Introduction générale premiere partie : la terminologie et la terminotique





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TRANSLATING AND PUBLISHING WHERE THE LANGUAGES ARE SPOKEN


DÉPARTEMENT TERMINOLOGIE




S
andrine OLEJNIK

Sandrine Olejnik, auteur de cet ouvrage, est la responsable de la division Terminologie du Groupe EUROLOGOS.

Diplômée en terminologie à l'université de Metz en français, allemand, anglais et espagnol, elle a entrepris en 1998, une recherche en traductique appliquée au sein des départements de terminologie de tous les sièges du Groupe EUROLOGOS.

Notamment, elle a utilisé l'expérience des départements d'Eurologos-Bruxelles et Eurologos-Köln qui travaillent, principalement, sur Trados Workbench.


EUROLOGOS Group

Ce livre peut non seulement être reproduit librement et sans frais,

mais on conseille de l’utiliser sans aucune permission préalable.

Il suffira de le citer (comme d’habitude).

Malgré la modestie toujours intrinsèque de ses textes édités,

le souhait d’Eurologos demeure qu’ils soient diffusés et connus

afin de contribuer à la culture traductologique de notre secteur d’activité.

Nous remercions les universités, les écoles de traduction et

celles de Master post-universitaire qui l’utilisent déjà sans modération.
SOMMAIRE
Préface de Ad Hermans, professeur à l'Institut Libre Marie Haps de Bruxelles

Avant-propos de Franco Troiano, managing director du Groupe EUROLOGOS

Introduction générale




PREMIERE PARTIE : LA TERMINOLOGIE ET LA TERMINOTIQUE


1.1. Présentation de la discipline-terminologie

1.1.1. Rappel des principales notions

1.1.2. Historique

1.1.3. Buts et ambitions

1.1.3.1. Assurer cohérence et homogénéité

1.1.3.2. Assurer une meilleure circulation de l’information

1.1.3.3. Faire face à l’accroissement de la masse documentaire

1.1.4. Le terminologue et le terminographe

1.1.4.1. Rôles du terminologue et du terminographe

1.1.4.2. Problèmes du terminologue et du terminographe

1.1.5. Outils de gestion des terminologies

1.1.5.1. Logiciels de collection des données

        1. Logiciels de traitement des données

        2. Logiciels d’interrogation des bases de données

        3. Logiciels d’aide à la terminologie

1.1.6. Association Européenne de Terminologie

1.1.6.1. Historique

1.1.6.2. Objectifs

1.1.7. Bilan

1.2. La terminologie au sein du Groupe EUROLOGOS

1.2.1. MultiTerm’95

1.2.1.1. Finalités

1.2.1.2. Principales caractéristiques

1.2.1.3. Création d’une base de données

1.2.1.4. Evaluation du logiciel

1.2.2. Les bases de données terminologiques gérées par le Groupe Eurologos

1.2.2.1. Présentation générale

1.2.2.2. Conception des bases de données

1.2.2.3. Alimentation des bases de données

1.2.2.4. Gestion des bases de données

        1. Exploitation des bases de données

2. DEUXIEME PARTIE : LA TRADUCTIQUE


2.1. Traduction Automatique, Traduction Assistée par Ordinateur

2.1.1. Définition

2.1.2. Historique

2.1.3. Principes et méthodes

2.1.3.1. La situation actuelle : vers la TAO et les corpus

2.1.3.2. L’interactivité

2.1.4. Le poste de travail du traducteur

2.1.4.1. Présentation

2.1.4.2. L’intégration des logiciels

2.1.4.3. Exemple d’O.A.T.

2.1.5. Perspectives

2.2. La traduction assistée au sein du Groupe EUROLOGOS

2.2.1. Translator’s Workbench

2.2.1.1. Finalités

2.2.1.2. Principales caractéristiques

2.2.1.3. Constitution d’une mémoire de traduction

2.2.2. Les mémoires de traduction gérées par le Groupe Eurologos

2.2.2.1. Constitution de la mémoire de traduction

2.2.2.2. Gestion des mémoires de traduction

2.2.2.3. Exploitation des mémoires de traduction

2.2.2.4. Evaluation des outils utilisés

Conclusion
Bibliographie
Index des noms

Préface
La réalisation d’un projet terminologique se fait souvent à la manière d’un chantier de construction ou du tournage d’un film. Le directeur rassemble, en fonction du résultat poursuivi et des différentes langues traitées, des intervenants d’horizons divers : linguistes, documentalistes, traducteurs, informaticiens, experts. Il s’agit le plus souvent de la réalisation d’un produit multilingue et multifonctionnel relatif au vocabulaire d’un sous-domaine scientifique ou technique. Pour beaucoup d’intervenants, notamment pour les experts du domaine traité, c’est souvent la première et seule fois où ils feront de la terminologie. L’équipe se disperse après la réalisation du travail. Seul reste en place le noyau de terminologues, déjà en route pour de nouvelles aventures.
L’approche présentée dans cet ouvrage est différente. Ceux qui sont souvent considérés comme les principaux clients de la terminologie, à savoir les traducteurs, deviennent eux-mêmes producteurs de terminologie. Pour ce faire, EUROLOGOS a crée une véritable infrastructure terminologique, construite par une intégration parfaite de tous les outils dont disposent le traducteur et le terminologue, à la fois pour utiliser d’une manière optimale la terminologie existante et pour enrichir automatiquement cette base de données terminologiques. La terminologie n’y est plus considérée comme un produit final, mais comme un élément-clé d’une structure conçue pour livrer au client des documents de qualité. La terminologie n’y est plus non plus un produit isolé, mais un produit en constante interaction avec les activités traductives.
L’infrastructure présentée ici intègre même le client, puisque c’est en étroite collaboration avec les techniciens du client que sont développés et gérés les technolectes multilingues, propres à chaque entreprise. EUROLOGOS participe ainsi directement à l’effort de gestion du vocabulaire technique du client. Bien que le fait ne soit pas mentionné dans cet ouvrage, il me semble qu’une conséquence de cette poursuite rigoureuse de qualité est que le « traducteur » se permettra d’intervenir parfois sur la terminologie utilisée dans les documents à traduire, afin d’en améliorer la cohérence interne et externe. Il s’agit alors de Services linguistiques multilingues intégrés et de gestion terminologique, activités dont les entreprises ont de plus en plus besoin.

L’architecture, décrite dans ce livre, a demandé un investissement important. Elle témoigne d’une vision, d’une créativité d’entrepreneur, non entravées par des conventions et des traditions terminologiques, ni par un marketing anxieux de produire des masses de terminologie de qualité médiocre dans un maximum de langues. Elle est orientée exclusivement vers la qualité pour le client. La consignation systématique de la terminologie multilingue, sa mise à jour continuelle, la collaboration avec les techniciens ne permettent pas seulement de produire des documents de qualité plus rapidement, et donc d’accroître la rentabilité, mais également de constituer un fonds terminologique fiable et multifonctionnel.
L’architecture décrite témoigne aussi de la compétence de l’auteur, qui a eu l’idée originale d’intégrer un outil conçu originellement pour la traduction, à savoir les mémoires de traduction, dans un système de gestion terminologique. Sandrine Olejnik prouve ainsi sa parfaite maîtrise des aspects théoriques, techniques et organisationnels nécessaires pour la mise en place d’un outil performant.
Ce livre qui explique aux clients les secrets de la qualité des documents, est également lecture conseillée aux étudiants des Instituts pour traducteurs, qui se rendront compte que ce qu’on y enseigne n’est pas de la science-fiction. Le livre contribue aussi à montrer l’importance de la terminologie pour la traduction et la rédaction des documents, la gestion documentaire et de connaissances. Il fait honneur à la profession de terminologue.

Ad Hermans

Professeur à l’Institut Libre Marie Haps

Chef de projets au Centre de terminologie de Bruxelles

Avant-propos
La terminologie comme clé de voûte de l'ingénierie linguistique moderne.

La démarcation entre les entreprises de traduction artisanales et celles - encore très rares - qui sont à même de faire face au publishing multilingue moderne passe par l'utilisation, systématique et contrôlée, des techniques de terminologie industrielle. Celles-ci ne cessent d'évoluer depuis plus de dix ans et ont déjà totalement révolutionné la traduction - surtout technique - et l'éditing multilingue.

Désormais, la qualité linguistique des textes dits pragmatiques (commerciaux, techniques et publicitaires) ne peut pas être produite sans l'aide des machines à mémoire qui évitent de traduire deux fois la même locution ou le même terme.

Les technolectes d'entreprises et leurs phraséologies spécifiques ne constituent plus un problème chronique de bricolage linguistique confié à des fausses solutions autant aléatoires que mystifiantes.

Que l'on pense, par exemple, à l'affabulation hypocrite que d'innombrables entreprises de traduction "boîtes aux lettres" ont encore l'impudence de proposer : "Nous avons des centaines de traducteurs spécialistes dans tous les domaines, donc le votre…".

On a appelé cette supercherie "l'imposture de l'armée fantôme des traducteurs spécialistes".

A coup sûr, les clients peuvent reconnaître, les officines de services linguistiques à éviter soigneusement par leur manque de départements de terminologie et par la non disponibilité de processus de production centrés sur les mémoires de traduction.

En effet, l'assurance de la qualité linguistique exige, comme préalable, l'emploi intégré de la THAO (Traduction Humaine Assistée par Ordinateur) avec ses glossaires cumulés et validés techniquement : une véritable révolution dans la traductologie appliquée.

Voilà le cadre où Sandrine Olejnik, responsable de notre Division Terminologie, a inscrit cette étude qui jaillit d'une recherche de 1998. Elle l'a conduite a notre siège principal de Bruxelles, en recueillant les résultats des différents départements de terminologie des sièges Eurologos.

Je suis fier de vous la présenter comme véritable réponse aux problèmes posés par la réalisation moderne des traductions techniques de qualité. Surtout si multilingues.

Et, que l'on ne craigne pas la voluminosité de cet ouvrage : lorsque l'on a maîtrisé la complexité, tout devient facile, léger et pratique. Très pratique.
Franco Troiano

Managing Director

EUROLOGOS Group
Bruxelles, 20 mars 1999

INTRODUCTION GENERALE

Pourquoi la terminologie ?
Qu’il soit question d'économie, de science ou bien encore de technologie, la terminologie apparaît comme un domaine crucial en traduction spécialisée dès qu'il s'agit de faire face à un sous-langage précis. C’est donc en toute logique qu’EUROLOGOS, entreprise internationale de traduction et d’editing multilingue, a manifesté un intérêt tout particulier pour cette discipline.
Les départements de terminologie du Groupe EUROLOGOS gèrent ainsi actuellement, pour le compte de divers clients, des bases de données terminologiques bilingues et multilingues dont résulte la création de multiples glossaires (des extraits des différents glossaires sont disponibles en annexe).

De la terminologie à la T.H.A.O
Les bases de données terminologiques, déjà mises amplement à profit dans les traductions effectuées au sein d’EUROLOGOS, trouvent également une nouvelle dimension dans le cadre des projets de T.H.A.O. (Traduction Humaine Assistée par Ordinateur).
La décision d’avoir recours à la T.H.A.O. est notamment motivée par deux raisons que l’on peut considérer comme étant désormais usuelles :


  • la nécessité d’homogénéiser les textes à traduire d’un point de vue terminologique et phraséologique ;

  • l’impératif de réduire les coûts de production tout en garantissant des niveaux de qualité linguistique d’excellence.

En effet, tous les systèmes de T.A. / T.A.O. (Traduction Automatique / Traduction Assistée par Ordinateur) ont en commun de donner leurs meilleurs résultats, du double point de vue linguistique et économique, là où les volumes à traduire sont importants, les types de texte déterminés, les sujets précis.
Aussi, lorsque de telles conditions peuvent être réunies, des gains considérables en termes de productivité doivent être attendus : en déchargeant les traducteurs des travaux les plus répétitifs et les plus monotones, la T.A. / T.A.O. leur permet de valoriser leur expertise sur la partie la plus intéressante du volume des traductions, et d’y consacrer le temps souhaitable.

Les ambitions du Groupe EUROLOGOS
Les départements de terminologie d’EUROLOGOS aspirent donc à deux ambitions principales, à savoir :
 la gestion centralisée et l’enrichissement des bases de données terminologiques de chaque siège ;

 la mise en place progressive de mémoires de traduction sur Intranet et Extranet.
Aussi, afin de mener au mieux ses projets, EUROLOGOS a investi en logiciels informatiques et, pour ce faire, s’est dotée - entre autres - des systèmes suivants :

  • Trados MultiTerm’95 (gestionnaire de terminologies multilingues)

  • Trados Translator’s Workbench (système à mémoire de traduction)

  • Trados WinAlign (logiciel d’alignement de phrases)

  • Trados S-Tagger for Interleaf (convertisseur de formats Interleaf-RTF)

  • Translator's Manager IBM


Qui plus est, le plan d’investissement en matériel informatique (Pentium très performants et réseaux Intranet-Extranet), en programmes sophistiqués (Ingénierie linguistique) et, surtout, en ressources humaines (Terminologues et Translation Quality Controls) pour les années 2000-2005 prévoit des dotations considérables à même d’accroître l’intégration de la presque totalité de la production linguistique EUROLOGOS.

PREMIÈRE PARTIE

1.1. PRESENTATION DE
LA DISCIPLINE-TERMINOLOGIE


On s'intéresse dans ce chapitre à l'évolution de la terminologie. On rappelle dans un premier temps le contexte qui a suscité et permis l'apparition et le développement de cette discipline, ainsi que les ambitions actuelles qui la caractérisent. On précise ensuite quelle est la situation actuelle du terminologue et quels sont les outils informatiques dont il dispose aujourd'hui. Enfin, on présente l'Association Européenne de Terminologie (A.E.T.) dont EUROLOGOS est membre et également sponsor.

1.1.1. Rappel des principales notions

Avant toute chose, rappelons qu'en matière de terminologie, il est important de distinguer les notions suivantes :

Les disciplines 

 La terminologie théorique est la discipline linguistique qui étudie :

- les systèmes notionnels organisant les divers domaines spécialisés de la connaissance.

- les procédés qu'emploient les langues pour dénommer les éléments (concepts ou notions) au moyen de noms1.

 La terminographie (parfois appelée terminologie descriptive2) est l'activité qui consiste à recenser les termes et à recueillir les informations s'y rapportant en vue de diverses applications. La terminographie est ainsi liée à la lexicographie, à la traduction et à la documentation.

  • La terminotique, union de la terminologie et de l'informatique, regroupe l'ensemble des activités au sein desquelles on a recours aux outils informatiques afin de constituer, gérer, et exploiter les terminologies.

* Notions voisines de la terminologie 

- Sémantique 

Etude générale des relations entre les signes linguistiques et leurs référents. Ce qui intéresse la sémantique au premier chef, c'est de déterminer comment tel signe linguistique en est venu à être associé à tel référent, autrement dit comment on est venu à appeler une chaise une chaise. La sémantique et la terminologie se différencient essentiellement dans leur façon d'envisager la relation du signe et de son référent. La sémantique explique cette relation, la terminologie l'applique.

- Lexicographie

Alors que la terminologie est onomasiologique, c'est-à-dire qu'elle va de la notion au signe, la lexicographie est sémasiologique, c'est-à-dire qu'elle va du signe à la notion.

Les professionnels

 Le terminologue se définit :

  • au sens large, comme un "professionnel" de la terminologie en général.

Il intervient alors dans tout ce qui est relatif aux langages spécialisés.

  • au sens étroit, comme le spécialiste de la terminologie théorique.

Il développe et illustre la discipline-terminologie par le biais d'analyses.

 Le terminographe procède au rassemblement et à la structuration des données terminologiques. En outre, le terminographe a la charge de faire valider les données terminologiques et de vérifier qu'elles sont conformes au modèle.

Les produits issus de l'activité terminologue 

 Les terminologies sont des ensembles structurés de termes appartenant à un domaine d'activités et correspondant à un système de notions3 (ex. : terminologie de la médecine).

 Un dictionnaire est un répertoire d'unités lexicales qui contient des informations de nature sémantique, notionnelle, référentielle, grammaticale ou phonétique.

 Un lexique est un répertoire qui inventorie des termes accompagnés de leurs équivalents dans une ou plusieurs autres langues, et qui ne comporte pas de définitions.

 Une nomenclature est un répertoire de termes présentant des relations notionnelles fortement structurées et correspondant à des règles systématiques de dénomination.

 Un thésaurus est un langage documentaire fondé sur une structuration hiérarchisée d'un ou plusieurs domaines de la connaissance et dans lequel les notions sont représentées par des termes d'une ou plusieurs langues naturelles et les relations entre notions par des signes conventionnels.

 Un vocabulaire est un répertoire qui inventorie les termes d'un domaine, et qui décrit des notions désignées par ces termes au moyen de définitions et d'illustrations.

1.1.2. Historique

A ses débuts, l'informatique était perçue comme ayant pour objet d'automatiser le calcul des nombres. Cependant, il est vite apparu qu'elle pouvait également aider à gérer des flux et des stocks d'informations, et notamment des banques de données terminologiques4.

Ainsi, au début des années 60, on voit apparaître des projets tels que Dicautom en 1963 (Dictionnaire automatisé de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, Luxembourg) qui deviendra Eurodicautom une dizaine d'années plus tard (Banque de données terminologiques de la Commission des Communautés européennes).

L'union de la terminologie appliquée et de l'informatique donne ainsi naissance à ce que l'on appelle désormais terminotique. Nouvelle application qui prouve que la terminologie à été l'une des premières disciplines linguistiques à avoir recours de manière très active aux outils informatiques afin de pouvoir diffuser l'ensemble des ces données.

On observe alors une certaine diversification des grandes banques de données terminologiques (CD-ROM pour Termium, consultation sur Internet pour Eurodicautom, …) ainsi que l'apparition de plusieurs banques spécialisées (Euroterm chez Elsevier, Normaterm à l'AFNOR,…).

Faisant suite aux banques de terminologie, des universités développent des gestionnaires de bases terminologiques afin de répondre aux exigences requises pour le travail de terminographe. L'activité terminographique voit alors son informatisation commencer : des concordanciers5 sont adjoints à des gestionnaires de glossaires ou programmés en versions multilingues à l'intention des lexicographes et terminographes travaillant sur micro-ordinateur.

Toutefois, ce n'est véritablement qu'à partir du mileu des années 80 que l'on pourra parler de terminotique, nouvelle activité comprenant les divers processus d'automatisation terminographique. Le développement de la micro-informatique aura permis en effet de dépasser cette seule fonction de stockage des données terminologiques. On continue ainsi de développer des outils informatiques de plus en plus performants, et la terminologie se trouve désormais au confluent de toutes les disciplines liées à la communication : traduction, rédaction technique, technologies de l'information et traitement automatisé du langage.

1.1.3. Buts et ambitions

La mondialisation de l'information sous forme électronique impliquant le multilinguisme des données, les questions de terminologie et de traduction prennent aujourd'hui une importance cruciale. La nécessité de traduire de manière précise et rapide les textes techniques et scientifiques requiert en effet une analyse approfondie des termes et par la même des terminologies incluses dans ces textes. D'où un recours nécessaire à l'outil terminologique, qui devient dès lors un support de l'information spécialisée et constitue donc un atout indéniable pour l'entreprise.

        1. Assurer cohérence et homogénéité

Le recours aux outils terminotiques apparaît désormais évident pour garantir la cohérence, l'homogénéité linguistique et le bien-fondé technologique6 des produits ou des services d'une entreprise.

Nul doute en effet que l'utilisation d'une terminologie cohérente et non-ambiguë va permettre la justesse dans la transmission (en l'occurrence, dans la traduction) de l'information.

Désormais, il s'agit pour chaque entreprise de garantir une transmission des différents concepts sans ambiguïté ni perte de sens, et pour ce faire, il est indispensable de disposer de ressources terminologiques. Résultat : la rédaction et la traduction sont de meilleure qualité et plus rapides, ce qui permet une meilleure diffusion de l'information.

Qui plus est, il semble évident qu'avoir à disposition une terminologie cohérente et stable devient un élément de première nécessité lorsque l'on décide d'avoir recours à des systèmes informatiques pour traiter des données textuelles (ex : traduction assistée par ordinateur).

        1. Assurer une meilleure circulation de l'information

La terminologie contribue en grande partie à la rapidité et à la précision de l'échange de l'information. Avantage supplémentaire pour le traducteur qui peut alors disposer d'une information rapide, claire et fiable pour effectuer son travail.

Aussi, afin de pouvoir élaborer des bases de données, des glossairs ou bien encore des lexiques, une gestion efficace de la langue et de ses mots devient indispensable. Autrement dit, la terminologie constitue l'alphabet de l'information dont la qualité va influencer non seulement l'efficacité de l'information mais également sa transmission.

A titre d'illustration, on comprend bien par exemple que la connaissance d'un domaine tel que la médecine, dont la complexité n'est plus à démontrer, devient plus aisée pour celui qui a débuté dans la connaissance de son langage.

1.1.3.3. Faire face à l'accroissement de la masse documentaire

L'importance toujours plus grande de la masse documentaire rend le traitement manuel des documents de plus en plus difficile. D'où un recours nécessaire à l'informatique et à ses capacités de mémoire toujours plus importantes.

Par ailleurs, la masse des documents à traduire et le volume considérable qu'atteignent les terminologies font aujourd'hui de la terminologie un enjeu économique important.

1.1.4. Le terminologue et le terminographe

Avant d'élaborer un modèle de constitution, de gestion et de diffusion des données terminologiques, il est nécessaire de procéder à une analyse de la situation. On étudiera notamment le rôle que jouent terminologues et terminographes ainsi que les problèmes auxquels ils sont confrontés.

1.1.4.1. Rôles du terminologue et du terminographe

Rôle du terminologue 

Il incombe avant tout au terminologue d'élaborer, d'illustrer et de développer la discipline-terminologie en procédant à l'analyse des différentes terminologies et en proposant des modèles et des méthodes pour la terminographie. Il se doit notamment de fixer le contenu du cahier des charges qui va servir de référence au terminographe.

Le travail terminologique consiste donc en :

- l'étude des notions et de leurs dénominations dans le cadre des vocabulaires spécialisés;

- l'étude des méthodes propres au travail terminologique;
- la normalisation des termes;

- la création néologique.

Rôle du terminographe 

On pourrait définir le terminographe comme un compilateur de dictionnaires ou de banques de données. Il a en effet pour fonction principale de construire les glossaires techniques multilingues propres à chaque entreprise7.

Cette activité requiert les différentes compétences suivantes :

- recensement des entités terminologiques du domaine choisi;

- comparaison des terminologies dans les différentes langues choisies;

- rédaction de fiches selon les critères de validité reconnus;

- classement des notions d'après un arbre des domaines;

- connaissance des outils terminotiques;

- connaissance des logiciels de navigation sur Internet.

Par ailleurs, il incombe également au terminoticien de développer des applications de dictionnaires pour les machines d'aide à la traduction8, de traduction assistée, ou de traduction automatique.

1.1.4.2. Problèmes du terminologue et du terminographe

Dans le cadre de leur travail, terminologues et terminographes sont confrontés à de nombreux problèmes qui malheureusement ont trop souvent pour conséquence de freiner les politiques de l’entreprise qui visent à favoriser la capitalisation terminologique. La tâche du terminologue se voit ainsi entravée par plusieurs éléments, à savoir :

- la nécessité d'investir;

- le manque de temps;

- la démesure des attentes;

* Nécessité d’investir

Nul doute que la mise en place d’un département de terminologie au sein d’un entreprise de services linguistiques est coûteuse :

  • d’une part, parce qu’elle exige des ressources humaines et matérielles conséquentes. Lors de la création d’un département consacré à la terminologie, il est en effet nécessaire avant toute chose d’acquérir un gestionnaire de terminologie adapté (ex. : Trados MultiTerm’95) ;

  • d’autre part, parce qu’elle engendre immanquablement à ses débuts un manque à gagner. Les bases de données doivent en effet être alimentées régulièrement avant de prouver leur rentabilité9.

* Manque de temps

Dans le contexte actuel, les exigences de rentabilité immédiate sont élevées au rang de priorité absolue. En terminologie comme en traduction, la quantité devient le critère du bon rendement. Dans de telles conditions, le terminographe se retrouve souvent confronté à un conflit qui oppose les deux principales options terminographiques, à savoir :

  • l’option à court terme : il s’agit d’une terminographie à diffusion instantanée, généralement conçue pour un seul destinataire (recherche ponctuelle de traductions pour un traducteur ou pour un client). L’inconvénient majeur de ce type de terminographie est qu’elle est sans retour. En raison de son caractère ponctuel, elle ne peut en effet faire l'objet d’aucun suivi.

  • l’option à long terme : il s’agit d’une terminographie dite de capitalisation. N’étant pas soumise à une situation d'urgence, cette terminographie peut être réalisée consciencieusement (recensement des termes, mises à jour des informations, corrections éventuelles, ..) et, qui plus est, avec l’ambition de fournir à terme une source d’informations pleinement exploitable pour l'utilisateur, qu’il s’agisse du client ou du traducteur.

Face à l'opposition terminographie court terme / terminographie long terme, il reste au terminologue la possibilité d’opter pour une terminographie que l’on pourrait qualifier de “ post-exécutoire ”, en ce sens où le terminographe recense les informations terminologiques au fur et à mesure de son travail. Toutefois, faut-il le rappeler, en raison de l’obligation de rentabiliser son travail à court terme, le terminologue est trop souvent contraint de sacrifier sa volonté de capitalisation qu’exige pourtant l’accès à l’excellence en terminologie.

* La démesure des attentes

Parce que le terminographe dispose d’outils informatiques performants destinés à faciliter son travail, bon nombre de ses collègues traducteurs estiment qu’il doit être en mesure de fournir, dans un laps de temps relativement restreint, un travail conséquent, cohérent et fiable. Or, il est bien connu que le terme recherché par le traducteur ne figure jamais dans la base de données créée par le terminographe, ou bien, que si le terme possède effectivement une entrée dans la base, il est traduit dans toutes les langues à l’exception de celle désirée. Cette situation à long terme devient bien entendu quelque peu décourageante pour le terminographe qui n’a pour unique ambition que de vouloir aider les traducteurs.

1.1.5. Outils de gestion des terminologies

Par terminotique, on entend désigner :

  • de manière très générale, l’activité qui a pour objet l’automatisation des tâches du terminologue ;

  • plus particulièrement, l’ensemble des outils et méthodes qui contribuent à automatiser les tâches du terminologue.

Par ailleurs, précisons que dans le cas d’une automatisation partielle, on parlera plutôt de terminologie assistée par ordinateur (en parallèle à la Traduction Assistée par Ordinateur, ou T.A.O.). De plus, lorsque les logiciels d’aide à la terminologie sont parfaitement intégrés à la station de travail de l’utilisateur, on parlera de poste de travail du terminologue10 (sur modèle du Poste de Travail du Traducteur, ou P.T.T.). Toutefois, il existe un degré arbitraire à vouloir différencier le poste de travail du terminologue et le poste de travail du traducteur étant donné que ce dernier intègre de plus en plus fréquemment des logiciels d’aide à la terminologie (gestionnaire de terminologies multilingues, dictionnaires électroniques, …).

Nous nous intéresserons ici à la typologie des produits structurée d’après le déroulement de la chaîne de travail du terminologue11. L’activité terminographique peut notamment être divisée en trois étapes :

  • collection des données ;

  • traitement des données d’après les méthodes terminographiques ;

  • extraction et formalisation des données (diffusion sous forme de dictionnaires électroniques , lexiques, glossaires, …).

Cette division des tâches du terminologue permet de déterminer une première typologie des logiciels d’aide à la terminologie. Le travail terminographique nécessite ainsi l’utilisation de différents logiciels pour collecter les données recueillies par le terminologue, les traiter et les exploiter.
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