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La concupiscence est signe de ton appartenance à l’espèce humaine. Elle te révèle ta sexualité. L’amour, lui, révèle ton âme, ton Moi. Lorsque concupiscence et amour ne créent en toi qu’insatisfaction sur insatisfaction vois-y une invitation secrète à te tourner vers ton Bien-aimé véritable. Je t’aime ! Des mots délicieux qui nous troublent et nous donnent le vertige. Le temps, l’espace, notre raison, notre cœur, notre langage… tout en nous perd ses assises. Tout se disloque lorsque nous disons : « Je t’aime ! » Les mots ne sont plus alors d’aucune utilité. Ils font place à un silence éloquent et expressif. Le temps et l’espace s’estompent dans une semi-inconscience où les instants interrompent leur enchaînement pour se fondre en un profond sentiment d’ivresse, de bonheur et d’euphorie. L’ivresse peut être de courte durée. Ce seul instant, pourtant, se mue en éternité. Grâce à l’amour qui le rend éternel, il reste à jamais présent à l’esprit. Il continuera plus tard, de longues années durant, à accompagner celui qui l’a vécu, comme une ombre qui le suit tout au long de sa vie. Il l’envahit, consciemment ou, pendant le sommeil, sous forme de rêves ou d’hallucinations. Il adhère à lui, de l’intérieur. Impossible dès lors de s’en séparer, malgré le flot de paroles et les mille et une occupations futiles qui peuplent chacune des journées. Pour celui qui l’a vécu, cet instant fait partie de lui-même. Il vit de sa vie. Il meurt de sa mort… Dans l’amour se produit entre nous une communication de loin supérieure à celle des corps. La porte du réel est grande ouverte, permettant un contact entre deux intimités, entre les qualités et les sentiments de chacun des deux amants. Une harmonie naît ainsi entre les pensées, les personnalités et les sensibilités. En cet instant, les deux êtres s’imaginent ne faire plus qu’un. Plus aucun voile, celui de l’égoïsme y compris, ne les sépare. Ils sont unis par une même cause, dans une commune pensée. Toutefois, cet instant est fugace, car l’épaisseur de la réalité s’interpose à nouveau entre les deux amants. Ils se préoccupent de ce qui les séparera encore l’un de l’autre : souci du temps et de l’heure toute proche, du rendez-vous qui prend fin, du moment qui contraint chacun à retourner à son travail ; souci de la distance qui les séparera, chacun devant regagner son chez-soi ; souci du corps qui les enferme l’un et l’autre dans un être indépendant, fait de chair et de sang ; souci de la société qui les absorbe et exige d’eux des engagements et des obligations ; souci du passé qui survient, compagnon gênant, à tout moment… Nous ne vivons pas seuls. Il y a les autres, et tous nous disputent notre liberté, notre pain, notre vie. Dans la foule, nous disparaissons. La réalité détruit nos rêves. Elle nous entraîne dans le tourbillon de sa ridicule monotonie : manger-boire-dormir… Nous n’y échappons que pour nous y perdre à nouveau. Et notre vie se passe dans la grisaille d’une routine où jamais nous ne nous retrouvons nous-mêmes… Impossible de goûter à l’amour, de le connaître. Le mariage peut donner lieu à une vie idiote et tranquille. Nous rencontrons notre femme exactement comme nous pointons au registre des présences au bureau. Une signature chaque nuit pour prouver que nous sommes fidèles au rendez-vous… une vie sexuelle sans la moindre affection profonde, notre femme n’étant rien d’autre pour nous qu’une femelle pour satisfaire notre besoin… La servante, ou n’importe quelle autre femme, pourrait la remplacer et nous n’en ressentirions aucun manque, aucune perte ! La concupiscence n’est pas l’amour. Elle est de loin inférieure à l’amour. C’est un désir, lié à la sauvegarde de l’espèce, qui n’a rien de personnel. Elle est une relation entre deux natures et non entre deux personnes. Une relation de masculinité-féminité… Par elle, l’individu ne se révèle pas lui-même. Il manifeste uniquement son espèce et sa sexualité. L’amour inclut le désir charnel, mais l’inverse n’est pas vrai. Par l’amour, tu ne démontres pas uniquement que tu es un mâle, mais également que tu es Untel, que tu as choisi telle femme et que tu ne veux l’échanger pour nulle autre. Les mots « Je t’aime » sont les plus intimes, les plus beaux dans la vie d’un homme. Pour lui, ils ne sont pas de simples mots, mais une fenêtre de laquelle il découvre sa vérité et son mystère. Une vie sans amour est une vie sans âme ; une vie désolée, stupide, privée d’enthousiasme, de saveur et de joie ; une vie faite d’un déferlement de désirs qui s’épuisent et meurent de dégoût, d’ennui, de déception. Une vie sans amour est un exil. Le plaisir de la chair ne te comble pas. Il n’étanche pas ta soif. Il ne peut remplacer l’amour. C’est uniquement un moyen pour fuir, pour te faire oublier tes préoccupations et t’en débarrasser. Comme le vin, le jeu et la drogue, il porte à l’inconscience, à l’épuisement, à l’abrutissement. Seul l’art peut se substituer à l’amour parce que, comme lui, il pénètre le cœur. Comme lui, il met à découvert notre Moi profond. Il est la boussole qui nous guide vers des moments de plénitude. Il nous informe sur les trésors et les secrets qui gisent en nous. Les œuvres d’art portent la marque du germe d’immortalité que l’homme qui les crée porte en lui. Les moments impérissables qu’il vit portent la marque de l’éternité qu’il porte en son cœur. L’amour plus profond que tout amour, seuls l’expérience mystique et le sentiment religieux peuvent le faire naître dans le cœur. C’est en effet la religion qui ramène l’homme à la Source d’où il provient. C’est elle qui s’empare de l’homme trébuchant dans le temps et l’espace pour l’élever vers les cieux de l’éternité. Seul l’Amour est capable de cela, le sommet de l’amour où l’homme, dans le culte qu’il rend à Dieu, s’anéantit lui-même et renonce à ce bas monde par désir de son Créateur. L’amour de l’homme envers une femme, son amour de l’art, son amour de la beauté, que sont-ils sinon les pas du guide secret qui nous achemine vers Dieu, vers l’unique Être aimé qui ait droit à notre amour ? Ce sont les étapes d’un voyage nous conduisant jusqu’au terme de l’étape finale. Progressivement, l’homme découvre que les objets de son amour n’ont pas d’existence véritable. La rose se fane, le soleil disparaît au couchant, la femme vieillit, la nouveauté en art finit pas s’user. Il se rend compte que la femme ne possède pas la beauté qu’il voit en elle, car cette beauté se flétrit avec la vieillesse. Ce n’est pas « sa » beauté, mais uniquement un dépôt qui lui est confié et qui est ensuite restitué. L’ardeur du désir s’assouvit. L’affection s’attiédit. L’homme tourne alors son amour vers une autre femme. Et une fois encore, c’est l’échec, le dégoût, l’ennui… Il ne peut être prisonnier des bras qui l’enlacent. Son amour exige davantage. Aussi, après en avoir franchi et dépassé les limites, il se tourne vers les valeurs de l’art, du beau, du bien, de la justice, de la vérité… ces idéaux au seuil desquels il découvre qu’il est, de toute la force de son amour, en quête de Dieu. Dieu est l’Être unique en lequel s’incarnent toutes ces valeurs infinies. Dieu est l’Illimité face au limité. Finalement, l’homme trouve ici la réponse à l’énigme qui l’a si longtemps angoissé : « Pourquoi ai-je été créé ? Quelle est la raison de mon existence ici-bas ? » Maintenant, il sait qu’il a été créé pour parvenir à la vérité sur lui-même, pour connaître son Dieu. Le sol de son existence n’est rien d’autre qu’un champ où il a été semé avec toutes ses potentialités pour que celles-ci s’épanouissent, fructifient et se réalisent, virtualités qui sont cachées au tréfonds de sa personne comme le germe dans le grain de blé. L’homme se voit doté d’une volonté grandiose qui est mal à l’aise et se débat dans l’enveloppe corporelle où elle est confinée. Il ne peut marcher que lentement, un pas après l’autre. Il ne lui est permis de vivre qu’une vie fractionnée, instant par instant. Et à chaque pas, à chaque instant, les œuvres qu’il accomplit sont la marque de son passage. Qui es-tu ? Que veux-tu dire ? Qu’as-tu l’intention de faire ? Qu’y a-t-il au fond de ton cœur ? Chaque jour, l’homme doit remplir la feuille d’examen et répondre à ces éternelles questions pour découvrir ce qu’il cache au-dedans de lui et réaliser son Moi. L’amour de lui-même, l’amour qu’il porte à une femme, son amour du prestige et du pouvoir le conduisent de déception en déception, de dégoût en dégoût, de frustration en frustration… jusqu’au jour où brille en lui l’amour de la Vérité qui lui indiquera le chemin vers le seul Être absolument parfait. Son amour croît en profondeur jusqu’à devenir culte et prière. Il progresse sur la voie du retour vers la Source des lumières. Désormais, l’homme ressent qu’il a eu accès à son être véritable et qu’il a appris à connaître son Dieu. Il connaît son but et la voie pour l’atteindre. Il sait que les tourments, les peines, les frustrations et les désespoirs qu’il a endurés n’ont pas été vains, car toutes ces souffrances furent les signes qui lui montrèrent le chemin et lui révélèrent son identité véritable. Elles furent pour lui une boussole et un guide dans l’océan des ténèbres. C’est ainsi que Dieu a créé la vie. L’homme est une merveille de contradictions. Voué au néant, il renferme un être immortel. Condamné à mourir, il recèle un vivant. Serviteur, il a en lui un cœur libre. Lié au temps, il renferme l’éternité. Son amour, son art, sa réflexion, sa santé, sa maladie, son corps, son anatomie, tout en lui trahit une constitution contradictoire. Tout ici-bas l’enchaîne. Il est prisonnier de son corps comme d’une camisole de force. Ces liens toutefois ne l’empêchent pas de nourrir au fond de lui-même ce qu’il saura imposer aux circonstances. Il fond le fer, aplanit les montagnes, creuse les tunnels, lance une fusée de plusieurs tonnes sur la lune, lui, petit corps gélatineux fait de chair et de sang ! Il se couche, en proie à la maladie, à la paralysie, au désespoir. Et voici qu’uni à une femme, il engendre un enfant exubérant de santé. Où donc, dans la maladie, se cachait cette vitalité ? Il semble faible, peu rusé. Une balle d’un millimètre l’abat comme un chien. Mais avant de mourir, il a encore la force de pousser un cri qui détruit l’édifice de tout un système. D’où sort cette voix ? D’où émane cette pensée ? D’où jaillissent ces sentiments ? D’où provient le bouillonnement de telles forces illimitées ? Son anatomie révèle une matière qui peut être pesée et mesurée, une matière soumise au temps. Mais sa conscience révèle une autre matière, un autre temps de la vie humaine, différent du temps des heures et des minutes, un temps qu’il peut librement raccourcir ou rallonger, à son gré. Par l’amour, l’inspiration poétique ou l’expérience mystique, cette conscience s’approfondit à certains moments, débouchant sur une vérité plus étrange encore. Un troisième horizon se présente à l’homme, à l’intérieur de lui-même. Le temps, ici, n’intervient pas et les instants ne disparaissent plus. Instants de plénitude, ils sont impérissables, s’imposant sans discontinuité à la conscience, accaparant toute l’affection. Que sont ces instants ? Sont-ils la brèche débouchant sur le secret de l’homme ? Et quel est ce secret dissimulé ? Est-ce l’esprit ? Qu’est-ce que l’esprit ? L’esprit est liberté. La liberté est l’essence même de l’homme et de son esprit. Essayant de comprendre ce qu’est cette liberté, nous nous approcherons de la compréhension de ce qu’est l’esprit… L'énigme de la mort – 6- LA CORDE RAIDE Le fétu de paille sur le fleuve est ballotté par les flots. La branche de l’arbre est agitée par le vent. L’homme est seul à mouvoir sa volonté. L’évidence est ce qu’il y a de plus beau en ce monde. Un monde inondé de soleil, où tout peut être vu, entendu, pesé, mesuré, goûté, analysé, déduit. Tout ce qui y advient a une cause. Une fois connue la cause d’un fait, celui-ci peut être reproduit. Tout se déroule selon un parfait enchaînement de cause à effet. Prenez une feuille de papier et un crayon. Vous pouvez mesurer avec précision le moment où le soleil se lèvera et quand il se couchera, parce que le « mouvement » de cet astre obéit à une loi. Tout ici-bas se meut selon une loi. Sauf l’homme ! Car l’homme chemine comme il l’entend. Lui seul est un être libre et rebelle qui peut se révolter contre sa nature et les conditions de son existence. Il s’affronte au monde. Il se bat contre lui. Prédire son destin est chose impossible, à quelque moment que ce soit. Ce qui se passe dans le for intérieur de l’homme, dans le secret de son cœur, n’est soumis à aucune loi. En nous-mêmes, point d’enchaînement de cause à effet. Nous éprouvons un désir, nous nous enthousiasmons et passons à l’acte. Mais les trois maillons de cette chaîne ne sont pas reliés d’une manière inéluctable. Il est possible à l’homme de se dérober à tout instant. S’il juge bon de détourner le regard, son désir s’éteint, son enthousiasme se refroidit et le but visé est abandonné. La chaîne est rompue. Pour quelle raison ? Aucune ! Pourquoi ? C’est comme ça ! Il ne veut plus, un point c’est tout ! Sa volonté est à elle seule une raison qui n’a pas besoin de raison. Nulle part ici-bas, hormis chez l’homme, ne se trouve une telle liberté, cette possibilité d’échapper au « Il faut ! C’est nécessaire, obligatoire ! » Seul l’homme se crée lui-même, par lui-même. Il naît chaque jour à nouveau. Il évolue. Il se forme. Sa personnalité change et évolue. Sa volonté s’impose constamment. Elle se délie de tout engagement, aussi longtemps qu’elle le désire. C’est pourquoi aucune prévision n’est possible, car tout instant apparaît comme nouveau, non relié à l’instant précédent. Rien ne peut empêcher l’homme de nourrir des pensées secrètes. Il est l’unique créature à avoir l’entier contrôle de ses rêves. Mais cette liberté inviolable et affranchie de toute entrave à tôt fait de se heurter à la réalité concrète lorsqu’elle affronte celle-ci pour la première fois, au moment de passer à l’acte. Notre volonté, certes, est libre tant qu’elle reste dans la conscience et l’intention. Nous pouvons désirer, rêver et souhaiter ce que nous voulons. Mais ça se complique sérieusement au moment de la mise en pratique, lorsque nos désirs cherchent à se réaliser de facto. Ils doivent se débattre avec les limites auxquelles ils sont astreints, et en premier lieu le corps… notre corps qui nous enveloppe comme une camisole de force, qui nous harcèle de ses contraintes et de ses besoins, qui nous demande à manger et à boire pour survivre. Pas moyen de se soustraire à ses demandes… Il nous faut gagner notre pain, nous éreinter dans la course à l’emploi, lutter pour vivre. Et nous y perdons une part de notre liberté ! Pas d’autre solution pourtant. Nos désirs ne peuvent s’expliciter sans l’intermédiaire du corps. Notre corps est l’instrument de notre liberté, et par là, il l’enchaîne. Bien plus, les autres sont eux aussi, dans leurs activités corporelles, des instruments pour nous. Nous profitons de ce que fabrique l’ouvrier, de ce que sème le paysan, de ce qu’invente le savant, de ce que produit l’écrivain, autant de fruits du travail et de la liberté d’autrui. Les postes, les communications, l’électricité, l’eau, les industries, les sciences, les connaissances, tout ce que produit la société est un immense dispositif mis à notre service. Lorsque quelqu’un prend le train, il utilise la liberté de milliers de travailleurs, inventeurs et ingénieurs qui, durant de longues années, ont travaillé pour lui pour qu’il soit servi en temps et en heure. En contrepartie de cet avantage, il paye un impôt prélevé sur sa liberté. La société n’est pas seule à lui réclamer son dû. Il y a aussi l’univers entier, l’attraction terrestre, la pression atmosphérique, les océans, les forêts avec leurs animaux et leurs oiseaux, les cieux avec leurs planètes… L’homme est encerclé et sa liberté, harcelée de toutes parts. Un accord avec l’univers entier est donc inévitable. C’est grâce à cet accord qu’en permanence, il conquiert sa liberté. Par ce contrat, il « chevauche » le monde comme il monte un cheval de race. Il tient compte de l’orientation des vents pour tendre sa voile. Ainsi il peut utiliser le vent comme monture et le mettre à son service. Ayant remarqué que le bois est plus léger que l’eau, il s’en sert comme d’un matériau pour construire son embarcation et il peut alors utiliser également l’eau comme monture. Et de même lorsqu’il note le profit qu’il peut retirer des autres en marchant dans leur sens. C’est de cette manière qu’il les met de son côté et qu’il gagne leur aide. La société, tout ici-bas fait pression sur l’individu et sa liberté. Mais la raison peut toujours convertir cette pression en intérêt, en avantage et en liberté car sa clairvoyance lui fait découvrir les lois qui relient entre elles les choses. L’homme vit ballotté entre deux mondes : celui de ses désirs et de ses caprices qui sont libres, inconstants et illimités, et le monde matériel environnant qui est compact, limité, prisonnier de ses lois. Une seule voie s’offre à l’homme : connaître ces lois. Sa liberté ne peut tracer son chemin sans tenir compte de la science. Sinon, elle ne serait qu’un simple vouloir extravagant, une pure intention, un rêve, un espoir emprisonné. La liberté telle que l’entendent les existentialistes est tout juste bonne à inventer un conte, un poème, une chanson, une sculpture, un roman d’amour ou une histoire de meurtre. Mais elle n’est ni efficace, ni réaliste. La différence entre servitude et liberté tient à si peu : un mince fil sur lequel l’homme danse et vacille. S’il tombe au-dedans de lui-même, il se perd dans ses utopies, ses rêves et ses espoirs. S’il tombe du côté du monde extérieur, il se perd dans l’engrenage du temps ; il est emporté par la routine, par les us et coutumes ; il est absorbé par la société. À condition d’ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure, il peut sauver sa liberté et sauter sur le fil en faisant de grands bonds en avant. Son chemin est étroit et bordé de dangers. La mort le guette de tous côtés. Il lui faut étudier le terrain autour de lui, avec ses creux, ses bosses et ses ornières. Il doit évaluer les forces qu’il a en réserve pour savoir comment les diriger et en tirer profit. Son sort est lié à ce mince fil sur lequel il marche : d’un côté, le monde extérieur ; de l’autre, ses désirs personnels, dans toute leur versatilité. S’il se recroquevillait sur lui-même pour chercher refuge auprès de ses désirs et de ses rêves, il mourrait comme meurt la rose détachée de sa branche. Il deviendrait esclave de ses passions et prisonnier de ses instincts. S’il se fondait dans la société, soumis aux autres comme un mouton, ce serait encore la mort. Il perdrait sa personnalité. Pour l’homme, le salut est représenté par cette mince corde, là où se déroule le combat entre lui-même et le monde, entre ce qu’il recèle au-dedans de lui et le monde extérieur… là où ses désirs affrontent les réalités d’ici-bas, cent fois par jour. Que l’homme tienne compte à la fois de son Moi et de la réalité objective : son salut est à ce prix. Qu’il tienne les yeux ouverts sur son monde extérieur et attentifs à ce qui se passe alentour, que son comportement soit sans cesse alimenté par cette batterie à deux pôles, il pourra alors se conquérir lui-même, maîtriser le monde et devenir un être libre. Mais conquiert-il vraiment sa liberté ? Sa liberté est-elle sans limites ? Les circonstances extérieures sont-elles les seules à exercer une influence sur lui ? Peut-il prétendre être libre dans ses choix et n’être assujetti à aucune force supérieure qui lui fixe son avenir et son destin ? Ou bien sa liberté est-elle, dans le meilleur des cas, une liberté limitée, relative ? Bref, une liberté « humaine » ? Liberté ou prédétermination ? Où nous situons-nous dans cet éternel dilemme ? L'énigme de la mort - 7 LIBRE ? |
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