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Note du Mouvement ATD Quart Monde pour le groupe de travail du CNLE sur la prise en compte d’un «reste à vivre » et d’un revenu minimum décent - avril 20111)Se référer à la ConstitutionLe CNLE a mis en place un groupe de travail sur la prise en compte d’un « reste à vivre » et d’un revenu minimum décent. Le Mouvement ATD Quart Monde remarque que l’intitulé de ce groupe de travail se rapproche des termes de la Constitution qui parle « du droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. » ; Le Mouvement souhaite que ce travail s’inscrive dans cette ambition du respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution de notre pays. Les termes exacts de la ConstitutionLa Constitution en vigueur actuellement (Constitution de 1958 amendée à plusieurs reprises), dans son préambule, fait référence à plusieurs textes. L’un d’eux, le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 parle explicitement de la sécurité de revenus parmi les « principes politiques, économiques et sociaux » (cf http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/const02.htm ) : « 1. Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. 2. Il proclame, en outre, comme particulièrement nécessaires à notre temps, les principes politiques, économiques et sociaux ci-après : … 5. Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. … 10. La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. 11. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence. » Le préambule de la constitution de 1958 révisée fait également référence à la charte de l’environnement de 2004 (cf http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/charte-de-l-environnement-de-2004.5078.html ) qui met en avant en particulier les modes de consommation et de production concernant le développement durable et sa prise en compte dans les politiques publiques. On peut enfin se référer, sur ce sujet, aux réflexions et aux propositions faites par le CESE à maintes reprises, dont par exemple le texte joint en annexe sur « les moyens d’existence en priorité par l’emploi et la formation » toujours d’actualité même s’il date de juin 2003. La réflexion du groupe de travail peut alors s’articuler autour des points suivants :
2)« Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi »Sans développer ici un chapitre sur ce sujet qui ferait en lui-même l’objet d’un groupe de travail, on peut simplement rappeler deux choses :
3)« …Le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence »La réalité des plus défavorisés aujourd’hui : une insécurité totaleLes exemples et les enquêtes abondent montrant que les plus défavorisés n’ont pas aujourd’hui un niveau de revenus leur permettant de vivre avec le minimum de sécurités qui leur permettrait de faire face à leurs dépenses quotidiennes et encore moins de sortir de la précarité.
Notre société évolue de plus en plus vers la stratification suivante en termes de revenus :
4)Agir sur les deux leviers : montant des revenus et coût des dépenses ‘obligées’Les moyens d’existence doivent permettre à tout ménage de faire face aux dépenses pour vivre dignement. Pour les rendre « convenables », on peut et on doit mener des politiques de droit commun qui permettent d’une part d’augmenter le montant des revenus des ménages dépendant de la collectivité et d’autre part de diminuer le coût des « dépenses obligées » qui, si elles ne sont pas couvertes, menacent l’effectivité des droits fondamentaux pour ces ménages (droit au logement, à la santé, à la vie de famille, etc.). Montant des revenusLe préambule de la Constitution ne précise pas qui est « la collectivité » devant assurer à chacun des moyens convenables d’existence lorsque ceux-ci ne lui sont pas assurés par son propre travail. Aujourd’hui, on peut distinguer trois types de « collectivités » selon les types de revenus acquis par le ménage :
Deux de nos propositions :
Coût des dépensesLe rapport remis à Valérie Letard et Jean-Louis Borloo le 28 janvier 2010 sur « Transformation des modes de vie, des comportements et de la consommation » par Alain Chosson et Pierre Saglio a ébauché des propositions sur « l’accès aux services essentiels » inscrites dans la double perspective d’accès de tous aux droits de tous et de refus des développements séparés. Notre propositionLe Mouvement ATD Quart Monde souhaite que le CNLE reprenne les propositions de ce rapport et demande au Gouvernement de les étudier plus profondément pour les mettre en œuvre sans délai comme cela avait été annoncé par les deux ministres lors de la remise du rapport. L’audition d’Alain Chosson et Pierre Saglio (prévue le 5 mai) permettra de préciser en quoi ces propositions répondent aux préoccupations du Groupe de travail. Rapport ‘Transformation des modes de vie, des comprtements et de la consommation’ (extraits) Que sont les services essentiels ?« La mission a listé les services essentiels qui doivent être accessibles à tous pour répondre aux besoins dans la société française de 2010 :
Mettre en place une tarification progressiveCette tarification répartit les coûts fixes sur l’ensemble des consommations. Elle diminue le coût unitaire de la consommation de base pour la rendre accessible à tous et augmente le coût unitaire de la consommation supplémentaire. « Les pouvoirs publics doivent considérer et mettre en place des systèmes de tarification progressive permettant de limiter les coûts fixes pour les ménages aux revenus modestes et de distinguer la consommation de base et la consommation supplémentaire.
Le respect de ce principe doit s’appliquer à l’ensemble de la structure tarifaire du service. On constate en effet que la nature de l’offre et les structures tarifaires peuvent être des obstacles directs à l’accès aux services par des parts fixes telles que :
Ceci, avant d’avoir consommé quoi que ce soit. La tarification doit donc prévoir une limitation, voire une suppression de ces parts fixes, et leur répartition sur l’ensemble des consommations. » Adapter le système des aides au logement pour prendre en compte l’accès aux services essentiels
ANNEXE - Avis du CES ‘L’accès de tous aux droits de tous par la mobilisation de tous’ du 18 juin 2003 (extrait) B - MOYENS CONVENABLES D’EXISTENCE EN L’ABSENCE DE SALAIRE OU LORS DE LA REPRISE D’UNE ACTIVITÉ « Il faut avoir de l’argent pour pouvoir faire toutes les démarches, pour trouver un travail ». Le Conseil économique et social développe ses propositions suivant trois axes qu’il juge essentiels aussi bien pour les personnes en situation d’exclusion que pour celles, salariées précaires ou chômeurs que les circonstances amènent dans des situations comparables : - s’assurer que la reprise du travail soit dans tous les cas attractive sur le plan financier ; - assurer aux personnes des revenus immédiats, lisibles, prévisibles, réguliers et continus ; - garantir à chacun des « moyens convenables d’existence », y compris dans les situations d’endettement : il s’agit à terme de ne pas devoir bénéficier de dispositifs et tarifs particuliers mais de pouvoir vivre dignement. En matière d’incitation à la reprise du travail, notre assemblée estime nécessaire que toute heure travaillée apporte un supplément de revenu, tout en veillant à éviter que cela n’induise une pression à la baisse sur les salaires. La question de la cohérence entre minima sociaux et revenus d’activité a été étudiée de manière approfondie avec les partenaires sociaux dans le cadre du rapport du groupe de travail du Commissariat général du Plan, « Minima sociaux, revenus d’activité, précarité », présidé par M. Jean-Michel Bélorgey, en mai 2000. Il importe aujourd’hui de parvenir à un accord sur des I - 14 modalités de mise en oeuvre. Celles-ci pourraient prendre la forme d’une Allocation compensatrice de revenu (ACR), décroissant à mesure que le salaire croît jusqu’à s’annuler pour un salaire égal au SMIC mensuel. Elle devrait faire l’objet d’une négociation entre l’Etat et les partenaires sociaux, afin de réunir les conditions d’une sortie du dispositif en vue d’éviter un subventionnement prolongé d’emplois en particulier à temps partiel contraint. Par ailleurs, le Conseil économique et social recommande de fonder sur le niveau de ressource des personnes l’attribution de droits actuellement ouverts aux bénéficiaires du RMI (exonération de taxe d’habitation et de redevance télévision, abonnement social téléphonique, tarif social de l’électricité, tarifs réduits des transports en commun, aide au déplacement de l’ANPE, etc.). Ainsi, à un même niveau de ressources correspondraient les mêmes droits. Le montant de ceux-ci ne diminuerait que si le niveau de ressources globales augmente. Une telle démarche serait à la fois juste et incitative à la reprise du travail. Elle réduirait en outre les tensions entre des populations – bénéficiaires du RMI et salariés à faibles revenus - proches par leurs conditions de vie et leur lieu d’habitation. Le Conseil salue la mise en place, par le gouvernement, d’un groupe de travail inter-administratif sur ces questions, dans le cadre du plan national de renforcement de la lutte contre la précarité et l’exclusion du 19 mars 2003. Il souhaite qu’il aboutisse rapidement. Dans le prolongement de son avis de juillet 1995, le Conseil économique et social propose une individualisation du RMI, condition indispensable pour assurer aux allocataires des revenus lisibles et prévisibles et éviter les effets négatifs liés au calcul familialisé de l’allocation. A condition de maintenir le volet insertion du RMI et le lien avec l’activité et l’emploi auxquels notre assemblée est très attachée, il s’agirait, selon les mêmes modalités que l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), d’attribuer cette allocation à la personne, les prestations familiales venant s’y ajouter. L’allocation ne serait plus versée au-delà d’un certain plafond de revenus du couple, à déterminer à partir d’un chiffrage de la mesure. Outre une évidente simplification, les personnes concernées réintègreraient le droit commun en matière de prestations familiales et l’incitation à la reprise du travail serait indépendante de la configuration familiale. Les solidarités familiales pourraient ainsi jouer sans dépendre des conditions d’attribution du RMI. Mais une difficulté subsisterait pour les parents isolés dont tous les enfants ont plus de trois ans. En effet ils n’auraient pas droit à l’Allocation de parent isolé (API) et ne bénéficieraient plus de la majoration du RMI au premier enfant. Une première possibilité serait d’étendre le bénéfice de l’API aux parents dont tous les enfants ont plus de trois ans. Une seconde possibilité consisterait à prendre en compte, pour ces personnes, les charges liées au premier enfant, quel que soit son âge, dans le cadre de prestations dégressives sous conditions de ressources. I - 15 Quelle que soit la solution retenue, dans le souci de permettre à chacun de rejoindre le système des prestations familiales de droit commun, il conviendrait d’envisager la même logique pour l’API en lui préservant sa vocation de soutien au parent isolé. D’une manière générale les prestations familiales jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté de la famille. Il convient de protéger les prestations destinées aux enfants, d’autant plus lorsque la situation des parents est précaire. Par ailleurs, afin de rendre les revenus plus réguliers et prévisibles, le Conseil économique et social recommande que tous les transferts sociaux qui ne sont pas associés à un événement particulier – contrairement par exemple à l’allocation de rentrée scolaire – soient versés mensuellement et accompagnés d’un relevé précisant la nature de la prestation et sa date d’arrivée sur le compte des personnes ainsi que la date à laquelle elle prend fin et la date relative à la demande de son éventuel renouvellement. Il s’agit de permettre à celles-ci d’acquérir une meilleure maîtrise de leur budget, gage d’autonomie. En particulier, il conviendrait de verser mensuellement les pensions de réversion et rentes d’accident du travail et, pour les caisses d’allocations familiales ou de mutualité sociale agricole, d’accompagner le versement de leurs prestations d’un relevé détaillé. Le caractère vital des minima sociaux impose que la présomption de droit avec vérification a posteriori soit appliquée, en particulier pour le RMI. En outre, aucune décision de suspension de prestation ou allocation ne devrait être prise à l’encontre d’un ménage à faible revenu sans recherche effective d’un contact direct avec celui-ci. De même, les organismes payeurs devraient alerter les personnes de manière anticipée et les accompagner si nécessaire lorsque leur droit à un revenu de substitution - ASS, API, AAH, RMI - arrive à terme, afin de garantir la continuité de leurs ressources. La mise en place, prévue par le gouvernement, d’un entretien systématique 3 mois avant la sortie des dispositifs est à cet égard positive. Les contrôleurs des organismes sociaux, qui ont aussi mission d’assurer l’information et l’accès au droit des allocataires, pourraient être mobilisés à cet effet. L’individualisation du RMI proposée ci-avant devrait précisément les libérer de certaines tâches de contrôle. Au regard de la garantie de « moyens convenables d’existence » le montant du RMI - 411 euros pour un adulte par mois - ainsi que celui de l’ASS, se révèlent tout à fait insuffisants. Avec l’individualisation du RMI, une augmentation significative serait rendue possible tout en conservant un caractère réellement attractif à la reprise du travail, ainsi que le développe le rapport attaché au présent avis. En tout état de cause, cette augmentation serait indissociable de dispositions visant à améliorer la situation financière des travailleurs pauvres, en particulier par une meilleure prise en charge des frais liés à la reprise du travail (gardes d’enfants, coût des transports). I - 16 Notre assemblée exprime son désaccord concernant les dispositions du projet de loi portant décentralisation du RMI qui, en plaçant les départements en situation de décideur et de financeur, risque d’influer sur les décisions d’attribution ou de maintien d’un droit fondamental. La situation des jeunes adultes sans ressources reste préoccupante. Notre assemblée, ainsi qu’elle l’avait exprimé dans ses rapport et avis « Familles et insertion économique et sociale des adultes de 18 à 25 ans », présentés par M. Hubert Brin au nom de la section des affaires sociales en mai 2001, renouvelle « son opposition de principe à l’institution de toute forme de SMICjeunes » rappelée dans son avis du 28 mars 2001. Elle reprend de ce même avis l’objectif d’assurer « conjointement l’investissement de l’intéressé dans son projet et l’investissement de la collectivité ». Pour les jeunes les plus en difficulté, l’inscription dans un parcours qualifiant d’accès ou de retour à l’emploi est indispensable. Aussi semble-t-il pertinent de reprendre, en amont d’un tel parcours, la proposition de l’avis de juillet 1995 : « créer pour les jeunes de moins de 25 ans en difficulté, qui relèvent prioritairement d’une logique d’insertion en situation de travail, une allocation de recherche d’un premier emploi leur permettant de prendre en charge, certaines dépenses liées à cette recherche (frais de transport…) ». Concernant le surendettement, le Conseil économique et social demande que les moyens d’information du public soient renforcés. Il rappelle que le dialogue avec les personnes engagées dans une procédure de surendettement doit être au maximum recherché, afin de conduire à un plan de redressement réaliste et adapté. Pendant l’exécution de ce plan, des dispositions devraient être prises pour garantir l’arrêt des poursuites. Il conviendrait que les personnes puissent bénéficier d’un accompagnement proche et préservant au maximum leur autonomie : les services des conseillères en économie sociale et familiale, à développer, sont à cet égard préférables aux mesures de tutelle aux prestations sociales ou de curatelle. Pendant l’exécution du plan de redressement, l’accès aux prêts sociaux devrait être maintenu en cas d’imprévu (par exemple la défaillance d’un appareil ménager). Il conviendrait également, en cas d’insolvabilité confirmée, d’envisager plus fréquemment l’effacement partiel ou total des dettes, tel que prévu dans la loi. Par ailleurs, le Conseil économique et social soutient la proposition du projet de loi pour l’initiative économique d’étendre le champ de compétence des commissions de surendettement aux dettes nées d’un cautionnement. Notre assemblée recommande également que le caractère insaisissable, en tout ou partie, de certaines prestations ou allocations figure dans l’ordre de virement adressé aux banques et que celles-ci aient à charge d’en garantir le respect, sans qu’il incombe au débiteur d’en faire la demande. Il est en outre essentiel que les découverts soient reconnus comme des créances ordinaires et qu’à ce titre, les règles d’insaisissabilité s’appliquent. I - 17 Enfin, les organismes de Sécurité sociale devraient, en matière de recouvrement de trop-perçus, rechercher un contact direct avec les intéressés, afin que les modalités de remboursement soient établies en accord avec ces derniers et dans le respect de leurs contraintes budgétaires. Il conviendrait en outre de veiller à l’application des dispositions du code de la sécurité sociale qui prévoient à l’article L.553-4, en cas de trop-perçu dû à une erreur de l’organisme, le maintien du versement intégral des prestations familiales. |
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