Jimmy Simonnot «violences urbaines»





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B.Les « violences urbaines »: un particularisme « apocryphe » (authenticité non avérée)


Comme nous avons pu le constater, il n’existerait pas de catégories d’actes spécifiques aux « violences urbaines ». Il s’agirait alors de voir dans ce phénomène un particularisme territorial. En effet, lorsque l’on observe les différents comportements recensé dans le contenant « violences urbaines », seul le vecteur urbain semble pouvoir englober et justifier un tel contenu. Ainsi, l’interprétation du contenu officiel, combiné avec les discours politico médiatique verrait dans l’urbain un espace de violences spécifiques, s’opposant en particulier au contexte rural. Cela s’expliquerait donc par la simple territorialisation d’une violence ordinaire issue des grands ensembles.

Or, dans un pays aussi urbanisé que la France (comme le constate les sources INSEE ci-dessous), les violences observées en milieu rural et urbain ne diffèrent pas, à un tel point que certains s’inquiètent de la montée des violences « urbaines » jusque dans les bourgs et les villages13.

Population urbaine et rurale en France métropolitaine

 

 

 

 
















 

 




en millions










 

 

Population urbaine

Population rurale

Population urbaine en France

1936

22,1

19,7




53%




 

1954

24,5

18,2




57%




 

1962

29,4

17,1




63%




 

1968

34,8

14,9




70%




 

1975

38,4

14,2




73%




 

1982

39,9

14,5




74%




 

1990

41,9

14,7




75%




 

1999

44,2

14,3




76%




 

 
















 

Source : Insee, recensements de la population.

 

 

 

 





DCRG, violences urbaines en nombre d’actes recensés en France métropolitaine (2001)

(Note 1: Les RG mesurent les actes qu’ils assimilent aux « violences urbaines » à l’échelle de la France entière et non pas à partir des zones urbaines)

(note2: on remarque que la montée des violences urbaines coïncident avec l’augmentation de la population urbaine en France métropolitaine (tableau de l'économie française et tableau de la DCRG)

Selon Macé, S’il existe une violence spécifique du milieu rural, c’est la violence dite « paysanne », mais qui se rapporte à un groupe socioprofessionnel plutôt qu’à un contexte territorial, et qui apparaît pour l’essentiel comme une violence instrumentale et directement politique, y compris dans ses dimensions délinquante et émeutières. Par ailleurs, il apparaît que certains crimes et délits violents commis plutôt en milieu urbain, comme le grand banditisme ou les règlements de comptes entre truands, ne sont pas considérés a priori comme faisant partie des violences « urbaines ».14

Ce que l’on appelait « violence urbaine » il y a quelques années, et qui regroupait alors des faits infractionnels commis en très grande majorité dans des lieux à forte densité d’habitants, n’est plus l’apanage des banlieues. De nombreuses communes rurales, situées en zone de compétence gendarmerie, ont aujourd’hui à connaître des phénomènes identiques à ceux se déroulant dans certains quartiers difficiles de l’hexagone. Certes, ils sont moins nombreux, d’une plus faible intensité et plus sporadiques, mais le terme urbain ne permet plus, à lui seul, de qualifier un phénomène qui touche de nombreuses zones aux caractéristiques urbanistiques ou sociodémographiques très différentes.15



(On constate à partir de ces tableaux et graphique, que les mêmes actes sont commis aussi bien dans le milieu urbain que rural de manière quasi proportionnel à la taille de la population)

On remarque à partir de ces graphiques qu’il n’y a qu’une partie des violences dites « urbaines » recensés dans les sources officielles. De prime abord, on serait tenté de dire qu’une telle absence confirmerait la thèse d’un particularisme effectif quand à la caractérisation urbaine de ces violences. Or, ce que l’on se doit de garder à l’esprit c’est que dans le cadre d’une comparaison entre l’urbain et le rural, le caractère cantonné de ce type de violence à la ville, devrait être mis à l’épreuve. Malheureusement, il n’y a eu aucunes recherches, aucun travail statistique quand à la portée du terme des « violences urbaines » au niveau rural. En effet, si dans le nouvel indicateur national des violences urbaines certaines infractions choisies au sein des neuf index paraissent pertinents, d’autres semblent encore imprécises, voire même inutilisées dans d’autres comparaisons statistiques. Autrement dit, ce qui appert en fait, c’est que le particularisme des violences urbaines perd tout son sens et sa portée dans une comparaison urbain/rural, car ce qui est mis en valeur n’est autre qu’une délinquance basique commune. De ce fait, comment peut-on avancer que les catégories utilisées par les sources officielles sont spécifiquement urbaines alors que l’on n’a pas recherché à déterminer si de tels actes peuvent être également commis dans le milieu rural.

Il ne s’agirait donc pas d’actes spécifiques au milieu urbain puisque rien ne le démontre. Le vecteur urbain de ces actes avancé par les sources officielles pour quantifier (et justifier) les « violences urbaines » ne serait alors qu’un artifice.

On peut donc penser qu’il s’agit d’une délinquance classique qui est stigmatisée par ces sources officielles par le fait que celle-ci se réalise dans le milieu urbain, c’est à dire les grands ensembles, où se concentrent de nombreux problèmes sociaux, une forte masse de population multiethnique, et un grand nombre de « jeunes » touchés par un malaise social.
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