B.Le rôle de l’école L’école : une institution avec un objectif d’intégration sociale
Document 12 – L’école républicaine : une volonté d’intégration et de lutte contre les inégalités - Manuel Hachette doc 1 p. 262, questions 1 et 2
Une école qui tente de s’adapter à des publics hétérogènes
Document 13 – La prise en compte de la diversité des situations sociales au travers des grandes dates de l’évolution de l’école

Questions :
Complétez le tableau suivant :
Réforme correspondant à une unification du système scolaire
| Réformes correspondant à la prise en compte de l’hétérogénéité des publics
| | | Peut-on interpréter cette évolution de l’école comme un signe de prise en compte de la montée de l’individualisme ?
Compétition scolaire, exclusion et inégalités
Document 14 – L’accès inégal à un diplôme pourtant synonyme d’intégration sociale
| Les familles et les élèves prennent de plus en plus conscience de la nécessité de la formation initiale pour l’intégration professionnelle et donc sociale. Les jeunes le savent : S’ils réussissent à l’école, ils ne sont pas sûrs d’avoir du travail - mais s’ils échouent ils n’en auront sûrement pas. [...]
Ce faisant, l’école a changé de nature. Elle est devenue passage obligé, condition nécessaire de l’insertion professionnelle et donc de l’intégration sociale. L’échec à l’école devient donc plus dramatique qu’auparavant. [...]. Désormais ; l’enjeu de la réussite scolaire angoisse aussi bien les jeunes que leur famille. [...]
Cela a des conséquences au niveau de l’éducation morale et civique. Développer l’esprit de concurrence évitera l’exclusion...à ceux qui auront appris à se battre - au besoin en piétinant les autres. Cela débouche sur une société au pouvoir de personnes qui ne considéreront pas la convivialité comme une valeur et l’exclusion comme un mal.
L’école est ici confrontée à une contradiction entre une certaine forme d’efficacité basée sur la compétitivité et une certaine éthique de la citoyenneté et de la solidarité.
Jacques Natanson, L’école, facteur d’exclusion ou d’intégration ? © Revue Le Portique
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| Questions :
Donnez la signification des chiffres 16 et 55.
Quel rôle joue l’école dans l’insertion professionnelle ?
Quelle réaction ce rôle engendre-t-il chez les familles ?
Que nous dit le graphique sur les inégalités scolaires ?
C.Le rôle du travail
Le travail : une instance clé d’intégration
Document 15 – L’intégration par le travail
Jusqu'à l'établissement des protections sociales, le pur travailleur était tragiquement dépourvu de protections, que pouvait seule procurer la propriété privée. Il risquait ainsi de basculer dans la déchéance lorsque l'accident, la maladie, le chômage, la vieillesse l'empêcher de survivre et de faire survivre sa famille avec son maigre salaire. D'où l'importance fondamentale des cotisations sociales.
Avec l'assurance obligatoire dont le principe s’impose avec la loi de 1910 sur les retraites, le travailleur se constitue « comme une propriété ». Il se construit un droit de toucher des prestations pour le temps où provisoirement (maladie, accident) ou définitivement (vieillesse) il cessera son inactivité.
C'est le sens fort de l'expression « protection sociale » : ce sont les prestations sociales qui protègent. C'est-à-dire que le non-propriétaire lui-même est protégé par un équivalent de la propriété (une sorte de protection sociale) qu'il tire de son travail. C'est aussi une contribution décisive à la problématique de la cohésion sociale : grâce a ses ressources garanties par la loi, le travailleur est maintenu dans le circuit des échanges sociaux, il ne décroche pas de la commune appartenance à la société, il demeure un « semblable ». (…) Au fur et à mesure que le salariat devient une condition solide à laquelle sont rattachés un salaire relativement confortable et des protections fortes, il apparaît qu'il peut être la matrice de base d'une intégration réelle dans la société moderne.
Dès lors, le mot d'ordre de l'abolition du salariat par une rupture révolutionnaire perd progressivement de sa crédibilité. On peut être à la fois salarié et parfaitement intégré au mode de vie dominant, participer à la consommation de masse et jouir de droits sociaux étendus. De plus, la structure même de la société salariale présente une association fortement articuler de différenciation sociale et de solidarité organique qui paraît relever le défi de la cohésion sociale dans une société moderne. Le monde du salariat et en très fortement différencié, et il existe de très grandes disparités, non seulement en termes de revenus, mais aussi de prestige et de pouvoir, entre par exemple un ouvrier au SMIC est un cadre supérieur. Cependant tous s'inscrivent dans un ensemble en ce sens qu'ils partagent les mêmes droits sociaux, droit du travail et protection sociale. Ainsi ils sont à la fois inégaux et semblables, dans la mesure où même ceux qui sont placés au bas de la hiérarchie salariale sont censés disposer de ce minimum de ressources et de droits nécessaires pour assurer leur indépendance et tenir une place reconnue dans la société.
R. Castel in Les mutations de la société française, Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, coll. Repères, 2007.
Questions :
Expliquez la phrase soulignée.
En quoi l’Etat-Providence renforce-t-il la cohésion d’une société ?
En quoi le monde du salariat constitue-t-il le modèle d’une solidarité organique ?
Document 16 – Comment le travail intègre-t-il ?
Dans les sociétés à solidarité organique, le travail est une instance clé d’intégration.
• Le travail contribue à la construction de l’identité sociale au sein de laquelle l’identité professionnelle forme une composante importante. Les relations de travail remplissent une fonction de socialisation secondaire et influencent la sociabilité des individus. Par ailleurs, les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale (syndicats, associations professionnelles). Dans des sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif.
• Le travail constitue une expérience sociale singulière dans laquelle l’individu est confronté au réel et sommé de donner la mesure de ses qualités et de ses compétences. Par l’intermédiaire de son travail, il fait la preuve de la maîtrise qu’il a sur un environnement qui peut être technique, naturel, relationnel etc. Il en retire une estime de soi et un sentiment d’épanouissement qui contribuent à asseoir sa personnalité et la confiance en soi. (…)
• Le travail assure un revenu d’activité qui conditionne l’accès à la société de consommation. L’activité professionnelle facilite alors le développement de liens marchands et de liens électifs souvent associés aux loisirs.
• Le travail donne accès à des droits sociaux qui concourent à la protection des individus face aux différents risques de la vie sociale.
En attribuant un statut social aux individus, le travail concourt à leur reconnaissance sociale, à leur dignité et à leur autonomie. En somme, conformément aux analyses de Durkheim, il rend compatibles le processus d’individualisation et la cohésion sociale.
http://eduscol.education.fr/cid59315/ressources-pour-les-ses-en-serie-es.html
Question : Complétez le schéma à l’aide du vocabulaire suivant : Droits sociaux, Revenus, Estime de soi / épanouissement, Instance de socialisation secondaire, Sociabilité, Protection face aux risques sociaux

Des mutations de l’emploi et de l’organisation du travail qui affectent la fonction d’intégration du travail
Document 17 – L’effritement de la société salariale
Le diagnostic que l'on pouvait porter sur l'état de la société salariale était, du moins jusqu'à ces toutes dernières années, celui de son effritement. En pesant le sens des mots, effritement signifie exactement que la structure de ce type de société se maintient (ou se maintenait) alors que son système de régulation se fragilise. On aurait sans doute pu commencer à faire ce constat à partir du milieu des années soixante-dix, lorsque l'on se met à parler de la « crise ». Mais il devient plus manifeste à partir du début des années quatre-vingt, après l'échec de la relance de type keynésien tentée par le premier gouvernement socialiste. C'est une conséquence majeure de la priorité qui commence à être donnée aux impératifs de la rentabilité économique et à l'apologie de l'entreprise pensée comme la seule source de la richesse sociale. Les droits et les protections du travail sont dès lors perçus comme des obstacles à l'impératif catégorique de la compétitivité. En 1983, Yvon Gattaz déclare, devant l'assemblée générale du CNPF : « 1983 sera l'année de la lutte pour la flexibilité. » Et il précise : « L'année de la lutte contre les contraintes introduites par la législation au cours des "trente glorieuses". » La flexibilité doit se conquérir contre les « avantages acquis », comme on dit. Mais ces avantages acquis sont, de l'aveu même du haut responsable patronal, des droits acquis, c'est-à-dire certains droits du travail et certaines protections sociales « introduites par la législation ». Le début des années quatre-vingt marque effectivement le moment où s'affirme ce choix d'une politique économique d'inspiration néo- libérale dont l'audience dépasse largement les milieux patronaux puisque le socialisme de gouvernement s'y rallie.
Les premières conséquences de ces orientations ne sont pourtant pas le démantèlement complet de la société salariale mais, précisément, cet effritement qui se caractérise par l'apparition de nouveaux risques rendant le rapport au travail aléatoire. Risque chômage bien sûr, mais aussi risques qui proviennent de la prolifération des contrats de travail « atypiques », à durée limitée, à temps partiel, d'intérim, etc. Le chômage de masse et la précarisation des relations de travail qui s'aggravent l'un et l'autre au cours de la décennie suivante, parce qu'ils s'entretiennent l'un l'autre, sont les deux grandes manifestations d'une déstabilisation profonde des régulations de la société salariale.
Ce diagnostic n'a pas été accepté sans réticences parce que l'attente d'une « reprise » a entretenu longtemps l'espérance de pouvoir revenir au statu quo ante. Mais au fil des années il est devenu de plus en plus clair que, pour un nombre croissant de travailleurs, la relation d'emploi cessait d'être le socle stable à partir duquel pouvait se nourrir le projet de construire une carrière, de maîtriser les aléas de l'avenir et de juguler l'insécurité sociale.
R. Castel. « Centralité du travail et cohésion sociale », in Le monde du travail, J. Kergoat (sous la dir.), la Découverte 1998.
Questions :
Quelles sont les mutations de l’emploi mises en évidence par R. Castel dans ce texte ?
En quoi ces mutations peuvent-elles remettre en cause la fonction d’intégration du travail ?
Document 18 – Des emplois de plus en plus incertains - Manuel Hachette – Doc 5 p. 265, questions 1 à 3
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