Rapport d’introduction





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Le Cap d’Agde, le 2 juin 2016.
RAPPORT D’INTRODUCTION

CONSEIL NATIONAL

DES 2 ET 3 JUIN 2016
Par Alexandra MEYNARD


Chères et chers camarades,
Je vous souhaite la bienvenue à notre Conseil National, au Cap d’Agde qui se déroule dans une magnifique région qui peut se targuer d’avoir le plus grand vignoble du monde… en superficie (je ne ferai pas de commentaire sur la vigne mal taillée et pas tout à fait alignée…), mais surtout dans un moment inédit de notre histoire sociale.
A cette occasion Monsieur le Ministre Macron, qui nous précédait dans le département la semaine dernière, a reçu à Saint-Just un accueil des plus revendicatifs, de nos camarades, des grévistes et de la secrétaire de l’UL de Lunel, notre camarade du syndicat FAPT 34, que je cite : « Contrairement à vous Messieurs les représentants de la nouvelle bourgeoisie, nous n’accepterons jamais de devenir de plus en plus pauvres pour engraisser les actionnaires et les grands patrons. Aujourd’hui debout et dignes, nous continuerons à combattre jour après jour votre dictature qui profite à quelques privilégiés dont vous faites partie. C’est la tête haute que nous ferons respecter la démocratie et c’est la tête haute que nous gagnerons ! ». A nous de faire de cette formule une réalité !

Même si l’on peut convenir que notre CN intervient à bonne distance du dernier des 8 et 9 octobre 2015, il nous faut bien appréhender l’importance particulière que celui-ci revêt dans une période à la fois difficile et complexe mais aussi riche en luttes et mobilisations. Pour la part qui nous revient, nous sommes amenés à analyser l’ensemble de l’actualité et où se situe la FAPT aujourd’hui. Nous sommes amenés à nous interroger sur notre rôle, notre place, notre fonctionnement et quand je dis « notre », je pense avant tout aux structures de notre fédération du syndicat à la direction fédérale. Je veux dire que ce Conseil National tombe à propos dans le contexte pour nous permettre de nous poser les bonnes questions.

Notre rôle de dirigeants de la fédération est éminemment important dans une telle période, tant pour les suites à donner dans notre secteur que pour la fédération elle-même dans sa démarche et la mise en œuvre de ses orientations.

« La parole et l’action » titrait l’édito de notre journal fédéral au mois d’avril ! Visons que ces mots soient aussi le fil rouge de notre Conseil National, dans la richesse et la sincérité de nos débats et surtout parce qu’il nous faut sortir de ce Conseil National avec un plan d’action. Le plan d’action dont nous avons besoin pour faire entrer les salariés du secteur des activités postales et de télécommunication dans le mouvement dès maintenant.
Amorcé il y a des mois, et à mesure que la France sombre dans ce qu’il convient d’appeler « l’austérité », le processus de lutte engagé est encore en train de grandir. Des journées d’action interprofessionnelles et unitaires des 9 avril, 23 septembre et 8 octobre 2015 à aujourd’hui, la mobilisation des salariés est croissante. Et pourtant à en croire la presse, le 26 mai, nous n’en étions qu’à la 7ème journée d’action, comme pour réduire ce long processus à une succession de rendez-vous, faisant fi de tout ce qui s’est passé avant le 8 avril de cette année.

Si la journée du 31 mars reste celle qui a le plus mobilisé, et la plus réussie dans notre champ professionnel, nous pouvons considérer malgré tout que nous sommes en phase ascendante. La mobilisation s’est intensifiée et transformée. Au lendemain du 26 on peut dire qu’elle a connu un regain en terme de participation et la semaine passée, elle s’est étendue, avec l’entrée en grève de secteurs d’activité importants : transport, chimie et énergie. Et voit cette semaine l’extension se poursuivre avec la grève des cheminots. Il est vrai que les journées d’action interprofessionnelles et plus ou moins unitaires ont été nombreuses ; on ne dénombre pas moins de 20 temps forts qui jalonnent le processus depuis le 9 avril 2015. Concrètement, la lutte s’intensifie dans le pays depuis le début de l’année 2016 avec un pic au printemps et la présentation de la loi dite « loi Travail ». On recense d’ores et déjà de nombreuses journées d’action et de mobilisation déjà programmées dans les semaines à venir : dès ce week-end le 4 juin commencent les défilés de la gay-pride partout en France, le 9 juin journée des retraités devrait être le prochain temps fort de la mobilisation en cours, et le 14 juin journée de grève et de manifestation nationale.
Les évènements qui se déroulent en France ne sont pas isolés. L’Europe est traversée par des mobilisations très importantes en Grèce et en Espagne. Le 24 mai en Belgique des grèves et manifestations d’ampleur ont eu lieu en même temps qu’en France. Au moins quatre rendez-vous de lutte sont programmés pour les jours à venir. Les salariés belges sont percutés par une réforme profonde du droit du travail, le projet Peeters. Ce dernier s’attaque à la semaine de 38h00 et à la hiérarchie des normes. Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne plaidait la semaine dernière en faveur de la loi El Khomri en précisant tout de même que le Gouvernement français faisait « le minimum de ce qui doit être fait ». Le minimum au regard des impératifs capitalistes et nombreuses déréglementations de l’Europe libérale. Sa déclaration sonnait comme une promesse qu’on ne pourrait se satisfaire longtemps de si faibles régressions sociales !
Bernard Thibault dans son dernier livre « La troisième guerre mondiale est sociale », explique que la France et l’Europe plus largement, sont la zone du monde dans laquelle les droits et garanties des travailleurs sont les plus élevés de la planète. Les assauts du capital y sont d’une extrême violence contre les droits sociaux et garanties collectives. Il s’y déroule en ce moment une lutte opposant la France dans son héritage historique et les peuples d’Europe, au patronat qui cherche à reprendre les acquis des luttes. Il y décrit l’Europe et la France, telles un théâtre de la lutte des classes arrivée à un point culminant dans la violence des attaques.
Car la violence qui s’abat sur les grévistes, manifestants, populations depuis le début du mouvement est de plus en plus présente et s’invite à chaque manifestation. On dénombre à chaque occasion des blessés plus ou moins graves, des arrestations plus ou moins justifiées. Les forces de l’Ordre usent de la violence contre des manifestants pacifiques ou les livrent aux casseurs comme lors du défilé parisien du 19 mai. La violence sociale s’est aggravée également et des salariés en lutte sont insultés ou attaqués sur des piquets de grève. La violence envers les salariés dans les entreprises est elle aussi à son comble. Les représailles et les actes de répression envers ceux qui contestent et portent l’espoir d’autres choix pour plus d’égalité et de justice sociale, sont sanctionnés voire traduits en justice.
Ce climat créé et entretenu par le patronat aidé du Gouvernement se déchaîne sur La CGT, usant de tous les moyens en sa possession et des médias en particulier. Tout est mis en œuvre pour réduire le mouvement en cours à un combat entre La CGT et le Gouvernement Valls. Yves Calvi sous-titrait son émission « C’est dans l’air » à la veille du 26 mai de « La CGT défie le Gouvernement ». En réalité, le Gouvernement défie les salariés et La CGT relève ce défi avec eux ! Voilà pourquoi nous sommes la cible de ce déferlement de haine. La CGT ne cèdera jamais à la répression et ne l’acceptera jamais. Elle restera aux côtés de celles et ceux qui luttent.
Des blocages de dépôts d’essence aux diverses manifestations et autres violences des forces de l’ordre sur la population, l’entière et terrible responsabilité en incombe au MEDEF et au Gouvernement. Du mépris social que les salariés subissent depuis longtemps, il ne reste aujourd’hui que la violence d’Etat, déjà engagé depuis de trop nombreux mois dans la privation des libertés et la répression avec l’Etat d’urgence. L’un cherche sans cesse à s’accaparer davantage les richesses produites par le travail quand l’autre devenu sa courroie de transmission, détourne les missions confiées par la République pour se mettre au service d’une minorité exploitant le peuple. Par la traduction des desideratas du patronat en textes de loi, ce qui entre nous, devient une pratique française courante, entre autre ANI du 11 janvier retranscrit dans la loi par des régressions sociales catastrophiques, le Gouvernement français se rend complice de l’exploitation des salariés.

Le coup de force du 49-3 du 10 mai dernier a donné de ce fait une toute autre tournure aux évènements en cours et a fait grandir la contestation déjà très présente. Nous observons depuis lors une intensification et une transformation du processus. Mais qu’en est-il dans notre secteur d’activité et dans nos entreprises aujourd’hui ?

Je vous propose de repartir du CN des 8 et 9 octobre 2015, à l’occasion duquel nous avions à la fois partagé un climat de recrudescence des luttes au cours de l’année dans l’entreprise La Poste et une démarche : créer les conditions dans lesquelles les salariés peuvent décider de l’action, de sa nature et de son moment, et ainsi reprendre la parole et le moyen d’agir sur leur travail.
Les 8 et 9 octobre 2015, alors qu’une journée interprofessionnelle et unitaire avait lieu au même moment que notre Conseil National, nous avions validé une démarche. Celle de créer pour ce qui nous revient les conditions dans lesquelles les salariés de toutes les entreprises de notre secteur allaient décider de l’action, de sa forme, et des revendications qu’elle porterait.

Nous avions comptabilisé pour cette journée pas moins de 135 appels à débrayage ou décisions de débrayage et préavis de grève déposés dans les entreprises du champ, pour 34 syndicats départementaux. Je cite un passage de l’analyse que nous partagions dans le CN et dans la LDJ à la veille de la journée d’action : « En comparaison avec la journée du 9 avril, nous étions à 103 annonces d’arrêt de travail et préavis, pour 43 syndicats à la veille de l’action. Pour le 8 octobre, nous dépassons donc légèrement les annonces du 9 avril, mais le nombre de SD ayant communiqué étant moins important, on peut en déduire une prise plus grande prise en compte, ou une amplification du processus au sein des territoires. »

La prise en compte dans les syndicats de cette démarche et sa mise en œuvre a amené à une forte participation des salariés de la FAPT aux initiatives et manifestations ainsi qu’à observer des chiffres de grévistes atteignant des niveaux plus importants que le 9 avril et très intéressants : « de 50 % a DUACOM dans le Nord, 60% à La Poste à la PASC de Mâcon, 50% à Orange à l'UI d'Auxerre, 40% au Centre Financier de Marseille, 90% à SOCPREST dans le Pas de Calais ». Plus de 60% des préavis étaient locaux.
Pour ce qui concerne seulement 2 des 300 entreprises de notre secteur, La Poste et Orange, et alors que nous sommes aujourd’hui présents dans 144 entreprises, nous avons 3 niveaux de préavis de grève. Il est bon de rappeler ici que seulement ces deux entreprises dans la fédération sont concernées par le préavis de grève en tant que tel et aucune autre. Trois niveaux donc, appelons les : local (au niveau de la section, bien que déposé par le SD), départemental au sens du périmètre du SD et national c’est-à-dire fédéral. On observe à mesure que l’on s’éloigne du niveau « local » que les chiffres de grève diminuent. Par exemple, lors d’une même journée d’action, si trois préavis coexistent, nous pouvons avoir 70% de grévistes au niveau d’un bureau de poste, 17% au niveau de son département et 2% au niveau national.
A La Poste et Orange, c’est-à-dire là où le droit de grève est entravé par la nécessité de déposer un préavis, plus le niveau de prise de décision est éloigné du lieu de travail et plus l’action de grève perd en pertinence, en efficacité et en ampleur. Le niveau de prise de décision est un ingrédient déterminant dans l’élaboration du processus de lutte.
Cela doit nous interpeller sur l’intervention des uns et des autres, tant dans l’élaboration des cahiers revendicatifs, dans la construction du rapport de force et l’efficacité de notre démarche au niveau concerné. A partir de ces éléments, je pense que l’occasion nous est donnée aujourd’hui de revenir sur le fameux : « Contester, proposer, rassembler, lutter, négocier, et recommencer », et de nous questionner point par point où nous en sommes, ou le cas échéant quel point est « bloquant » ? Pourquoi ? Il en va de même de notre décision d’être organisés autour du ROC sur le lieu de travail ?
Ne m’en voulez pas d’user d’un exemple si lointain pour illustrer la notion de « décision de grève » et la mettre en perspective avec la notion de « mise à disposition de préavis de grève ». Pour l’une, nous sommes dans une démarche collective dans laquelle les individus s’engagent tous ensemble, les uns avec et envers les autres. Dans l’autre, chacun s’en remet à son « quant à soi » pour décider de grever ou non.

1936 s’est fait dans l’occupation des usines par les travailleurs eux-mêmes, à partir de leurs revendications ! Et a conduit aux accords historiques de Matignon. En cette année du 80ème anniversaire du Front Populaire, les enseignements de cet épisode historique sont toujours aussi vivaces et modernes. En 1936, alors que la France vit une période de crise politique et économique très grave ; le nombre de chômeurs a presque doublé en 5 ans pour atteindre 800000 et le fascisme aux frontières gagne la France. Une partie grandissante des français se tournent vers les ligues aux idées d’Extrême Droite. Des propositions de La CGT mobilisant à la fois contre ces idées noircissantes et la crise, naît le programme du Rassemblement « Le pain, la paix, la liberté ». C’est sur les bases revendicatives de l’institution d’un Fonds national de chômage et de réduction du temps de travail sans réduction de salaire notamment, que les salariés se rassemblent, grèvent, occupent, bloquent leurs usines et reprennent leur outil de travail pendant plusieurs semaines. En effet, les grandes grèves de mai et juin 1936 dans lesquelles on a dénombré jusqu’à 1,8 millions de travailleurs grévistes ont contraint le patronat à se retourner vers le gouvernement pour exiger de lui l’ouverture de négociations.

Je veux en venir à l’éclairage que nous donne cet épisode de l’histoire aujourd’hui ; la lutte pour une autre répartition des richesses créées par le travail que nous menons contre le patronat est primordiale [ce qui ne dédouane pas le Gouvernement qui a tourné le dos à des valeurs]. Notre terrain de lutte est celui de l’entreprise et des services. Car pour La CGT, le gage d’être entendus par les salariés est de parler avec eux de leur travail.
A cet effet, je vous recommande l’excellent livret « Le coût du €apital, les clefs pour agir – Mieux le connaître pour mieux le combattre » édité par la Confédération et accompagnée de deux clefs USB contenant des éléments permettant de mesurer ce que coûte le capital pour chaque entreprise à partir de son résultat net d’exploitation. Un outil d’une efficacité redoutable pour comprendre et s’emparer collectivement de cet enjeu sur les lieux de travail.
Je précise ici que les évènements de 1936 seront abordés par Maryse Dumas lors des soirées d’été de l’Institut d’Histoire Sociale, qui précèdent les Journées d’Etude des Secrétaires Généraux de syndicat des 1er juillet et 26 août. Si vous n’êtes pas encore inscrits, il est encore temps. Hormis la fête du vin à Bordeaux bien sûr !... C’est l’évènement de l’été à ne pas rater ! Les Journées d’Etude quant à elles seront consacrées à la « Démarche travail ».
Nous savons aussi qu’il ne suffira pas de deux mois de luttes pour résoudre toutes les difficultés que nous vivons depuis des années. Nous travaillons de longue haleine sur ces difficultés : notre retard en adhésions et les conséquences que cela a notamment sur la faculté à mobiliser, la reprise en main et l’organisation par nos Syndicats Départementaux sur les périmètres, de tous les syndiqués, dont les élus et mandatés toutes entreprises confondues. C’est-à-dire, nos problèmes de Qualité de Vie Syndicale sur le lieu de travail.

Le champ de la FAPT reste confronté à ses réalités intrinsèques : salariat éclaté avec de nombreux statuts, déréglementations et restructurations continues. Le défi qui nous est proprement posé à la FAPT donc : rejoindre le mouvement engagé aujourd’hui avec nos réalités et difficultés.

La période de lutte nous offre l’opportunité de nous mettre en position de réagir et d’agir en :

  • organisant partout sur les lieux de travail les réunions de nos adhérents pour créer des espaces de débats à partir de nos propositions, faire émerger les cahiers revendicatifs,

  • organisant avec eux sur tous les lieux de travail des Assemblées Générales de salariés pour leur permettre de décider de l’action et de sa forme.

Tout est encore possible ! Nous avons été en mesure de réunir vendredi dernier en réunion téléphonée d’urgence 18 sections syndicales des PIC de La Poste sur les 30 existantes. Ce qui a donné lieu à la sortie d’un tract fédéral dès le lundi. Nous savons être réactifs. Il faut à partir de cette réunion assurer le suivi des préconisations du collectif, s’assurer que le tract va être diffusé et que chaque SD sur lequel se trouve une PIC est en mesure d’aider les syndiqués à se réunir, etc. … et je ne reprends pas la démarche ci-dessus.
L’entreprise reste le lieu où perpétuellement se joue l’affrontement quotidien entre les intérêts des salariés et ceux du capital. De ce fait, le lieu d’exploitation est aussi celui des possibles. A l’endroit où nous pouvons et devons porter nos revendications immédiates liées au vécu, elles peuvent être satisfaites, contrariant ainsi de plus vastes projets qui dépassent la seule entreprise mais, enrayant une stratégie plus globale. C’est le lien avec les enjeux.
Notre projet de voir retirer la Loi Travail va de paire avec les avancées sociales. En avançant sur les revendications propres aux salariés, on fait reculer la loi El Khomri ! Même quand et si les salariés préfèrent se mobiliser pour des revendications proches et immédiates, cela ne signifie pas qu’ils ne veulent pas de la mobilisation contre la loi Travail. Au contraire, avancer sur ses revendications c’est faire reculer la Loi El Khomri ! Ceux qui luttent et gagnent sur leurs revendications dans la période plaident pour le retrait de cette loi, contrarient en même temps ce qui vit déjà d’elle dans les entreprises et ce qui pourrait encore découler de son application. A nous de leur faire le lien et de le montrer. Par exemple, les chauffeurs routiers en luttant et gagnant pour le paiement des heures supplémentaires et l’extension des heures de nuit, contrarient le volet de la loi sur la modulation du temps de travail pouvant aller jusqu’à 3 ans s’affranchissant de la majoration obligatoire des heures supplémentaires. La menace d’une grève à SFD le 4 juin, a permis de gagner l’embauche de 21 CDD en CDI, et ralentit le plan de départ volontaire prévu avant le plan de licenciement de l’entreprise annoncé  pour 2017, facilité par la loi El Khomri.
L’exemple du conflit des facteurs de Rivesaltes dans les Pyrénées Orientales est éloquent pour illustrer la revendication de La CGT d’obtenir un droit d’intervention des salariés sur leur travail et son organisation. A contrario, la loi permettrait d’amoindrir le pouvoir d’intervention des organisations syndicales en usant de référendums. Nous avons vécu les prémisses de cette loi à l’occasion de la négociation de l’accord salarial à La Poste. La Poste avait annoncé aux OS que sans signature elle appliquerait tout de même l’accord puisque les postiers y étaient favorables…
La votation au service de l’action. Elle est le moyen pour la FAPT d’amplifier la mobilisation en cours et de permettre aux salariés de notre secteur d’y prendre part. Elle doit nous servir à faire entrer dans la lutte tous les salariés qui n’y sont pas. Aussi, elle n’est pas pour nous une question de résultat chiffré, mais bien un outil au service de notre de la démarche que nous devons retrouver.
Tout le matériel pour l’organiser sur les lieux de travail est disponible dans la Lettre Du Jour spéciale n°103-1 de lundi : tract de l’intersyndicale et bulletin de vote papier. Le tableau de remontée fédéral est à la LDJ n°104 de mardi (à faire remonter à l’adresse luttes@cgt-fapt.fr), et la note confédérale sur le déroulement en quatre temps à la LDJ n°105 d’hier. Des affiches seront transmises très prochainement. Il est aussi possible de l’organiser à partir du site en ligne créé à cet effet : http://votationtravail.fr/.

Dans l’Essentiel n°21 de jeudi dernier, nous avions indiqué que toutes les dispositions devaient être prises dans les syndicats dès les heures suivantes pour les ciblages, déploiements et plans de travail que cette votation devait susciter. Où en est-on aujourd’hui de la mise en œuvre dans les entreprises du secteur de la FAPT ?

Elle se déroule dans un contexte unitaire, nous avons donc aussi besoin de connaître le niveau d’implication des autres OS et les contacts en cours avec elles. Partout où nous sommes, nous devons, à l’appui du communiqué unitaire de notre secteur d’activité, pousser pour obtenir l’unité la plus large possible, la préserver et la faire connaître aux salariés. Il est paru en LDJ spéciale n°103-1 ce lundi.
Pour réaliser les ciblages, nous avons deux priorités :


  • d’abord les gros services et gros sites qui peuvent rassembler en Ile de France et en province de plusieurs centaines à plusieurs milliers de salariés en un même lieu de travail,

  • les lieux de travail où nous avons des sections syndicales organisées en mesure de faire réaliser la votation rapidement.


Enfin, restent les endroits où nous ne sommes pas organisés ou présents et dans lesquels il faut inclure les TPE dont les élections vont se dérouler à la fin de l’année du 28 novembre au 12 décembre. Ce n’est un secret pour personne, on peut travaille plus aisément l’enjeu de l’influence électorale de La CGT et la syndicalisation en période de mobilisation. Le tableau de présence des TPE dans les territoires FAPT a été mis à la LDJ n°92 du 12 mai, qui permet d’y organiser des déploiements. Préparons la campagne dès maintenant.
J’en profite pour vous glisser, et d’aucun ne sera surpris compte-tenu de nos liens intimes avec l’exercice de la votation, que le référent de notre fédération entre autres, pour la confédération ne sera autre que Colette Duynslaeger. Et Maryse Piotrowski sera en charge du suivi pour la fédération.
Les points d’étape avec les régionaux doivent impérativement avoir lieu les jeudis, pour permettre à la fédération de communiquer le recensement à la confédération les vendredis. Une information doit être faite tout au long auprès des UD pour assurer un travail croisé, des déploiements efficaces et notamment concernant les lieux de vie.

Selon le même déroulement, toutes les sections d’UFR doivent s’impliquer très largement dans la votation hors de l’entreprise, sur les lieux de vie, lieux publics tels les marchés munis d’urnes mobiles. Enfin, cette votation fera l’objet d’une journée d’action pendant le déroulement du débat parlementaire.
Chez Orange la mobilisation pour le retrait de la loi travail, hormis le 31 mars, reste limitée au cercle des militants. La votation est déterminante pour aller au contact, poursuivre les explications, impliquer tous nos élus et mandatés et nos syndiqués pour élargir la mobilisation, travailler à l’adhésion des jeunes arrivés dans les services. Dans le cadre du processus de lutte, les collectifs de métiers ont été sollicités pour organiser des réunions téléphonées, et produire des tracts spécifiques (AD, SCO, PRO/PME et UI) appelant à la mobilisation du 14 juin. Ils seront bientôt disponibles.
Le 7 juin, jour de l’AG des actionnaires, faisons un temps fort dans la processus de mobilisation. Elle doit être une étape d’initiatives multiples : un rassemblement des militants IDF disponibles sera organisé porte Maillot à Paris. Mais dans les autres départements il nous faut travailler à des distributions du tract spécifique pour le 7 juin exigeant une autre répartition des richesses.

Par exemple a cette occasion, nous dénoncerons le gâchis que constitue le cout du capital (dividendes, frais financiers, dette hybride) qui pour 2015 s’élève à 3,5 milliards d’euros soit 61,39€ par jour et par salarié du groupe dans le monde. Avec ces sommes faramineuses qui partent directement à la spéculation, l’entreprise pourrait à la fois augmenter les salaires, mettre en place une véritable reconnaissance des qualifications tout en investissent plus vite dans le très Haut Débit sur l’ensemble du territoire.

Nous devons sans cesse répéter que l’argent existe. Pour l’année 2015, le groupe Orange aura renoué avec la croissance (+ 800 millions de chiffre d’affaire), mais surtout le groupe aura vu le bénéfice presque tripler pour atteindre 2,9 milliards d’euros !

Or les négociations qui ont eu lieu sur les salaires, le numérique, celle sur la charge de travail, la reconnaissance des qualifications ou sur l’intéressement se sont déroulées et se déroulent encore sans le rapport de force nécessaire pour arracher les acquis, et prés de 5000 emplois disparaissent par an.
L’initiative « jeunes » fédérale des 12 et 13 mai a été une réussite. Des dizaines de jeunes de moins de 35 ans se sont réunis à Montreuil pour débattre des enjeux de la « démarche travail » à l’ère du numérique et de leur place dans la construction des luttes. Les débats ont permis de montrer à quel point la démarche de la FAPT leur est familière. Il est impératif que cette initiative trouve un écho dans les territoires en organisant si ce n’est fait des réunions de CED et de Bureaux Régionaux avec eux. Au-delà de ces réunions, la politique des cadres syndicaux menée dans les départements nécessite d’intégrer cette initiative (pour laquelle un Militant Spécial est en cours d’élaboration) avec la question de la féminisation, compte-tenu de notre état d’organisation et de la direction actuelle de nos SD. Il en va de l’avenir de la fédération.
Sur l’état d’orga, au 31 mai 2016, nous avons quasiment résorbé le retard date à date en adhésion avec - 3 adhésions nationalement, quand au 28 avril nous accusions 42 adhésions de retard. Cela démontre notre capacité à inverser la tendance, à proposer l’adhésion et prouve l’écho favorable de nos propositions dans le cadre de l’action contre le projet de loi Travail. Nous sommes à ce jour à 882 adhésions depuis le début de l’année, mais une grosse disparité apparaît avec une avance dans la branche postale et plus particulièrement les entreprises privées et filiales du groupe La Poste (+39 adhésions date à date), quand dans le même temps nous accusons un retard dans la branche des télécommunications et plus particulièrement les entreprises privées et filiales du groupe Orange (- 42 adhésions date à date). La situation est également très différente d’un syndicat à un autre.

 

Malgré ces adhésions, le retard en FNI de notre fédération est plus que préoccupant. Nous accusons un retard pour 2015 de 2179 FNI.

Pour 2016, 8 Syndicats Départementaux n’ont pas encore versé de FNI, les versements de 5 SD ne sont pas pris en compte suite à des soucis avec CoGéTise, ce qui crée un retard énorme date à date, comme vous pouvez le voir sur les tableaux.
Cependant, en affinant les chiffres, et en comparant sur 86 SD ; 69 SD sont en retard date à date soit -1691 FNI et 17 SD sont en avance soit +128. Cela nous fait donc un retard global de -1563 FNI date à date sur ce qui est comparable.
Nous en appelons donc à la responsabilité collective de toutes et tous dans les syndicats qui ne sont pas à jour de régulariser au plus vite et il est urgent que des mesures soient prises et des actions mises en œuvre pour inverser cette tendance. En cette période de bataille revendicative, notre renforcement, qui passe par la syndicalisation et la fidélisation de nos adhérents est un élément incontournable du rapport de force et donc de notre capacité à gagner.
A l’appui de ce qui se fait dans certains SD, de la sortie très proche du « kit syndicalisation », un outil qui peut et va aider, et des plans de déploiements à organiser pour que la période estivale ne soit pas une trêve dans notre objectif de voir grandir la CGT, nous aborderons plus précisément cette question demain.
Enfin, chères et chers camarades, avant de terminer ce rapport, je voudrais vous donner une information. Dans vos documents, il y a une note concernant l’Avenir Social qui retrace les initiatives des projets établis ou des réalisations en cours. De même à cette note sont joints deux bulletins d’adhésions, un collectif et un individuel. N’oublions pas que le mot SOLIDARITE existe à La CGT, ce terme, par notre adhésion, nous devons continuer à le faire vivre pour lutter contre la concurrence entre humains. Les adhésions avec les règlements sont à remettre à la tribune, merci.
Je me permettrais un dernier clin d’œil à la région Languedoc-Roussillon tout en me faisant « l’augure » de notre CN et de ses débats, en reprenant le slogan de nos camarades cheminots : « UN SEUL MOT D’ORDRE : LA GAGNE ! ».



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