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DOMINGE Céline CHAPUIS Audrey ![]() Année 2008-2009 Mme GUINAMARD Isabelle Parcours Education et langages SOMMAIRE 1 Les erreurs extragraphiques 6 1.1 Les erreurs à dominante calligraphique 6 1.2 Les erreurs liées à un mauvais découpage du continuum sonore 7 1.3 Les confusions de sons 8 2 Les erreurs graphiques 8 2.1 Les erreurs à dominante phonogrammique 8 2.2 Erreurs à dominante morphogrammique 11 2.2.1 Morphogrammes grammaticaux 11 2.2.2 Erreurs à dominante morphogrammique lexicale 12 2.3 Erreurs à dominante logogrammique 13 2.4 Erreurs à dominante idéogrammique 13 2.5 Erreurs à dominante non fonctionnelle 13 2.6 Erreurs diverses 14 Introduction Le texte que nous allons étudier est celui d'un garçon de onze ans qui va rentrer en 6ème. C'est un travail qui a été réalisé en classe et dont la consigne était de rédiger sous forme de conte la suite d'une histoire imposée par la maîtresse. L'enfant a donc dû faire face à certaines contraintes notamment celles du temps et d’un vocabulaire plus restreint. Pour analyser les erreurs réalisées par ce garçon, nous nous appuierons sur l'approche de Nina Catach qui était linguiste et historienne de la langue et considérée comme l'une des meilleures spécialistes de l'histoire de l'orthographe du français. Sa méthode d'analyse consiste à classer les fautes en différentes catégories pour mieux les cibler et les comprendre. Elle distingue deux grands types d'erreurs : les erreurs extragraphiques qui sont liées à la parole et ne relèvent pas de l’orthographe au sens strict, et les erreurs graphiques qui ont un rapport direct avec l'écrit. Ces deux types d'erreurs se décomposent en plusieurs sous-catégories. Pour les erreurs extragraphiques, on observe des erreurs dues à une mauvaise maîtrise de l’écriture, à un mauvais découpage du continuum sonore ou à une confusion entre les sons. Les erreurs graphiques, quant à elles, peuvent être à dominante phonogrammique, morphogrammique qui peuvent être d’ordre lexical ou grammatical, logogrammique, idéogrammique et celles liées aux lettres non fonctionnelles. Il serait donc intéressant de classer les différentes fautes réalisées par l’enfant en se référant à l’approche de Nina Catach. ![]() Texte corrigé « Il se réveilla et il avait très faim. Alors il alla dans une grande ville pour manger mais c'était la nuit et, il y avait personne dehors. Il vit les maisons et il croyait que c'était du gâteau. Il prit les maisons et se mit à en manger une, mais il se mit à grossir. Il mangea presque toutes les maisons qui étaient autour de lui. Il n'avait plus faim alors il essaya de partir mais les maisons qu'il avait mangées l'empêchaient de décoller, et trois minutes plus tard la police, les pompiers, l'ambulance arrivèrent. La police tira sur le dragon mais les balles rebondirent et blessèrent quelques personnes. Toutes les personnes du pays étaient au courant même la mère du dragon car on la réveille à cause des coups de feu et tous les autres bruits. Alors elle chercha son fils. Et après elle prit son fils et le ramena chez elle, elle lui donne une boîte de somnifères et tout le monde l'a su. » 1Les erreurs extragraphiquesCes fautes ne sont pas liées à la parole et ne relèvent pas de l’orthographe au sens strict, c'est-à-dire que lorsque l’enfant écrit, il se trouve toujours dans le système oral. Dans cette catégorie on retrouve des problèmes liés à une mauvaise maîtrise de l’écriture, à un mauvais découpage du continuum sonore ou à une confusion entre les sons. 1.1Les erreurs à dominante calligraphiqueCes erreurs correspondent à une malformation des lettres. Cela peut se traduire, par exemple, par un oubli du point sur le « i », ou l’ajout d'un jambage au « m ». On peut voir que l’enfant a du mal à former certaines lettres de l’alphabet : La lettre « a » : *ala (alla) *c’etai (c’était) *mangea (mangea) *etai (étaient) *esaya (essaya) *mais (mais) *maison (maison) *au (au) L’enfant a un gros problème avec la formation du « a » car la plupart du temps dans sa production on peut confondre cette lettre avec un « s » comme dans « *c’etai » ou un « o » comme dans « *mangea ». Dans le mot « *ala », on peut observer que l’enfant n’a pas fini la formation de cette lettre. De plus, dans le reste du texte, on a du mal à distinguer le « a » du « e ». La lettre « i » : *c’etai (c’était) *minutes (minutes) *tira (tira) *maime (même) *reveille (réveille) On constate que dans tous ces mots l’enfant a oublié d’ajouter un point sur le « i ». Cela est certainement dû à une inattention de la part du garçon car cet oubli n’est pas présent dans l’ensemble du texte. La lettre « o » : *au toure (autour) *dragon (dragon) Dans ces deux cas, on peut se demander si l’enfant ne s’y reprend pas à plusieurs reprises pour former cette lettre car on distingue des traits à l’intérieur de la lettre « o ». La lettre « c » : *c’etai (c’était) *police (police) *chercha (chercha) Pour ces trois mots, l’enfant ne forme jamais le « c » de la même manière, ce qui pourrait laisser penser qu’il ne s’agit pas de la même lettre. La lettre « m » : *sommenifer (somnifères) L’enfant a rajouté un début de jambage au premier « m ». La lettre « r » : *arriverent (arrivèrent) La lettre « b » : *rebondissèrent (rebondirent) Pour ces deux dernières lettres (« r » et « b »), on remarque que l’enfant a fait des ratures et rajouté des sortes de barres. Dans l’ensemble, l’enfant a beaucoup de mal avec la formation des voyelles et principalement avec la voyelle « a », alors que les fautes dues aux consonnes sont plutôt liées à une écriture rapide du fait du temps imposé pour l’exercice. 1.2Les erreurs liées à un mauvais découpage du continuum sonoreCes erreurs sont dues à la difficulté d’isoler les différentes unités d'une phrase car, à l’oral, on a un débit de parole trop rapide, ce qui ne nous permet pas toujours de distinguer les coupures entre les mots. *cetait (c’était) L’enfant n’a pas su séparer le pronom démonstratif du verbe « être » conjugué à l’imparfait, il a donc écrit un mot au lieu de deux. Cette erreur est étonnante car dans la suite du texte, l’enfant a su les distinguer et a correctement ajouté l’apostrophe. *au toure (autour) Contrairement à l’exemple précédent, l’enfant a cette fois découpé l’adverbe en deux alors que cela n’était pas nécessaire. *l’eponpier (les pompiers) L’enfant a su reconnaître le nombre de mots mais n’a pas su les découper correctement. On peut voir pourtant qu’il avait tout d’abord écrit le « s » du déterminant « les » à la suite du « e » mais qu’il l’a remplacé par le « p ». Il a donc hésité sur l’écriture de ce mot et a finalement choisi d’utiliser l’article élidé « l’ ». On peut se demander s’il ne s’est pas fait influencer par le mot suivant qui est « l’ambulance ». Cette faute est surprenante car le mot « pompier » est un mot familier pour les enfants qu’ils assimilent très tôt. *mondi (monde) Lorsque les enfants parlent, ils rajoutent souvent un pronom personnel à l’intérieur de leurs phrases, ils disent par exemple « tout le monde il l’a su ». L’enfant a lui-même fait cette erreur. Ces fautes sont dues à l’oral, l’enfant a donc retranscrit sa manière de parler mais n’a pas su découper correctement les mots. C’est pourquoi il a mis un « i » (retranscription du « il » de l’oral) à la place du « e ». A l’oral tous les mots se suivent, s’enchaînent et les enfants ont du mal à savoir comment les séparer. C’est pourquoi les fautes peuvent être courantes dans cette catégorie. Pour aider l’enfant, on peut répéter les phrases de façon lente et articulée pour qu’il puisse bien isoler chaque mot et donc en comprendre le sens. 1.3Les confusions de sonsLes confusions peuvent porter aussi bien sur des voyelles, des consonnes ou des phonèmes. Très souvent pour les voyelles et les consonnes, il s’agit d’une inversion de sons qui se ressemblent et sont proches dans leur articulation. On assiste aussi à des omissions ou des adjonctions de phonèmes. *remena (ramena) L’enfant a confondu le son [a] et le son [ø], on retrouve le problème de confusion calligraphique qu’il fait entre « e » et « a ». Il est possible que l’enfant se soit trompé de lettre ou alors qu’il ait utilisé le préfixe « re- » pour désigner une action renouvelée que l’on emploie devant un radical commençant par une consonne (ex : rebondir). L’enfant ne sait pas que devant une voyelle, ce préfixe devient « ré- » ou « r- » (ex : réapprendre, ramener). Comme il ne connaissait pas cette règle, l’enfant a supprimé le « a » de « amener » et a simplement rajouté le préfixe « re- ». *sommenifer (somnifères) L’enfant a rajouté le son [ø] qui n’existe pas dans le mot. C’est un mot compliqué que l’enfant n’entend pas souvent et n’a pas l’habitude d’écrire, il ne savait donc pas comment le retranscrire. De plus le son [mn] est un son peu fréquent, l’enfant n’a donc pas su comment l’écrire. Pour corriger les confusions de sons de l’enfant, l’adulte doit lui faire prononcer le mot correctement, lui faire comprendre son erreur et vérifier qu’il ne la réalisera plus. Les fautes extragraphiques réalisées par cet enfant sont nombreuses dans ce texte surtout dans la catégorie calligraphie. A son âge, l’enfant devrait avoir acquis la formation des lettres, c’est pourquoi il faut rapidement corriger l’enfant sur ce point afin qu’il puisse se faire comprendre plus facilement. En revanche, les autres fautes sont moins inquiétantes car elles sont fréquentes chez les autres enfants. 2Les erreurs graphiquesCes erreurs ont un rapport direct avec l’écrit puisqu’elles concernent les différentes relations entre graphèmes et phonèmes. Le phonème est la plus petite unité distinctive de la chaîne orale et peut correspondre à plusieurs sons. Il est en effet susceptible d'être prononcé de façon différente selon les locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot. Le graphème est quant à lui la plus petite unité distinctive et/ou significative de la chaîne écrite. Il est utilisé pour retranscrire les sons de l’oral et se compose d’une ou plusieurs lettres (ex : le graphème « l » transcrit le sont [l], le graphème « an » transcrit le son [ã] et le graphème « eau » transcrit le son [o]). Les erreurs graphiques sont les plus présentes dans les productions écrites, elles regroupent les erreurs phonogrammiques, morphogrammiques, logogrammiques, idéogrammiques et celles liées aux lettres non fonctionnelles. 2.1Les erreurs à dominante phonogrammiqueLes graphèmes à fonction phonogrammique constituent 80% des graphèmes du français. L’écriture du français est en majorité phonographique car nous arrivons à prononcer un mot dont on ne connaît pas forcément le sens. L’orthographe du français permet donc d’établir une relation entre les lettres et les sons. Mais nous sommes souvent confrontés à des problèmes d’écriture car pour un même son, on a plusieurs graphèmes possibles. Dans certains cas, le choix de tel ou tel graphème dépend de son environnement, son contexte, on appelle cela la loi de position. Dès que l’enfant apprend à écrire, il doit donc apprendre ces lois de position. Les graphèmes à fonction phonographique sont appelés des phonogrammes. Les erreurs à dominante phonogrammique correspondent donc à la partie prononcée de notre orthographe, avec association systématique du phonème, de l’archigraphème et des graphèmes correspondants. L’archigraphème est le graphème le plus simple, le plus fréquent et celui présent dans plusieurs contextes possibles pour un son donné. Ce sont les graphèmes que les enfants doivent connaître en priorité. Les archigraphèmes de la langue française sont présentés dans les tableaux ci-dessous : ![]() ![]() ![]() ![]() E [e] [ε] *reveilla (réveilla) *cetait (c'était) *c'etai (c'était) *etai (étaient) *il avait mange (il avait mangées) *decolé (décoller) *arriverent (arrivèrent) *etais (étaient) *mere (mère) *reveille (réveille) L’enfant ne connaît pas la loi de position concernant l'accentuation du « e » et cela modifie la valeur phonique des mots. Pour le corriger, l'adulte doit lui expliquer la loi suivante : en situation de syllabe graphique fermée (qui se termine par une consonne), on ne met pas d'accent alors qu'en situation de syllabe graphique ouverte (qui se termine par une voyelle), il y a un accent. *sommenifer (somnifères) L’enfant n'a pas mis d'accent sur le dernier « e » car pour lui, cela équivaut au même son. « Somnifère » est un mot compliqué que l'enfant ne sait pas écrire (on peut le voir avec les nombreuses fautes commises dans ce mot), c'est pourquoi il s'est peut être référé à un mot qu'il connait : le mot « fer » qui ne prend pas d’accent pour faire le son [ε] et n’est pas terminé par un « e ». L’enfant utilise donc la construction du mot « fer » pour écrire ce mot compliqué. *maime (même) L’enfant a choisi un groupe de graphèmes plus courant pour lui, qu’il peut côtoyer dans des mots qu’il utilise fréquemment tel que « aimer ». Cela n’altère pas la valeur phonique du mot. *apprait (après) Comme pour « *maime », l’enfant a choisi un groupe de graphèmes qui lui est plus fréquent pour transcrire le son [ε]. On peut penser qu’il a confondu l’adverbe « après » avec un verbe conjugué à la troisième personne du singulier de l’imparfait. AN [ã] *ampechai (empêchaient) L’enfant utilise l’archigraphème AN, auquel il a remplacé le « n » par un « m » car il connaît la loi de position qui consiste à mettre un « m » devant les consonnes « p, b, m ». L’enfant a choisi le graphème le plus fréquent mais « an » et « en » ont presque la même fréquence et ce choix ne modifie pas la prononciation du mot. ON [ͻ] *eponpier (pompiers) Contrairement au cas précédent, l’enfant n’a pas su appliquer la loi de position du « m ». Cela n’a pas d’incidence sur la prononciation du mot. S [s] *esaya (essaya) *perssonne (personne) L’enfant ne connaît pas la loi de position du « s » pour former le son [s] qui consiste à placer deux « s » entre deux voyelles mais pas entre deux consonnes. Lorsqu’on met un seul « s » entre deux voyelles comme l’a fait l’enfant pour le mot « *esaya », le son se modifie et devient [z]. En revanche, l’ajout d’un « s » supplémentaire entre deux consonnes ne change pas la prononciation du mot. Pour corriger l’enfant, il faut lui apprendre la loi de position et s’assurer qu’il la comprenne. P [p] *apprait (après) L’enfant s’est trompé de graphème puisqu’il a ajouté un « p » supplémentaire mais cela n’affecte pas la prononciation. On suppose qu’il a mis deux « p » du fait qu’il pensait être confronté à un verbe. En effet, la plupart des verbes qui commencent par « ap- » prennent deux « p » (ex : apprendre, apporter, apparaître,…). R [ʁ] *au toure (autour) L’enfant n’a pas choisit le bon graphème pour transcrire le son [ʁ] mais cela ne change pas la prononciation du mot. Le « e » graphique final est présent dans de nombreux mots en français, il pose donc beaucoup de problèmes aux enfants car ils ressentent l’obligation de mettre un « e » à la fin de chaque mot. On peut constater que l’enfant ne maîtrise pas totalement les lois de position, essentiellement celle de l’accentuation du « e ». Il est important pour lui qu’il les connaisse rapidement pour faire moins de fautes dans ses écrits. 2.2Erreurs à dominante morphogrammiqueLes graphèmes à fonction morphogrammique sont des morphogrammes. Les morphogrammes (ou graphèmes non chargés de transcrire des phonèmes) sont des suppléments graphiques qui assurent diverses fonctions qui correspondent aux marques finales de liaisons (ex : les finales muettes des mots), aux marques grammaticales (ex : marques de genre, de nombre,…), aux marques finales de dérivation (ex : lien entre « grand » et « grandeur ») et aux marques internes de dérivation (ex : lien entre « main » et « manuel »). Les erreurs à dominante morphogrammique sont donc parfois lexicales et parfois grammaticales. 2.2.1Morphogrammes grammaticauxLes morphogrammes grammaticaux sont constitués par des marques graphiques ajoutées à la forme de base et porteuses d’informations grammaticales relatives au genre, au nombre et aux désinences verbales. Les fautes de morphogrammes grammaticaux sont liées à la confusion, l’omission ou l’adjonction de ces graphèmes. *maison (maisons) *tout (toutes) *le maison (les maisons) *l’eponpier (les pompiers) *le bale (les balles) *quelque (quelques) *personne (personnes) *perssonne (personnes) * de coup de feux (des coups de feu) * les autre (les autres) *bruit (bruits) *sommenifer (somnifères) On a une confusion de nombre pour tous ces mots. L’enfant oublie systématiquement le « s » du pluriel. Ces fautes sont graves pour un enfant de cet âge car l’ajout du « s » du pluriel devrait déjà être appris depuis longtemps. Il est donc impératif de lui réexpliquer cette règle pour qu’il puisse l’appliquer. *tards (tard) *feux (feu) On retrouve toujours le problème de confusion de nombre, l’enfant a cette fois-ci ajouté une marque de pluriel alors que cela n’était pas nécessaire. Dans le cas du mot « *tards », on suppose que l’enfant a mis un « s » car il a été influencé par les mots qui le précèdent : « *3 minutes plus tards ». En effet, ces deux mots se terminent par un « s » et l’emploi du déterminant numéral « trois » désigne, quant à lui, une quantité plurielle. L’enfant ne sait pas que « tard » est un adverbe et a cru qu’il devait prendre lui aussi la marque du pluriel. Il faut donc lui expliquer que les adverbes sont invariables pour le corriger. Dans le cas de « *feux », l’enfant savait qu’il était confronté à un pluriel mais ne savait pas sur quel mot faire porter la marque de celui-ci. Par conséquent, il l’a mise sur le dernier mot. *qu’il avait mange (qu’il avait mangées) L’enfant a oublié d’ajouter les marques de genre et de nombre au participe passé. Il ne connait pas encore la règle concernant l’accord du participe passé avec le complément d’objet lorsque celui-ci est placé avant le verbe. La faute est normale car l’enfant, à son niveau d’étude, n’a pas encore appris cette règle. *tout (toutes) L’enfant a confondu le genre et n’a pas su accorder l’adjectif indéfini « tout » avec les noms féminins « maison » et « personne ». *c’etai du gâteau (c’était) *etai au toure (étaient) *ampechai (empêchaient) L’enfant ne maîtrise pas bien les terminaisons de l’imparfait car dans ces trois fautes, il ne fait pas apparaître la marque de la personne. Ce n’est pas le cas dans tout le texte puisqu’on peut voir qu’il écrit correctement les verbes : « il croyait » et « qu’il avait ». Il est possible que l’enfant ait des difficultés à savoir quels sont les sujets de ces trois verbes car ils sont séparés d’eux. *pris (prit) *etais (étaient) L’enfant a confondu la marque de la première ou de la deuxième personne du singulier avec celle de la troisième personne du singulier pour « «*pris » et avec celle de la troisième personne du pluriel pour « *etais ». Pour ce dernier, on retrouve là encore le problème des terminaisons de l’imparfait. Pour se corriger, l’enfant devra lui-même revoir les conjugaisons des verbes aux temps du passé et principalement l’imparfait. *sue (su) L’enfant a surement été influencé par le « la » qui précède ce verbe, il a donc accordé le participe passé « su » au féminin singulier. *mangé (manger) *décolé (décoller) L'enfant confond le participe passé et la forme infinitive, c'est une erreur fréquente chez les enfants qui persiste y compris à l'âge adulte. Ce garçon effectue un nombre important d’erreurs liées à des morphogrammes grammaticaux notamment pour les accords de nombre. La formation du pluriel devrait être acquise à son âge et son niveau d’étude, il est donc important de revoir les règles de base. En ce qui concerne les désinences verbales, les fautes sont moins inquiétantes car elles sont réalisées aussi par certains adultes. 2.2.2Erreurs à dominante morphogrammique lexicaleLes morphogrammes lexicaux marquent l’appartenance à une famille de mots, c'est-à-dire des mots formés sur un même radical. Les erreurs à dominante morphogrammique lexicale sont dues à l’absence de ces marques d’appartenance. *pay (pays) L'enfant a oublié le « s » final car ce graphème ne s'entend pas et pourtant, il a une fonction importante car sa présence permet la formation de nouveaux mots appartenant à la même famille, comme par exemple les mots « paysage, dépaysé, paysan ». Pour corriger l'enfant, il faut donc lui montrer l'appartenance avec les mots de la même famille. L’enfant fait peu de fautes liées à des morphogrammes lexicaux, dans ce cas il faudra juste lui montrer que certains mots sont formés à partir d’un même radical. 2.3Erreurs à dominante logogrammiqueLes logogrammes sont des mots qui ont la même prononciation mais une orthographe et un sens différent. On peut aussi parler d’homonymes. Il existe deux types de logogrammes : les logogrammes lexicaux qui regroupent les adjectifs, les noms et les verbes et les logogrammes grammaticaux qui correspondent aux pronoms, auxiliaires, déterminants et prépositions. Les erreurs à dominante logogogrammiques sont liées à l’utilisation de la mauvaise orthographe pour un mot. *a (à) L'enfant a confondu la préposition « à » avec le verbe avoir conjugué à la troisième personne du présent. On peut constater que l’enfant a fait cette faute tout au long du texte. C'est une faute de logogramme grammatical qui est souvent réalisée par les enfants et même par certains adultes. Il faut donc rappeler à l'enfant la règle concernant l'emploi de « a » et « à » qui est : on emploie « à » préposition chaque fois qu'il s'agit d'un groupe complément ou adverbial. Dans ce cas, on peut très souvent le remplacer par une autre préposition (ex: J'habite à Paris / J'habite dans Paris). On l'emploie aussi devant un verbe à l'infinitif. Concernant le « a », il correspond au verbe ou à l'auxiliaire avoir. Dans ce cas, on peut le remplacer par « avait ». Le verbe qui suit est au participe passé. On l'utilise aussi dans les locutions latines (ex: a priori, a contrario). Cette faute est fréquente chez les enfants et les adultes, elle n’est donc pas inquiétante. 2.4Erreurs à dominante idéogrammiqueOn considère comme idéogramme, tous les signes qui ne relèvent pas uniquement de l'alphabet. C'est le cas des majuscules, des signes de ponctuation, des traits d’union et des apostrophes qui correspondent aux conventions de l’écrit. *le-bale (la balle) Le tiret s'emploie généralement pour les mots composés, on peut se demander pourquoi dans ce cas l'enfant l'a utilisé. Le mot « balle » est pourtant un mot qu'il connait, ce n'est pas un mot composé mais seulement un article suivit d'un nom. L'enfant a parfois un mauvais usage de la ponctuation comme dans les phrases « *[...] cetait la nuit et, il y avait [...] » et « *Alors elle chercha son fils. Et apprait [...] ». Mais on peut voir que dans le reste du texte il l'utilise correctement et ajoute une majuscule après chaque point. Ces fautes sont donc certainement dues à une inattention. 2.5Erreurs à dominante non fonctionnelleLes lettres non fonctionnelles sont les lettres qui n’ont pas de fonction dans un mot. Ces lettres n’ont pas d’incidence sur la valeur phonique, le son ne change pas qu’elles soient présentes ou non. Ces lettres sont souvent des consonnes doubles non fonctionnelles mais elles peuvent être aussi des lettres étymologiques. Les oublis de ces lettres sont donc fréquents. *ala (alla) *decolé (décoller) *bale (balle) Le doublement du « l » dans ces trois mots n'a aucune fonction en synchronie, il ne sert à rien donc l'enfant ne l'écrit pas. *alor (alors) *mai (mais) Dans ces deux mots, le « s » final ne correspond à rien et ne produit pas de son, c'est pourquoi l'enfant ne les écrit pas, il ne connaît pas leur existence. Il faudra expliquer à l'enfant que l'on doit rajouter un « s » final pour ces deux mots mais que celui-ci ne correspond pas à une marque de pluriel. *boite (boîte) Aujourd'hui, l'utilisation de l'accent circonflexe n'a plus de fonction c'est pourquoi il est non fonctionnel. En revanche, l'origine latine de ce mot est « boiste », c'est de là qu'est apparu l'accent, pour remplacer le « s », il avait donc autrefois une fonction qui n'est plus aujourd'hui. *ampechai (empêchaient) Il en est de même que pour le mot « boîte », l'origine latine de ce mot qui est « empeschier » a vu elle aussi le « s » se transformer en accent circonflexe. Les erreurs liées aux lettres non fonctionnelles sont fréquentes chez les enfants, il est donc compréhensible que ce garçon en fasse. Pour le corriger, il faut lui apprendre l’orthographe correcte de ces mots. 2.6Erreurs diversesCette catégorie regroupe les fautes qui ne sont pas liées à l’orthographe ainsi que les fautes difficiles à classer. *luis (lui) Nous ne savons pas comment classer cette erreur car nous ne comprenons pas d'où vient la faute de l'enfant. Nous aurions pu la classer dans les erreurs à dominante logogramique par rapport au verbe « luire » conjugué à la deuxième ou troisième personne du singulier présent. Mais il est peu probable que l'enfant ait voulu employer ce verbe car il est peu fréquent et souvent inconnu aux enfants. *rebondissèrent (rebondirent) Ceci est une faute de conjugaison. En effet, l'enfant n'a pas su conjuguer correctement le verbe « rebondir » à la troisième personne du pluriel car il a utilisé la terminaison des verbes du premier groupe au passé simple. Il a certainement été influencé lors de sa relecture par le verbe suivant, qui est le verbe « blesser » et qui se termine par « -ssèrent ». Comme il ne connaissait pas la conjugaison du verbe « rebondir » il a utilisé la même pour les deux verbes. Les fautes ci-dessous sont dues à une relecture de l'enfant ou à une prise de conscience de la faute lors de l'écriture du mot. En effet, on peut voir qu'il a réécrit certaines lettres par dessus d'autres : *reveilla (réveilla) rajout d'un « v » sur un « n » *vit (vit) rajout d'un « t » sur un « s » *et (et) rajout d'un « t » sur un « s » *se (se) rajout d'un « s » sur un « c » *mangea (mangea) rajout d'un « e » sur un « a » *qui (qui) rajout d'un « i » sur un « e » *Il n’avait (il n’avait) rajout de la négation *ampechai (empêchaient) rajout d'un « a » sur un « e » *l'eponpier (les pompiers) rajout d'un « p » sur un « s » *arriverent (arrivèrent) rajout d'un « e » sur un « a » *La (La) rajout de la majuscule *rebondissèrent (rebondirent) rajout de la terminaison *blessèrent (blessèrent) rajout de la terminaison *Tout (Tout) rajout de la majuscule *la (la) rajout d'un « a » sur un « e » *mere (mère) rajout d'un « e » sur un « a » *cause (cause) rajout d'un « a » sur un « o » *Et (Et) rajout de la majuscule *remena (ramena) rajout d'un « e » sur un « a » *3 (trois) Il faudra expliquer à l'enfant que dans une rédaction il faut toujours écrire les chiffres en lettres. Même si l’écriture de certains mots n’est pas toujours très lisible dans la rédaction de l’enfant, on peut observer qu’il a cependant bien respecté les consignes dictées par la maîtresse qui étaient de se relire. On peut voir aussi que l’enfant a un problème avec les temps du récit car il ne les utilise pas toujours correctement (ex : « *il croyait » à la place de « il cru », « *on la reveille » à la place de « on l’avait réveillé » et « *elle luis donne » à la place de « elle lui donna »). Bilan Nous avons relevé un certain nombre d’erreurs dans la production de l’enfant qui sont plus ou moins ordinaires pour son âge. Les fautes liées aux lettres non fonctionnelles sont fréquentes chez les enfants, elles sont difficiles à identifier puisqu’elles ne s’entendent pas et n’ont pas de fonction en synchronie. Les nombreuses erreurs réalisées sur le mot « somnifères » sont aussi compréhensives car c’est un mot compliqué, qu’il connait peu et n’a pas l’habitude d’écrire. Les fautes qu’il faut corriger en priorité sont d’ordre grammatical et logogrammique, il s’agit essentiellement de l’utilisation du « a » avec ou sans accent et de la marque du pluriel qui sont des règles de base qui devraient être acquises depuis le CE1 pour la marque du pluriel et le CE2 pour la règle du « a ». Dans l’ensemble, l’enfant a une écriture assez lisible car on arrive à le relire mais il y a cependant certaines lettres mal formées. Afin qu’il se fasse mieux comprendre, il est essentiel de lui réapprendre à former ces lettres et principalement la lettre « a » qui est la voyelle la plus fréquente de la langue française. Le texte contient un bon nombre de ratures, la plupart sont dues à la relecture de l’enfant et les autres à une écriture trop rapide, cela entraîne une mauvaise présentation du devoir. En revanche, on peut voir qu’il respecte bien les consignes qui sont de continuer l’histoire et de se relire. L’enfant a de bonnes idées et sait les enchaîner correctement. On peut supposer que cet enfant aime écrire mais qu’il a des difficultés avec l’orthographe qui ne sont pas forcément contraignantes pour lui puisqu’il arrive tout de même à se faire comprendre. Bibliographie Ouvrages : • NINA CATACH, L’orthographe française, 2003, Armand Colin, ISBN 9782200343514 • Le Bescherelle pratique, 2003, Hatier, ISBN 2218736144 Sites Internet : • http://fr.wikipedia.org • http://fr.wiktionary.org •http://www.reunion.iufm.fr/TICE/houpert/Competences/Analyser%20Production/Typologie/Typologie.htm • http://eduscol.education.fr/cid48645/cycle-des-apprentissages-fondamentaux.html |