiber 181 1982 ou éditions Bragelonne autres romans parus en J’Ai Lu ou en Masque - Theodore Sturgeon 182 2005 - Clifford D. Simak 183 2004 - Poul Anderson 184 2005 et Patrouille du temps au Bélial et Jean-Daniel Brèque pour une présentation de son œuvre 185 2007 - Leigh Brackett parutions en Masque, Pocket et J’Ai Lu - Francis Carsac 186 1996 en 2 volumes - Stefan Wul 187 1996 en 2 volumes - Richard Bessière romans au Fleuve Noir et Rémy Lechevalier pour une présentation de son œuvre 188 2005 - Jimmy Guieu, Jean-Gaston Vandel, Vargo Statten, BR Bruss nombreuses rééditions au Fleuve Noir « Lendemains retrouvés » - Maurice Limat romans au Fleuve Noir et Philippe Heurtel pour une présentation de son œuvre 189 2002 - Kurt Steiner nombreuses rééditions en Fleuve Noir, Masque et J’Ai Lu - André Caroff 190 2006 3 volumes de parus sur 6 pour l’intégrale - Perry Rhodan 191 1998 - Henri Vernes 192 1995 en 2 volumes 193 1998 et Rémy Gallart & Francis Saint-Martin pour une présentation de son œuvre 194 2007 |
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