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N°121 Etats-Unis / Réforme de la santé 10.03.22 La victoire historique de Barack Obama (MFI) Après des mois de négociations au Congrès, la Chambre des représentants américains a approuvé dimanche 21 mars au soir – avec 7 voix de majorité – le texte adopté en décembre dernier par le Sénat. Cette réforme historique de l’assurance-maladie va garantir une couverture à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Récit des dernières heures d'une bataille mémorable. 219 voix pour, 212 contre : la loi sur la réforme de l’assurance-maladie est adoptée. Dans l’hémicycle, les démocrates s’étreignent. Il est presque 23 heures, les débats auront duré dix heures. Ce sera un dimanche dont on se souviendra longtemps, ici à Washington. Par une belle après-midi de printemps, des manifestants, rassemblés devant la Capitole, criant sans relâche Kill the Bill (tuez la loi), dans l’espoir de mettre un peu plus de pression sur les parlementaires réunis à l’intérieur. Un droit, et non plus un privilège C’est un combat d’arrière-garde, et ils le savent déjà. En début d’après-midi, Barack Obama a réussi à convaincre certains des démocrates qui trainaient encore des pieds. Il a promis de signer un décret stipulant qu’il n’y aura pas de fonds publics pour financer l’avortement. Dès lors, le suspense est presque levé. Le chef de la minorité républicaine, John Boehner, plaide contre la loi, mais le cœur n’y est plus. « Nous n’avons pas écouté l’Amérique, dit-il, et nous n’avons pas respecté la volonté de ceux qui nous ont élus. » « Aujourd’hui, lui répond Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, nous sommes arrivés à un moment historique. Nous avons l’occasion de faire de l’assurance-maladie un droit, et non plus un privilège pour tous les Américains. » « C’est à ça que ressemble le changement » Barack Obama a donc réussi là où tant d’autres avant lui ont échoué. Il a réussi alors que tout le monde croyait que c’était perdu. Et pourtant, peu avant minuit, c’est un président souriant mais grave, se gardant bien de tout triomphalisme, qui s’est adressé à ses concitoyens : « Ce soir, après près d’un siècle de discussions et de frustrations, après que l’on ait passé des décennies à essayer, et après un an de travail et de débats, le Congrès des Etats-Unis a finalement déclaré que les travailleurs américains, et les familles américaines, méritaient la sécurité, de savoir qu’ici, dans ce pays, ni une maladie ni un accident ne devrait mettre en péril le rêve construit en une vie de travail. Ce n’est pas la victoire d’un parti, c’est la victoire du peuple américain, et c’est la victoire du bon sens. Ce n’est pas une réforme radicale, mais c’est une réforme majeure. Cette loi ne va pas régler tous les problèmes de notre système de santé, mais c’est un pas décisif dans la bonne direction. C’est à ça que ressemble le changement. » La plus importante réforme votée depuis quarante ans Peu importe, finalement, si le texte a été amendé au point de n’être qu’une pâle copie du projet initial. Peu importe que Barack Obama ait été obligé de céder, et de signer ce décret interdisant l’emploi de fonds publics pour financer des avortements. Après des mois de doutes et d’incertitudes, il a tenu sa promesse, il a réussi. « Un vote historique », a dit le lendemain la presse américaine. Et dans un grand élan lyrique, certains observateurs affirment même qu’il s’agit de la plus importante réforme votée aux Etats-Unis depuis quarante ans. Donaig Le Du, (envoyée spéciale permanente de RFI à Washington) Pour en savoir plus : Etats-Unis / Réforme de la santé : (1) Une réforme appelée à réduire le déficit publique Comment faire bénéficier d'une assurance maladie à 32 millions d’Américains de plus sans faire exploser les déficits ? C’est à cette question que l’administration Obama s’est efforcée de répondre pour emporter l’adhésion du Congrès. La réforme devrait coûter 940 milliards de dollars sur dix ans et en même temps réduire le déficit public de 138 milliards. Pour y parvenir, le président Obama mise sur la baisse globale des dépenses de santé. Actuellement le système américain est l’un des plus coûteux au monde, mais pas le plus efficace. Les dépenses de santé atteignent 16 % du PIB contre 10 % en Europe occidentale. Et pourtant 15 % des Américains en sont exclus. En faisant baisser les tarifs des assurances et des médicaments, en obligeant les Américains à s’assurer et les entreprises à assurer leurs salariés, davantage d’Américains seront couverts par une assurance privée. Ce qui sera sans effet sur les dépenses publiques. Cela permettra aussi de réduire les moyens alloués à l’assurance publique (medicaid et medicare), réduisant ainsi le déficit public. Enfin, une partie de la réforme sera financée par une augmentation des impôts des plus riches. Jean-Louis Pourtet, (correspondant de RFI à Washington) Etats-Unis / Réforme de la santé : (2) Barack Obama pour la deuxième fois dans l’Histoire Le président américain a sûrement eu une pensée pour Ted Kennedy qui avait fait de l’adoption d'une assurance-maladie pour tous le combat de sa vie et qui ne l’a pas vu aboutir. C’est lui qui avait soutenu Bill Clinton lorsque le président démocrate avait tenté, en 1994, de faire voter la refonte de l’assurance santé imaginée par sa femme Hillary Clinton. Sur ce dossier, Ted Kennedy était devenu l’héritier de la famille puisqu'en 1960, son président de frère, John Kennedy, avait tenté en vain d'instaurer une couverture maladie pour les personnes âgées. Le combat remonte même plus loin encore puisqu’en 1912, l’assurance santé universelle avait coûté sa réélection au président Théodore Roosevelt. Le seul – jusqu'à présent – à avoir réussi en la matière a été le président Lyndon Johnson, qui en 1965 a réussi à faire voter les programmes Medicare pour les retraités et Medicaid pour les personnes démunies, de justesse il est vrai alors qu'il disposait d'une écrasante majorité au Congrès. Avec l’adoption de la couverture universelle, Barack Obama inscrit donc son nom pour la deuxième fois dans l’Histoire des Etats-Unis. Jean-Louis Pourtet, (correspondant de RFI à Washington) |
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