Points de repère chrétiens





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Sœur Marie-Ancilla, o.p.
Foi et guérison
Points de repère chrétiens

La Thune

2008

Du même auteur

La Charité et l’unité, Une clé pour entrer dans la théologie de saint Augustin, Cahiers de l’École Cathédrale, n° 6, Mame, Paris, 1993.
Saint Dominique et la vie apostolique dominicaine, Cahiers de l’École Cathédrale, n° 20, Cerp-Mame, Paris, 1996.
La Règle de saint Augustin, Préface de Monseigneur P. Raffin, Éd. du Cerf, Paris, 1996.
Chercher Dieu avec les Pères du désert et leurs héritiers, Éd. Source de Vie, Vieille-Toulouse, 1996 (Traduction en tchèque, 1999).
Tu aimeras ton frère, À l’école des Pères du désert, Éd. Source de Vie, Vieille-Toulouse, 1997 (Traduction en tchèque).
Se consacrer à Dieu, Une théologie de la vie consacrée, Préface du Fr. Timothy Radcliffe, Éd. Téqui, Paris, 1998.
Saint Jean Cassien. Sa doctrine spirituelle, La Thune, Marseille, 2002.
Collaboration au Dictionnaire des miracles et de l’extraordinaire chrétien, sous la direction de Patrick Sbalchiero, Fayard, Paris, 2002.
A la Source de l’Ordre des Prêcheurs, une mystique, La Thune, Marseille, 2004.
Des Moniales dominicaines à Lourdes, autoédition, 2005.
Saint Augustin. Comme un cerf altéré, Ed. du Livre Ouvert, 2006.
Saint Antoine. Conduit au désert par l’Esprit, Ed. du Livre Ouvert, 2006.
Le Monastère du Très Saint Rosaire de Mauléon et sa fondatrice (1857-1896). Une restauration dominicaine au XIXe siècle, Istituto storico Domenicano, Rome, (à paraître).
« Nous prêchons, nous, un Christ crucifié,

scandale pour les Juifs et folie pour les païens »

(1 Co 1, 23)

Introduction
Un constat s’impose aujourd’hui : la vie spirituelle de beaucoup de chrétiens est malade ; leurs repères, comme en bien d’autres domaines, ont disparu. La maladie en cause constitue une véritable épidémie qui pénètre partout, y compris dans la clôture des monastères. Cette maladie est liée à un désir désordonné de guérison.

Le fr. Philippe Verdin, o.p., s’étonne de ce que les prêtres et les évêques restent généralement indifférents à la quête de guérison qui mobilise les foules. Il s’étonne de leur ignorance concernant les livres de Simone Pacot. Ne faudrait-il plutôt dire qu’ils restent fidèles à la tradition catholique en matière de vie spirituelle ? Ils manquent aussi probablement de temps pour lire cette littérature déviante…

Pour ma part, j’ai fait une option un peu particulière : j’ai lu bon nombre d’ouvrages représentatifs des nouveaux courants spirituels qui se disent chrétiens1, pour essayer de répondre à deux questions : qu’est-ce qu’ils peuvent avoir d’attirant ? et pourquoi est-il si difficile aux chrétiens de voir l’ambiguïté des démarches proposées ? Ces livres constituent donc la trame de fond de mon travail. Les thèmes qui en émergent seront étudiés au fil des chapitres.

Il s’imposait de commencer par les blessures, puisque ce sont elles qui sont à la une des préoccupations actuelles. Le problème de la guérison va de pair avec elles ; il fera donc l’objet du deuxième chapitre : qu’entend-on au juste par guérison ? Remarquons que « guérison » est associé à la suppression de la souffrance. Puisque la foi nous dit que le Christ nous a rachetés, libérés, il n’y a qu’un pas à faire pour dire qu’il est venu pour nous libérer de la souffrance, de nos entraves psychologiques. Il faudra donc examiner la portée de cette affirmation.

La guérison conduit à prendre en compte deux points importants pour la vie spirituelle : Comment situer le souci de soi et l’amour de soi ? Le souci de soi est-il compatible avec l’oubli de soi ? Comment aimer Dieu, et son prochain comme soi-même si l’on ne s’aime pas ? Cet amour de soi étant malade, comment le guérir ? Quelle place occupe cette démarche ? Ceci nous conduira à évoquer la nécessité d’une étape thérapeutique, propédeutique en quelque sorte, de la vie spirituelle.

Avec le sixième chapitre, nous reviendrons sur la blessure, non plus pour chercher à la guérir, mais pour nous demander si elle ne pourrait pas constituer réellement un chemin vers Dieu. Autre question : l’équivalence entre guérison psychologique et chemin vers Dieu va-t-elle de soi ? Je propose une voie possible qui revient à aborder l’étape thérapeutique sous un autre angle.

Nous avons parlé précédemment de la libération de la souffrance. Cette libération serait-elle le tout de la liberté ? Qu’est-ce que la liberté ?

Présenter la blessure comme chemin vers Dieu ne suffit pas pour présenter le chemin spirituel. Or pour beaucoup aujourd’hui, le chemin spirituel est identique au chemin « psyrituel », pour utiliser un néologisme significatif. Sur quoi se fonde-t-on pour opérer cette identification ? Et qu’appelle-t-on d’ailleurs chemin spirituel ? Les Pères du désert nous aideront à en percevoir la dimension spécifique. Et comment établir un « diagnostic différentiel » — médecine oblige — avec le chemin psyrituel ? Ce sera l’occasion de parler de l’affectivité. Car quelle affectivité prend-on en compte aujourd’hui ?

On ne s’engage pas seul sur un chemin, on a besoin d’un guide, d’un accompagnateur, pour ne pas risquer de s’égarer. Mais quel type d’accompagnement choisir ? Le même accompagnateur peut-il s’occuper du psychisme et du spirituel ? Sinon, comment articuler les deux accompagnements ?

Tous les chapitres évoqués jusqu’à présent abordent des questions concernant tout chrétien désireux d’approfondir sa vie spirituelle. Mais il existe d’autres étapes, dont les divers mystiques chrétiennes ont abondamment parlé, et il n’y aurait pas à revenir dessus si de nouvelles théories n’avaient vu le jour, pour lesquelles la mystique est le b a ba de la vie chrétienne. L’angoisse est même, pour certains, la porte d’entrée de cette nouvelle forme de mystique qu’ils appellent psycho-mystique. Que penser de cette démocratisation de la mystique ?

Un dernier chapitre situera la dimension ecclésiale de la vie spirituelle. Quel est notre lien avec l’Eglise ? Recul ? Fusion ? ou incorporation, selon la riche doctrine augustinienne du Corps du Christ ?

Le lecteur aura déjà pressenti que toutes ces questions ont vu le jour dans un contexte où règne la confusion. Quels registres sont touchés ? La question méritera qu’on s’y arrête.

Au terme du parcours, il ne restera plus qu’à récapituler les critères fondamentaux qui servent à discerner s’il y a ou non vie spirituelle chrétienne. Quelques-uns, aujourd’hui laissés dans l’ombre — pour ne pas dire oubliés — seront développés.

Une annexe présente l’analyse des principaux livres utilisés pour ce travail.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à ce qu’il soit bien clair qu’il ne s’agit pas de faire de la polémique ou de juger qui que ce soit. Je voudrais marcher dans le sillage d’Augustin qui écrivait à un confrère évêque qu’il ne pouvait approuver sa doctrine — en l’occurrence croire que Dieu avait un corps —, mais qu’il tenait à garder la charité à son égard. Et serait-ce de l’utopie de croire qu’un dialogue pourrait être possible ?

Les pages qui suivent répondent à une quête de vérité. Veritas n’est-elle pas une des devises de l’Ordre des Prêcheurs ?

Chapitre I
Des blessures


Nous allons à Dieu avec tout ce que nous sommes : la santé ou la maladie, un caractère passionné ou sentimental, un capital intellectuel plus ou moins riche et, bien sûr, des blessures. Notre être chrétien se bâtit avec tout cela ; rien n’est étranger à notre marche vers Dieu. Dans le lot qui nous échoit en partage, un élément retient tout spécialement l’attention aujourd’hui : la blessure psychologique. Le développement des sciences humaines et leur vulgarisation, un contexte familial et social qui tend à multiplier les blessures chez les enfants, contribuent certainement à mettre cette question au premier plan.

Nous vivons dans un monde dur, qui ne fait pas de cadeau : ce n’est généralement pas l’expérience de la tendresse qui prédomine. Les blessures sont donc inévitables et il est impossible de les laisser de côté lorsque Dieu touche le cœur et qu’on désire marcher vers lui. Mais que recouvre le mot blessure ?
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